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Alors que les heures défilent, je repense à Adam. Avant de déménager, nous avions prit pour habitude d'aller et rentrer ensemble de cours, main dans la main, affichant notre amour au grand jour faisant des jaloux sur notre passage. Me remémorant mes doux souvenirs à ses côtés, je deviens rapidement nostalgique.

J'ai voulu y croire en lui et moi, tellement fort que je pensais que notre amour durerait pour toujours, que nous étions une évidence, mais bien sûr ne jamais juger trop vite, on finit parfois par tomber de très haut. Dès qu'il m'a ignoré du tout au tout, ça m'a fait comme l'effet d'une claque en plein visage, me rappelant que la distance était entrain de nous détruire. J'aurais voulu vaincre cela, croire que ce n'était qu'une simple épreuve à surmonter mais j'ai eu tord et voilà ce qu'il m'en coûte, j'ai perdue l'homme que j'aimais le plus au monde. J'ai foncée tout droit dans un mur, un mur en béton et d'un amour qui s'est dévoilé en carton. Il m'a lâchement abandonné, ne pensant pas une seule seconde à ce que je pouvais ressentir et pourtant ce que j'aimerais là maintenant, c'est aller me blottir dans ses bras et sourire à nouveaux en plongeant mes yeux dans les siens. Ces yeux qui brillaient dès que je les croisaient.

Avec lui je n'avais peur de rien, même la distance me paraissait infantile à côté de notre amour. J'ai continuée à penser comme cela jusqu'au bout pensant ne pas tomber net face à ce mur. On m'avait prévenue pourtant, on m'avait dit que l'amour prend un jour fin, qu'il n'est pas éternel. Je n'ai pas voulu croire leur récit idiot, j'étais comme dans un conte, bêtement j'y ai cru.

_ Edwin ne t'a même pas calculé une seconde. Grogne ma voisine de classe.

Iris n'avait pas tord, il était devenu le deuxième mur dans lequel je m'apprêtais à foncer. Pourquoi ne m'adresse-t-il aucun signe, pourquoi me promettre d'être à mes côtés pour mon premier jour pour me poser ensuite un lapin. Si sa petite-amie en est la cause il aurait pu au moins me prévenir au lieu de me faire sentir comme une occupation de vacance. Il savait que j'étais anxieuse par rapport à cette rentrée et ça ne l'a pas pour autant empêcher de me laisser seule.

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La sonnerie de fin de cours se fit entendre, je pouvais enfin rentrer chez moi et oublier cette affreuse journée. Heureusement, j'ai eu la chance de rencontrer Iris, qui l'a embellie quelque peu. J'avais également fait la rencontre de quelques élèves mais bien sûr pas un seul mot de la part d'Edwin de toute la journée. Voir qu'il n'a pas pu tenir une promesse aussi simple que celle ci me met hors de moi, je ne veux plus lui parler pour le moment.

Une fois à la maison, ma mère se précipite directement sur moi, un large sourire ornant ses lèvres. Je grogne d'exaspération la faisant reculer de quelques pas en levant les mains au ciel.

_ Très bien, pas de questions. Je vais préparer le dîner.

Pendant le dîner mes parents n'osent pas aborder le sujet de l'école, on a donc passé le temps en se racontant des anecdotes sur notre ancienne vie à Berlin, je souriais essayant de cacher le plus possible avoir été blessée une seconde fois, par un autre garçon que mon petit ami.

Une fois terminée, je monte à l'étage et entre dans ma chambre quand j'aperçois déjà Edwin, toujours ce même sourire accroché à son stupide visage, les mains dans les poches, l'air gêné. Toujours énervée contre lui, je souffle puis me hâte à ma fenêtre, lui lance un regard aussi noir que je le peux et ferme mon rideau d'un coup sec en grognant encore évidemment, chose que je n'avais pas fait depuis le trente-et-un.

Je m'allonge enfin, ne pensant plus à rien, essayant de passer une bonne nuit.

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Média: Adam Hohen

Rend moi à crocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant