Chapitre 24, la vérité tombe.

34 3 0
                                    


Le lendemain, de bonne heure, j'allai sonner à l'interphone chez mon copain. Ce fut son père que j'entendis.
-Oui allo ?
-Bonjour monsieur, c'est moi, Miyuki. Désolée de vous déranger mais il se trouve que j'ai oublié mon téléphone portable hier. Puis-je venir le récupérer ?
-Bien évidement. Je vous ouvre.
La porte s'ouvrit aussitôt. Je marchai dans le jardin. L'herbe était recouverte de gelé. C'était joli. Je vis son père ouvrit la porte d'entrée. Je le saluai avant qu'il me laissât entrer. Je me dirigeai aussitôt au salon. Mon téléphone était resté sur le canapé. Je le pris, soulagée.
-Merci beaucoup. Je ne l'utilise pas beaucoup donc je ne me suis pas rendue compte tout de suite, souris-je, gênée.
-Il n'y a pas de problème.
-Puis-je profiter d'être ici pour saluer Nathou ?
-Oui, bien sûr. Il est dans sa chambre. Ne tardez pas trop, il a une longue journée qui l'attend.
-C'est-à-dire ?
-Il doit faire le ménage aujourd'hui en plus d'étudier.
« Nathou, c'est Cendrillon... », réalisai-je.
-Je comprends. Je ne ferais pas long, promis-je.
-Très bien.
Je me dirigeai vers les escaliers, les montai, le cœur battant fort. J'étais stressée pour la suite de la journée. Je ne me sentais pas bien. J'avais mal dormi en plus cette nuit. Presque nuit blanche... J'arrivai devant sa chambre. Je toquai timidement.
-Entrez, lança-t-il à travers la porte.
Je l'ouvris et le vis sur son bureau, plongé dans ses papiers. Il releva la tête et me vit, surpris.
-Que fais-tu ici ?
-Je... J'avais oublié mon téléphone. Je suis passée le prendre et j'en profite pour te voir. Ça va petit cœur ?
Il avait toujours de plus grosses cernes sous les yeux.
-Ça va..., mentit-il.
Je m'approchai de son bureau. Je me mis derrière lui, et passai mes bras autour de son cou, me penchant sur lui pour voir ce qu'il fît. Je n'arrivai pas à tout lire. C'était un mélange de phrases françaises et de phrases avec des caractères me faisant penser à du russe.
-Qu'étudies-tu ?
-Du russe.
« Bingo », pensai-je.
-Hé ? fis-je, surprise. Mais pourquoi ?
-Mon père dit que plus tard, j'aurais affaire à des multinationales. Il dit que si je parle plusieurs langues, je serais gagnant.
-Je vois... Tu veux travailler dans ce domaine ?
-Je ne sais pas...
-Oh... Tu... t'en sors ?
-Non, j'ai de la peine à me concentrer. J'ai juste envie de dormir...
-Nath..., l'appelai-je, le cœur serré. Je ne vais pas faire long. Alors je te souhaite beaucoup de courage pour la suite.
Je l'enlaçai un peu plus, collant ma joue à la sienne.
Il posa sa main sur ma joue solitaire et la caressa.
-Merci de ta venue. Oh et hier, tu étais magnifique. Désolé d'avoir oublié de te le dire...
-Ne t'inquiète pas. Ça arrive d'oublier. Allez, j'y vais, lançai-je à contrecœur en lui embrassant la joue.
-A demain Mi-chan.
-Mata ashita, lui lançai-je dans ma langue.
Je quittai vite sa chambre et tombai sur Ambre qui était dans le couloir.
-Toi ?! me lança-t-elle. Arrête d'être chez moi, sale asiat !
Je soupirai et passai à côté d'elle sans relever.
-Hé, je te parle, pétasse ! Voleuse de frère !
Je descendis les escaliers sans faire attention. Elle tapa du pied, furieuse, avant de filer dans sa chambre. Je sortis vite de cette maison qui me compressait. Je respirai un peu l'air frais avant de me dépêcher de rentrer.

Je pouvai entendre chaque battement de mon cœur. Les yeux rivés sur mon portable, je n'osai pas lancer la vidéo. J'avais peur de voir le pire. Nath devait parler avec son père, et il avait été sermonné plus d'une fois durant la soirée. Aurait-il cette fameuse punition ? En fallait-il si peu pour la recevoir ? Je respirai un grand coup puis lançai. Je me vis m'éloigner de mon appareil pour aller dire au revoir à Nathou. Ensuite je le regardai finir de débarrasser et faire la vaisselle. Quand il eut fini, le père entra dans le cadre.
-Nathaniel, tu as fini ? C'est le moment de parler.
Je n'entendis pas la réponse de mon copain, beaucoup trop basse pour que mon téléphone eût pu l'enregistrer.
-Bien, reprit le père. Je t'ai trouvé très distant ce soir avec ta copine. Ce n'est pas comme ça qu'on traite sa petite amie !
-Je sais papa... Je... Je suis juste timide...
-Timide ?! C'est honteux ! Tu devrais savoir mieux t'affirmer mon fils ! Tu ne pourras jamais devenir quelqu'un en étant timide ! Tu as intérêt à changer ça !
Je ne pus entendre la réponse de Nathou, de nouveau pas assez élevée. Mais ce devait sûrement être un oui.
-Bon et puis, cette fille, Mi je ne sais plus quoi, elle est bien habillée, semble être douée pour pleins de choses et parle bien, mais elle reste malpolie, ne me respecte pas, a trop ses habitudes de japonaise, et on ne va pas se mentir, a le visage d'une Japonaise. Ça me dérange beaucoup que tu n'aies pas choisi une Française. Ça va faire tâche.
-Tâche ?! s'énerva soudain mon copain. Je ne te permets pas de juger Miyuki ainsi dont tu n'es pas fichu de retenir le prénom ! Je me fiche bien qu'elle ne soit pas Française. J'aime une personne pour ce qu'elle est et non pour ce à quoi elle ressemble ! C'est ça le vrai amour, je ne te permets pas de la traiter ainsi !
-COMMENT OSES-TU ME TENIR TÊTE ?! gueula-t-il soudain.
Je sursautai en faisant pause. Mon dieu, il me faisait peur... Pourquoi diable Nathou s'était-il énervé ?! Il allait se faire punir là, c'était sûr... Je remis la vidéo en route.
-Papa..., lâcha-t-il, pâle, semblant regretter. Ce n'est pas ce que je voulais dire... Excuse-moi..., lança-t-il, tremblant.
-JAMAIS JE NE TOLÉRERAI CETTE ATTITUDE SOUS CE TOIT ! JAMAIS !
A cet instant, des larmes coulèrent de mes joues quand je vis la scène qui suivit. Nathaniel se prit une claque si forte qu'il tomba par terre. Son père le rua ensuite de coup de pied dans le dos. J'entendis mon copain hurlait de douleur. Je mis pause comme je pus, tremblante, et reculai dans mon lit, terrorisée. Je respirai fort, choquée. Mes larmes ne cessèrent pas. J'avais pensé à tous les scenarii possibles jusqu'ici, en m'attendant à celui-là. Mais j'avais prié pour que je fusse juste trop parano. Hélas, c'était ça la vérité. La fameuse punition. A moins que la punition ne fût pire, ce que je doutais, et n'espérais pas. Je n'arrivai pas à me calmer. Voir ça, de mes propres yeux, était juste une vision cauchemardesque. Depuis quand Nath subissait-il ça ?! Si je n'avais pas dîné avec eux, se serait-il évité ça ? Sûrement. C'était ma faute. Il avait pris ma défense plus d'une fois, alors qu'il savait ce qu'il risquait. Je me sentis si coupable. Mais je me devais de comprendre. Je savais que Nathou me cachait des choses et ça me rendait malade de ne pas le savoir. Mais maintenant que je le savais, c'était pire. Pourquoi m'avait-il caché ça ? Il avait honte ? Avait peur de tout perdre ? Je me souvins de ce qu'il m'avait dit :
{ Chérie... Je ne veux blesser personne dans cette histoire. Je ne veux pas briser ma famille... Je ne veux pas tout gâcher. Reste en dehors de ça s'il te plaît. }. Je comprenais mieux. Enfin, oui et non. Comment pouvait-on accepter de vivre dans une telle famille ? Famille ou pas, il y avait des limites. Il souffrait juste. Il souffrait pour la conserver. C'était comme un sacrifice. Inutile à mes yeux. Cette famille ne méritait pas que leur fils se détruisît autant pour eux. Tout était plus claire dans ma tête. Ces heures d'études supplémentaires, son temps libre réduit. Son père se croyait Dieu. Il pensait savoir tout, et ce qui était le mieux pour les autres. J'avais bien vu au dîner. Un avis différent du sien était exclu. Même si Nathou ne voulait pas travailler dans une entreprise multinationale, il n'avait pas le choix. Se rebeller était un risque de se faire battre. Nath était l'esclave de son père. Cet homme semblait vouloir de son fils la perfection. A trop forcer, Nathou risquerait de craquer et de faire une bêtise... En Asie, c'était bien connu. La pression de vouloir être le meilleur, et de ne faire qu'étudier, au point de perdre le contact de ses proches causait souvent le suicide... Surtout si ça finissait sur un échec. Dire que son maudit père le faisait travailler comme un fou juste car il avait à présent une copine... Je me sentis coupable. Je ne devrais pas. Être une copine ne devait pas normalement causer de tels problèmes. C'était juste la faute du père. Mais même en pensant ça, je me sentais fautive. J'avais l'impression que c'était moi qui avait rendu la vie de Nath ainsi.

A force de pleurer et de galérer à respirer, mon père rentra dans ma chambre, inquiet.
-Miyu, je t'ai entendu pleurer. Que se passe-t-il ma chérie ? parla-t-il en japonais.
Je m'étais retournée vers lui, le visage mouillé de larme. Je hoquetai en tentant de lui parler.
-Pa... Papa... Nath... Horrible...
Je pleurai encore plus. Plus je réalisais et plus c'était atroce. Mon père vint s'asseoir à côté de moi et me prit dans ses bras.
-Respire ma puce. Tu m'expliqueras après.
Je versai ma peine sur son épaule, le serrant fort. Il me caressa doucement le dos, tentant de me calmer. Il se mit à chantonner des chansons japonaises que j'aimais tant. Petit à petit, je réussis à supporter le choc. Je m'éloignai de lui pour le voir, le regard rempli de détresse.
-Alors Miyu, que se passe-t-il avec Nathaniel-kun ? demanda-t-il, inquiet.
-Il...
Je me remis un peu à pleurer. J'avais vraiment de la peine. Je pris mon téléphone et préférai lui montrer que parler. Je remis au début et quittai la pièce. Je ne voulais pas entendre à nouveau ses cris de douleur...

Mon père ayant fini, il sortit de ma chambre et me regarda, furieux.
-Ce père est immonde ! cria-t-il. Comment ose-t-il vous traiter ainsi ?!
-C'est un monstre... Snif. Ce n'est pas possible autrement...
-Ma chérie, tu as bien fait de filmer. On a une preuve en or. Son père ira en prison sans hésitation !
-Oui !
Je me sentis quand même mal. Si Nath n'avait rien dit, c'était sûrement pour éviter ça. J'ignorai pourquoi il voulait protéger autant son père. Il devait être aveugle. Il n'y avait pas d'autre possibilité.
-On y va maintenant ? demandai-je, le cœur serré.
-Oui, il ne faut pas perdre de temps. On va juste le dire à ta mère. Qu'elle soit au courant. Elle est en bas, viens.
Il me prit la main et me guida au salon. J'avais peur à présent. Nath allait sûrement être fâché. Après tout, il ne voulait pas que je m'emmêlasse et voulait garder sa famille unie. J'avais fait tout le contraire. Mais à ma place, qu'auraient fait les autres ? Ignorer ? Ne pas s'emmêler ? Et le laisser souffrir en silence ? Peu importait à quel point il m'en voudrait, c'était la seule chose à faire. J'étais prête à me sacrifier pour lui. Que la roue tourna.

Ma mère ayant était mise au courant, on était en route vers le commissariat. Je regardai par la fenêtre, l'esprit errant. Je ne pouvais ôter cette peur. J'avais l'impression que j'allais le trahir. C'était affreux. Maman s'étant assise à côté de moi pour me soutenir, me regarda tristement.
-Miyu, sois forte, ce sera bientôt fini. Nathaniel-kun sera sauvé.
-Il va me haïr, je le sais...
-Ne dis pas ça. Il te sera sûrement reconnaissant, tôt ou tard. C'est sûr qu'au début, ce sera dur pour lui. Les enfants battus ne vivent jamais bien la séparation. Même si on leur fait du mal, ils continuent d'aimer leur famille, de les soutenir, les protéger. C'est étrange mais c'est ainsi. Mais une fois qu'ils ne subissent plus les coups et qu'ils vivent normalement, ils comprennent vraiment que ce n'était pas une vie, et qu'ils ne méritaient pas de se sacrifier pour leur famille.
-Si tu le dis... Maman... Je me sens... Si mal... Je repasse en boucle les images de mon téléphone. Je me sens coupable d'être allée manger là-bas. Coupable d'être sa petite amie. C'est idiot, je sais. Le fautif, c'est le père. Mais c'est plus fort que moi... Je me sens immonde, pleurai-je.
Elle me prit dans ses bras.
-Chuuut, ne dis pas ça. Je sais que découvrir ça à ton âge, ce n'est pas facile. Tu es encore sous le choc. Ça va passer, ne t'inquiète pas. Tu as bien agi. Tu peux être fière de toi. Bientôt Nathaniel-kun sera libre.
-Oui...

Quand on fut arrivé, on expliqua aux policiers en leur montrant la vidéo. Ils notèrent tout de mon témoignage, me demandant énormément de détails, d'informations. Je devais leur parler à partir du moment où j'avais eu des doutes. Je leur répétai ce que Nathou m'avait dit, ce que j'avais entendu sur lui, pour les vestiaires, les devoirs. C'était très lourd comme moment pour moi. Moi qui venais de découvrir une lourde vérité, je devais faire fonctionner ma mémoire pour me remettre entièrement dedans alors que j'aimerais juste oublier. Je finis par le dîner catastrophique, et mon plan avec le téléphone. Je leur précisai avant de finir, qu'en allant récupérer mon téléphone, Nathou était en train d'apprendre le russe contre son grès et qu'il était très fatigué. Ils gardèrent mon téléphone comme preuve, nous remercièrent et annoncèrent partir se rendre chez mon copain. On nous laissa ainsi enfin rentrer.
Sur le chemin du retour, j'avais encore plus peur. J'imaginais la scène. J'avais les larmes aux yeux. « Pardonne-moi Nath. Je n'avais pas le choix. Ça ne pouvait plus durer... », pensai-je.

Le lendemain, vêtue de mon uniforme scolaire bleu, je me rendis à mon école. Je fixai le sol, angoissée. J'avais si peur de tomber sur Nath... Il allait m'engueuler, je le savais !
J'arrivai dans la cour et rentrai dans le bâtiment. Il y avait beaucoup de gens. Il fallait dire que j'étais partie tard, tellement je voulais repousser le moment de la rencontre avec Nathaniel. Je vis mon petit groupe habituel, papotant vers la classe A. Je m'approchai vite, voulant m'y réfugier, me cacher.
-Oh, salut Miyu ! me lança Rosa. Tu arrives tard aujourd'hui !
-Sa... lut.
Je n'arrivai pas à feindre un sourire ni à adoucir ma voix. Je me mordis la lèvre, retenant mes larmes.
-Que ce passe-t-il ?! s'inquiéta-t-elle aussitôt. Tu as l'air d'aller encore moins bien que vendredi, remarqua-t-elle.
Les autres se tournèrent vers moi, surpris de me voir dans cet état.
-Je... Ne peux rien dire pour le moment...
Je voulais éviter que ça courût les couloirs. Ça ne regardait que Nathou cette histoire...
-C'est grave ? me demanda Iris, le regard inquiet.
-Oui...
-Tu peux nous le dire, tu sais, me rappela la fan de mode.
-Oui, je sais. Mais, je veux éviter d'en parler car de base, ce n'est pas mon problème. Mais quand tout sera fini, je vous dirais, promis.
-Ça un rapport avec le dîner ? demanda Lysandre.
-Co... Comment tu as su ?
-Quand tu vas mal, c'est normalement pour les autres. De plus, tu as dit que ce n'était pas ton problème. Et tu nous avais dit aller à ce dîner pour comprendre ce que cachait Nathaniel.
« Et zut, il est vraiment malin... », pensai-je.
-C'est à cause de Nathaniel ? s'inquiéta la rousse. Il s'est passé quoi ?
-Tu as dit que c'était grave, se rappela Rosa.
-Je... Je...
Je me remis à pleurer. Je voulais juste oublier. Oublier ces images qui me hantaient. J'en avais même rêvé.
-Miyu ! lança-t-elle avant de me prendre dans ses bras.
Elle me caressa le dos en me chuchotant des mots rassurants.
-J'ai peur maintenant, se confia Iris.
-Je crains le pire, soupira Lysandre.
Je tentai de me calmer pour pouvoir parler un peu, mais sans y parvenir. Soudain, on m'appela. Je me retournai, stressée et vis Melody, le regard noir.
-Je suis sûre que tu sais où est Nathaniel ! me lança-t-elle.
-Pourquoi je le saurais ? reniflai-je.
-Car vous semblez bien proche ! Ces derniers temps, il était dans la salle des délégués mais aujourd'hui pas. Tu dois sûrement savoir où il est !
Je trouvai cela étonnant. Comme par hasard, le lendemain de ma dénonciation, il était absent. Ce pourrait-il qu'il fût interrogé ? Je n'avais souhaité poser aucune question hier sur le déroulement de l'affaire, ne voulant pas stresser plus. Je me sentis encore plus coupable.
-Alors ? insista-t-elle.
-Je... l'ignore.
-Menteuse ! Appelle-le.
-Je ne peux pas, je n'ai pas mon téléphone.
-Comme par hasard ! lança-t-elle, furieuse.
-Ça peut te faire quoi qu'il ne soit pas là aujourd'hui ? lui demanda Rosa sur un ton cassant.
-Je m'inquiète, c'est tout. Il travaille beaucoup ces derniers jours et là, il est absent. Ce n'est pas normal !
-Certes, ça ne l'est pas mais ce n'est pas une raison pour venir sauter sur Miyu comme ça. Elle ne va pas bien, tu ne le vois pas ? Fiche-lui la paix !
-Tss, il n'y en a toujours que pour elle de toute façon !
Elle s'en alla, furieuse. Rosa me regarda.
-Alors ?
-Je ne peux rien dire pour le moment. Je ne veux pas ébruiter son secret...
-Je comprends. Je ne vais pas te forcer. Mais sache qu'on est là pour te soutenir.
-Merci.
Mon amie me serra fort contre elle. Iris vint se joindre au câlin. Ça me fit un peu de bien.

Étudier fut impossible pour moi. J'étais comme absente. Je regardai dans le vide, la boule au ventre. Nathou n'était pas venu aux cours. Je n'avais ni voisin en face, ni à côté de moi. Yamiko avait fui une fois de plus le cours de Monsieur Faraize. Le temps passa au ralentit...
La récrée sonna. Je me levai lentement et allai rejoindre mon petit groupe. On parla peu. Ce fut une ambiance pesante. Iris vit soudain Nemesis rentrer dans la cour. Elle alla aussitôt la voir, ravie. Je jetai un bref regard. Yamiko était à ce moment-là le cadet de mes soucis. Si Iris pouvait s'en occuper, tant mieux. J'avais assez donné avec Nath pour le moment. Je ne voulais plus me mêler de d'autres histoires pour un long moment. Faire l'assistante sociale de personnes proches, ça faisait trop mal. Je n'avais jamais été aussi angoissée et malheureuse de toute ma vie. Je ne pensais pas ressentir ça un jour. Maintenant que je le vivais, je le regrettais presque. Je secouai la tête. Non, je ne devais pas le regretter. Je le faisais pour Nathou. C'était quelque chose de grave. Je devais juste être forte, pour cette fois. Me battre pour lui, vu qu'il ne le fît pas pour lui-même. C'était juste une mauvaise passe. La roue allait tourner ensuite, j'étais sûre. Tout reviendrait à la normale. Du moins, je l'espérai.

Amour sucré Les cinq sucrettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant