C h a p i t r e 1

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- Donald R. Grump. Juste avec le nom que vous avez, c'est assez pour vous tuer sur le champ, vous ne croyez pas?

Je lui demande son avis, mais en fait, je m'en contrefous. Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Le pauvre, il est tellement blême. Je le regarde se débattre. Attaché et bâillonné, il ne peut pas me répondre. Quel dommage!

- Mais si je vous tuais tout de suite, ça ne serait pas drôle. 

Nous nous trouvons présentement dans le Tartare, mon endroit préféré dans tout l'Enfer. C'était le lieu où les plus grands criminels sont enfermés et où ils subissent constamment les pires tortures. L'endroit est divisé en deux : la première partie est une immense salle où je punis les âmes et la seconde partie est la prison qui renferme notamment les Titans, les Géants et mes condamnés humains  que je me plais à torturer tour à tour.

Je marche devant lui, feuilletant son dossier épais comme une brique. Cet homme avait fait plus de mal que de bien dans sa vie. Si les gens savaient ce qui les attendaient à leur mort, peut-être resteraient-ils plus longtemps sur le droit chemin? Sauf que nous n'aurions plus de travail, souligne ma conscience maléfique. Elle a raison. Je n'ai pas vraiment envie d'être un ange au chômage non plus.

- Voilà comment je procède. En premier lieu, je vous réitère vos méfaits, vous avouez en quelque sorte et ensuite, je vous torture. Vivant cela va de soi. Oh et ne vous inquiétez pas, ça fera mal, très mal et vous finirez par mourir. C'est logique. Mais je dois avouer que j'aime prendre mon temps. Ça vous va? Bien sûr que ça vous va, je ne vous laisse pas trop le choix non plus.

Je m'assois sur ma chaise devant mon joyeux condamné à mort. Je prends une grande inspiration. J'adore ressentir leur peur grandissante en eux à chaque parole que je prononce.

- Voulez-vous savoir comment je choisis mes tortures? Bien sûr que vous voulez savoir, c'est passionnant. Un jour, je m'ennuyais et je me suis dit : pourquoi ne pas faire ça par ordre alphabétique. Aujourd'hui, j'en suis à la lettre D. D pour démembrement. Vous êtes chanceux, ça aurait pu être pire. Je ne voudrais pas être celui de demain. Pour lui ce sera l'émasculation. Bon revenons à nos petits carlins.

J'ouvre le dossier et je commence ma lecture à voix haute.

- Donald R. Grump, d'origine canadienne, 45 ans. Fiancé à Kelly-Ann Brown. Vous n'aviez aucun enfant mais elle avait une magnifique fille de 12 ans. N'est-ce pas?

Il hoche la tête tranquillement, je me téléporte auprès de lui.

- Dites moi Donny. Vous aimez ça les petites filles vous?

Il ne répond pas. Agacée par son silence, je prends son pouce et je l'arrache d'un coup sec. Le bruit de l'os qui se casse me procure un frisson exquis. Il se met à hurler à mort au travers de son bâillon. Je souris et je réitère ma question. Il bouge sa tête en signe de négation. Je lui arrache un deuxième doigt. Il crie de plus belle.

- Je déteste qu'on me mente. Vous deviez aimer cela pour l'avoir touchée à plus de 700 fois sur une période de 4 ans. À 742 reprises, pour être plus précise. Votre mode opératoire? Vous introduire dans sa chambre à l'heure du coucher pour vous assurer qu'elle dormait. Malgré ses pleurs silencieux et ses non incessants, vous avez continué. La touchant, la pénétrant de vos doigts sales et vous laissiez parcourir vos lèvres sur son corps. Vous trouvez cela normal? Il faut être sacrément dérangé pour commettre une telle horreur.

Je lui déboîte l'épaule et lui arrache un bras. Il manque de s'évanouir sur le coup de la douleur mais je le gifle violemment afin de le garder conscient.

C'est ce que je déteste le plus des êtres humains. Ils n'ont aucune tolérance à la douleur. C'est pathétique et lassant. En plus, il me met tellement en colère. Il n'a même pas l'air d'avoir une once de regret. Le pire c'est qu'il n'a fait qu'un an de prison sur 15. Il s'est suicidé en lâche pour ne pas subir sa peine au complet. Je hais les lâches.

Après lui avoir arraché les dents une par une, pour la collection d'une autre âme, et de toutes ses extrémités, je peux dire mission accomplie.

J'ai encore débarrassé l'univers d'un salopard.

Je quitte le Tartare pour me diriger vers ma maison afin de prendre une bonne douche. Couverte de sang, je n'ai pas envie de faire peur à mes prochaines victimes.

La douche me fait du bien et j'en ressors propre. Je n'ai que le temps de m'enrouler dans une serviette en coton égyptien rouge que Lux m'appelle par télépathie et me demande de venir en toute urgence aux portes des Enfers.

Je me dépêche d'enfiler des vêtements et me téléporte à ses côtés. Devant elle, se trouve un jeune homme d'une beauté rare. Ses yeux d'un bleu profond semblent confus.

Je détache mon regard de lui et demande à Lux quel est le problème. Elle me donne le dossier et dit :

- Son dossier est vierge.

Je ris nerveusement. C'est impossible. Personne ne peut atterrir ici avec un dossier vierge.

- Comment ça vierge? je demande hébétée. Il a bien dû arracher les ailes d'une mouche ou manger ses croquettes Mc Donald avec du miel un jour?

- Non rien, m'assure-t-elle. D'ailleurs, il les mange avec de la sauce BBQ. Il est classique.

Je réprime un haut le cœur.

- Cela veut donc dire que..., je commence incapable de terminer ma phrase.

- Que ce garçon a une âme pure, termine-t-elle.

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Voilà pour le chapitre 1, qu'en avez-vous pensé?

Love,

A.

DamnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant