Chapitre 21, problème de famille.

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En cours d'art plastique, assise à côté de Nathou, j'observai Yamiko parlait à la professeur, les deux debout près de son bureau. Elle ne semblait pas à l'aise.
-Donc c'est vous la nouvelle ? J'espère que vous arriverez à bien vous adaptez à mon cours.
-J'espère aussi...
Elle n'osait pas la regarder dans les yeux, et s'éloignait d'elle, à reculant, petit à petit.
-Il y a un problème ? demanda-t-elle, surprise. Je ne vous inquiète pas j'espère.
-Non non ! paniqua-t-elle. Je... Suis timide..., mentit-elle.
-Je comprends. Ne vous inquiétez pas, je ne vous presserez pas. Prenez le temps de vous habituer. Je vous laisse vous assoir où vous voulez.
-Merci.
Elle se retourna vers la classe. Je vis son regard vide et triste en zieutant nos camardes. Elle soupira et alla se mettre à côté d'Iris qui lui faisait signe de la main. Je me demandai quelle était la raison de sa déception.
-Bien, aujourd'hui, nous allons finir notre peinture et commencer un nouveau projet, annonça la prof. Nous allons cette fois dessiner notre rêve, ce qu'on voudrait réaliser plus que tout au monde.
-Mon rêve ? murmurai-je, pensive.
Je n'en avais pas vraiment. A part vouloir participer à des concours de patinage artistique et retourner vivre au Japon. Je me tournai vers Nathou, les joues rouges. « Et peut-être avoir une famille... », pensai-je. Il me vit du coin de l'œil et tourna sa tête vers moi.
-Mmm ? fit-il, souriant.
-Rien rien, lui répondis-je, gênée.
C'était encore trop tôt pour y penser. On venait tout juste de se mettre ensemble. Il ne fallait pas que je nous voie déjà dans dix ans.
-Bien, allez chercher vos peintures pour les finir, poursuivit Madame Dupont. Mademoiselle Nemesis, vous pouvez directement commencer le dessin. Ça vous fera de l'avance.
Je la vis hocher la tête, ne la regardant pas dans les yeux. On alla prendre nos travaux. On s'équipa de tablier et commença à peindre.

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-Tu as quoi comme rêve ? me demanda Iris, toute souriante.
-D'aller au Japon et...
Mon cœur se serra. Je ne voulus pas finir ma phrase. Ça ne la concernait pas.
-Et ?
-Et c'est tout. C'est déjà pas mal.
-Tu as raison. C'est un joli rêve. Tu n'y es jamais allée ?
-Ba non sinon je ne l'aurais pas choisi en rêve...
-Pardon ! rougit-elle, gênée. Je suis un peu lente à la détente parfois...
-C'est ok.
-Mais tu es Japonaise non ? Ta famille n'a pas eu l'occasion de t'y emmener ?
Je me mordis la lèvre, serrant fort le crayon dans ma main.
-Ca ne te regarde pas, lançai-je, la voix tremblante.
-Oh pardon, lança la rouquine, semblant regretter.
Je tentai de reprendre mon croquis. J'avais toujours su dessiner. Depuis petite, je faisais ça. Je prenais des modèles sur l'ordi que je recopiais. Mon père m'avait aussi acheté des livres pour apprendre à dessiner. Mais là, Iris m'avait remis dans le mal. J'en avais marre que tout ce que j'aimais ou pensais me rappelait toujours de mauvais souvenirs...

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Nathou et moi avions enfin fini nos peintures. On était en train de réfléchir à quoi dessiner.
-C'est quoi ton rêve ? lui demandai-je gentiment.
-Je ne sais pas vraiment...
-Comment ça ?
-Je n'y ai pas vraiment réfléchit. Surement avoir des chats. Mais je ne sais pas trop sinon...
-Ah oui, ta mère est allergique, c'est ça ?
-Oui...
-Tu en auras surement plus tard, lui lançai-je, confiante. C'est un rêve facile à faire.
-C'est vrai, sourit-il. Et toi ?
Je lui racontai.
-Je pensais que tu étais heureuse en France, lança-t-il, étonné.
-Oui, bien sûr ! Mais rien ne m'empêche de finir ma vie au Japon. Ça me manque quand même beaucoup. Surtout la neige. Il n'a pas encore neigé pour le moment, ça me manque.
-Je comprends. J'avoue que ce serait surement mon cas si j'avais quitté moi aussi la France pour vivre ailleurs plusieurs années.
-Après, ça me permet d'être avec ma famille, donc je suis heureuse. Mais un jour, je ne vivrais plus avec eux. A ce moment-là, rien ne m'empêchera de partir.
-Je vois...
Il semblait un peu inquiet.
-Tu pourras peut-être venir avec moi, si on sera toujours ensemble à ce moment-là. Ah non, oublie. Tu viens de dire que tu serais aussi dans mon cas si tu quittais la France...
-Avec toi, c'est différent. Ça ne me dérangera pas, peut-être.
-On verra quand on y sera, souris-je.
Je ne voulais pas me faire de faux espoirs.

Le cours fut fini. Je me levai en rangeant mes affaires.
-Nathou, on va chez moi un moment ? On n'a pas beaucoup de travail à faire pour l'administration.
-Désolé, je dois rentrer étudier...
-Ah bon... ?
-Oui, mes parents veulent me voir réviser... Ils ont peur que je mente et qu'au lieu de réviser ici, je passe du temps avec toi... Et puis, vue que j'étais chez toi hier, ils trouvent que ça suffit déjà assez.
Je soupirai. Ils étaient vraiment sévères. Il avait bien le droit de passer un peu de temps avec moi avant de réviser. Surtout qu'il venait de finir l'école. Il devait souffler un peu. En plus notre couple était tout nouveau. On avait besoin de profiter de nos débuts ! Néanmoins, je n'insistai pas.
-D'accord, tant pis. On y va ?
-Oui, je suis prêt.
On se mit en route.

Amour sucré Les cinq sucrettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant