Chapitre 10

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        ~~ Rêve ou Cauchemar ? ~~

Quelque chose d'humide chatouille ma joue lentement, je frissonne.

Mes yeux sont clos, je me sens vidée de toutes mes forces. Je n'ai aucune énergie ne serait-ce que pour me lever ou pour ouvrir les yeux.

Je tâte le sol de ma main droite pour pouvoir découvrir qu'elle est cette matière humide mais agréable au touchée.

De l'herbe ?

Mes yeux s'ouvrent alors sous la lumière aveuglante du soleil, ils se plissent. Je mets quelques secondes à m'y habituer.
Je suis allongée dans l'herbe, la rosée du matin s'est délicatement déposé sur la verdure fraîche.
Je relève un peu mon buste pour observer ce paysage presque... irréel ?

Ce champ, un champ aussi grand que la capitale me fait face.
De nombreuses sortes de fleurs sont présentes sur toute la surface de terre : des lilas, des roses, des tulipes, des marguerites, des edelweiss et pleins d'autres.

Je ne sais plus où donner de la tête.

Des petites, des grandes, des minuscules, des imposantes, avec ou sans odeurs, rouge ou orange, bleu ou violet, jaune ou blanche.

Les couleurs s'accordent parfaitement ensembles, cela crée un arc en ciel qui pourrais ravir plus d'une paire d'yeux.

Le vent souffle légèrement, c'est agréable.

Les fleurs se balancent au rythme des allers et venues du vent, elles sont toutes synchronisées.

C'est impressionnant...

La douce brise passe dans mes cheveux qui se soulèvent légèrement quand elle arrive.
J'inspire un grand coup.

Que c'est agréable !

Le vent amène aussi avec lui les doux parfums de ces milliers de fleurs.Les odeurs se mélangent ce qui crée une atmosphère de bien être.

J'arrive à apercevoir au loin des montagnes, la neige les recouvrent entièrement de sa matière blanche et froide.

Il fait ni chaud, ni froid, ni tiède. Les saisons ont l'air de s'être arrêtés. Le ciel est dégagé malgré qu'il soit le matin.

Je me lève enfin, j'ai l'air d'avoir un peu plus d'énergie.

Je parcours le champ du regard, des fleurs à pertes de vue.
Je n'en vois pas la fin.

Je commence à marcher, intriguée de découvrir toutes ces variétés de fleurs.
Ma tête pivote vers la droite instinctivement.

Une silhouette.

Il me semble que c'est un corps d'homme. Je ne peux distinguer son visage, il est vraiment très loin. Il se tient debout, droit comme un piquet mais il ne bouge pas d'un pouce.

Je décide d'aller à sa rencontre.

Je suis intriguée par ce mystérieux homme et ensuite désireuse de lui demander où l'on se trouve.

Je marche quelques minutes sous le soleil, j'ai chaud. Mais lui, il est toujours là, il ne bouge toujours pas. Une grande distance nous sépare encore.

Je plisse les yeux pour réussir à distinguer son visage.
Le soleil étant imposant. Ça m'est étrangement familier.

C'est impossible, il m'a enfin retrouvé...
On ne sera plus séparés.

Taehyung, c'est lui, il est là.

- Attends moi...

J'essaye de parler mais ma voix est faible et presque inaudible.

Je commence à trottiner, je piétine les magnifiques fleurs mais que m'importe. Je veux le voir, je veux l'enlacer. Je veux mon meilleur ami.

- ATTENDS MOI !

Cette fois je crie, ma voix est revenue. Je cours, de plus en plus vite en détruisant le paysage au passage.

Je l'aperçois tendre sa main vers moi.

Je vais l'attraper... J'attraperais sa main...

Il s'éloigne, il est loin, de plus en plus loin. La distance se rallonge à l'infini.

Ça ne peut pas se passer comme ça.

Je pleurs, je pleurs tout en courant. Les perles d'eau salées dévalent mes joues.

Je cours encore en vain.

Par dépit, je m'arrête.

Je m'affale sur le sol déjà bien amochée par ma faute.

Tout à coup, je ne sens plus le sol sous mon corps.

Je me sens tombée, je tombe mais je n'atterris pas. Une petite lueur verte apparaît avant que mes yeux se ferment.

Ma vue se brouille, tout devient noir...

Hera

- AHHH !

Je me réveillais en sursaut dans mon lit. Mon cœur battait très fortement dans ma poitrine. J'avais chaud, très chaud.
Je suffoquais même.

Je touchais mon visage, il était remplie de larmes.
J'avais pleuré durant la nuit sans m'en rendre compte.

J'avais pris une grande bouffée d'air mais je n'arrivais pas à me calmer.

Généralement quand je tombais sans arriver à toucher le sol pendant quelques secondes, au moment du réveil j'étais plutôt calme...

Au contraire, aujourd'hui il y'avait du changement.

- Ça va aller... Ça ira mieux.

Je me répétais cette phrase sans cesse jusqu'au moment où mon cœur retrouvait un battement normal.

Je prenais encore une grande bouffée d'air.

Après m'être enfin calmée je regardais l'heure sur mon réveil, il indiquait cinq heures quarante-huit.

Je sais que je ne pourrais plus retrouver le sommeil à cause de ce qui s'était passé.
De toute façon mon réveil devait sonner à six heures.

Avant d'aller prendre ma douche, il me restait une dernière chose à faire.
J'allumais la lumière tout en ouvrant la porte de la petite armoire de ma table de chevet.

J'en sortais mon petit carnet et mon surligneur, des dates défilaient devant mes yeux jusqu'au moment où je trouvais une page vierge.

« Mardi six décembre,
Réveille à cinq heures quarante-huit du matin,
Particularités : Difficultés à respirer et à se calmer,
Année numéro six,
Cauchemar fait 99 fois. »

Je refermais mon carnet et posais le stylo sur la première de couverture.

Depuis le départ de Taehyung, je faisais le même rêve, il se répétait indéfiniment et tout se passait exactement pareil.

Quatre-vingt dix-neuf fois et toujours la même fin...
Il me laissait tomber au fond d'un gouffre sans fin.

Mais ça c'était avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant