C h a p i t r e 8

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Je reprends conscience et ça me prends quelques minutes pour réaliser où je suis et me remémorer ce qui s'est passé. Je suis couchée sur un lit, mais ce n'est pas le mien, ce n'est pas mon odeur. J'ouvre les yeux faiblement, j'ai mal à la gorge. Je me la masse doucement en me redressant. Je suis seule dans la chambre, où était Louis?

Je descends les escaliers lentement, je n'ai pas oublié ce qui s'est passé. Mais la peur que j'ai vu dans ses yeux me fait croire qu'il n'a peut-être rien à voir avec tout ça, après tout. D'un autre côté, je dois rester sur mes gardes.

J'entends le bruit d'une cuillère dans le fond d'une tasse et me dirige vers la cuisine. Je m'adosse contre le mur et regarde l'humain en train de faire du thé. Je remarque qu'il a une marque rouge autour du cou. Je me racle la gorge pour signaler ma présence. Nerveux, il lève les yeux vers moi. Puis, il reprend de l'assurance et me demande en glissant une tasse fumante devant moi :

- Tu t'es calmée? Tu vas mieux?

Il ne semblait pas fâché, du moins pas en apparence. Méfiante, je n'ose toujours pas m'approcher de l'îlot. Ma tasse attendra, même si la délicieuse odeur vient chatouiller mon nez. Il me dévisage toujours et je ne sais pas ce qu'il ressent. Je n'arrive pas à déchiffrer ce regard. Je n'ai jamais craint quelqu'un... jamais autant que maintenant.

- Alors?, me demande-t-il à nouveau. Tu veux en parler?

Il me parle gentiment. Il n'a même pas l'air à m'en vouloir. C'est... étrange.

- Je ... tu ... as tenté de m'étrangler? Je dois savoir.

- Non ça tu l'as fait toute seule. Je te rappelle que tu me secouais comme une poupée de chiffon.

Il sourit. Ce mec est complètement taré. Je l'étrangle et il sourit. C'est à ne rien y comprendre. Tu ne l'as pas étranglé assez fort, constate ma conscience. Pour une fois, elle a peut-être raison. J'ai toujours raison. Je lève les yeux au ciel.

- C'est toi qui a parlé au paradis? Qui a dit que je t'hébergeais chez moi et que mes pouvoirs faisaient défaut?

- Non. En plus, pour tes pouvoirs, je n'en savais rien. Et il est sincère. Cela dit, il faut trouver qui a fait ça. Quelqu'un cherche à te nuire.

Je le crois. Il n'a pas l'air d'être du genre à mentir. Les signes ne mentent pas. Mais qui aurait pu me faire ça? Il a raison, on doit trouver la personne qui a fait ça.

- Aller bois ton thé, il va refroidir. J'ai choisi au hasard je crois qu'il s'appelle Malédiction humaine., me dit-il avec un clin d'œil. Un mélange de bleuet, de citron et de menthe.

Clairement, ça je ne m'y habituerai pas. Je m'en veux tellement. Je l'ai protégé d'Alexander sans penser que son plus grand danger c'était moi. Je me rapproche lentement de l'îlot.

- Et... tu ne m'en veux pas?, demandé-je perplexe.

- Non, ce n'était pas toi, je veux dire, je crois que c'est de la manipulation de la part de ton frère qui a juste très bien fonctionnée.

Il est si innocent. Doux comme un agneau. Il croit que ce n'est pas dans ma nature, que je n'aurais jamais été capable de faire un truc comme ça. Mais c'est totalement moi. Je suis Lucifer, l'incarnation même du mal... mais aussi de la lumière, me rappelle ma conscience. Je l'envoie valser du revers de la main et je regarde le garçon devant moi.

- Tu te trompes, on ne peut pas me manipuler. Et c'est dans ma nature, ce que je t'ai fait, j'étais totalement maître de moi-même. Alexander ne peut pas me soumettre nous sommes du même sang et je suis plus puissante que lui.

DamnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant