Second Chances {Jikook}

× Chapitre 37 ×

Une masse gigotante collée dans le creux de mon cou m'oblige à ouvrir les yeux, alors que la moitié de mon champ de vision est obstruée par un tas de poils noirs. A peine réveillé, je pousse sans douceur Raven, tournant la tête pour ne plus avoir son pelage en plein sur la figure. Ce dernier pousse un petit miaulement offensé avant de s'éloigner. Pour se poser un mètre plus loin contre mes jambes. Un jour il va vraiment finir par m'étouffer dans mon sommeil s'il continue comme ça.

Un rapide coup d'oeil sur mon réveil m'annonce que ce n'est clairement pas une heure pour se lever, et je m'emmitoufle à nouveau dans mes draps. Mais quelque chose les bloquent, m'empêchant de me rouler correctement dedans. Marmonnant dans ma barbe, je me tourne vers l'autre côté de mon lit, et constate que ce qui bloque le tissu n'est autre qu'un corps assoupi. J'avais totalement oublié que Jungkook était resté dormir.

Abandonnant l'idée d'avoir plus de drap, je préfère m'installer contre lui dans des gestes lents pour ne pas le réveiller. Sa chaleur m'enveloppe, et je viens doucement poser la tête contre son torse, un léger sourire aux lèvres, fermant à nouveau les yeux en sentant le sommeil revenir sur moi.

A nouveau, je sens quelque chose me chatouiller le visage, me sortant une seconde fois des bras de Morphée, mais avant que je ne puisse réagir, j'entends un grognement près de mon oreille, et la masse poilue posée contre moi disparaît, miaulant encore d'indignation. Une main tente alors de me pousser, avec plus ou moins de douceur.

«- Sérieux Jimin, t'es mignon de me faire un câlin, mais je crève de chaud, j'entends Jungkook se plaindre.»

Sauf que je suis bien moi comme ça, allongé contre lui et bercé par sa respiration. Je lui fais part de mon mécontentement en repoussant sa main, glissant mes bras autour de lui pour mieux m'accrocher, sans prendre la peine d'ouvrir les yeux. Il continue de râler dans son coin, provoquant un léger sourire sur mes lèvres.

«- T'es aussi relou que ton chat, aller fais pas le gamin.

- Mais je veux dormir, je marmonne contre son cou.

- C'est déjà dix heures, et si je me rendors tu me revois pas avant midi, alors bouge tes fesses.»

Sa voix se fait plus soupirante que colérique, me prouvant que mon comportement immature est loin de l'énerver. Lorsque j'ouvre finalement les yeux, je tombe même sur son regard où une pointe d'amusement se lit. Mais Jungkook semble pris d'une soudaine motivation, déplaçant ces doigts vers mes hanches pour les pincer, me faisant exploser de rire alors que je lâche prise, me tortillant comme un poisson hors de l'eau pour échapper à ses chatouilles. Il en profite pour se lever, alors que je reste encore quelques minutes sur le matelas pour m'étirer et finir de chasser le sommeil. Si mes prochains réveils pouvaient se passer de la sorte, je me leverai plus souvent de bonne humeur.

Je n'ai pas l'impression qu'une seule semaine se soit écoulée depuis ce fameux weekend à la neige. Tout me semble si naturel, comme si nous avions toujours été aussi proches. Ça pourrait sûrement s'expliquer par ce lien, cette petite chose qui, même après toutes ces années, reste intacte entre nous, m'empêchant de m'éloigner à nouveau de lui. Cette attache qui ne fait que se renforcer depuis nos retrouvailles, m'agrippant chaque fois un peu plus au moindre de ses baisers, ses rires, ou ses caresses. 

Peut-être que je m'accroche encore trop vite, je deviens sûrement trop dépendant de sa présence, mais ça ne m'inquiète plus autant qu'avant. Je ne sens plus cette peur de souffrir à nouveau, elle ne m'étouffe plus au point de m'obliger à fuir mes sentiments, elle se fait de moins en moins tenace au fil du temps. Et je ne redoute plus autant de m'ouvrir, de me laisser aller. Pas avec lui.