Je peux choisir pour moi.

528 39 4
                                    

Il avait pensé que c'était dû à l'alcool. Le comportement affectueux de Guillaume cette soirée là. Mais ça faisait deux semaines que celui-ci multipliait les attentions envers lui. Il le laissait s'asseoir plus près de lui, lui touchait le bras ou bien l'épaule, lui demandait comment il allait... Une fois même, Aurélien s'était endormi devant un de leur dessin animé et il s'était réveillé la tête posée sur son épaule et Guillaume n'avait même pas essayé de le déplacer durant son sommeil. Il était devenu rouge brique en voyant à quel point ils étaient proches et Guillaume lui avait seulement sourit. Une autre fois, il avait cru sentir une main caresser ses cheveux pendant qu'il était assoupi sur le canapé, mais il n'en était pas sûr. Guillaume s'inquiétait pour lui. C'est vrai qu'il n'était pas sorti depuis deux semaines, mais il ne voulait pas sortir de sa bulle pour affronter le monde. Il était bien là où il était, avec Guillaume.

***

Aurélien entendit la porte d'entrée claquer et sourit en reconnaissant le pas énergique de Guillaume. Il entra dans le salon et le vit déjà assis sur le canapé, plongé dans ses pensées. Il s'assit à ses côtés, un bol de céréales dans la main, et quand son épaule frôla celle de Guillaume, il le sentit se tendre et s'immobilisa. Pourquoi est-ce qu'il réagissait comme ça ? Est-ce qu'il ne voulait plus être tactile maintenant ? Il se tourna vers lui en attendant qu'il lui dise ce qu'il n'allait pas, nerveux. Plusieurs secondes passèrent sans que le plus grand n'ouvre la bouche avant qu'il ne se tourne enfin vers lui, plantant son regard dans le sien :

« Deuklo m'a dit.

— Qu-Quoi? balbutia-t-il, sous le coup de la surprise.

— Je m'inquiétais pour toi alors j'en ai parlé avec Deuklo et il m'a tout raconté.

— Tout quoi ? demanda-t-il, la bouche sèche.

— Tu sais bien... Ce que tu lui as dit l'autre jour. Je comprends mieux ta réaction de l'autre soir maintenant...

— Non... »

Aurélien se leva brusquement et voulut s'enfuir dans sa chambre, mais Guillaume fut plus rapide et le rattrapa par le poignet.

« Aurélien, attends. On a pas fini de parler.

— Non ! Lâche-moi, j'veux pas   en parler !

— Mais on le doit !

— Je me déteste déjà pour ça sans que tu me détestes à ton tour. S'il-te-plaît, lâche-moi, dit-il en éclatant en sanglots.

— Mais arrête un peu ! Pourquoi tu dis que je vais te détester ? Je ne peux pas choisir par moi-même ?

— Tu n'es pas homosexuel, Guillaume. Tu ne peux pas m'aimer.

— Est-ce que j'ai pas droit de choisir ça moi-même ?

— Mais-

— Tais-toi un peu, idiot. »

Guillaume l'attira à lui et l'embrassa délicatement. Le cœur d'Aurélien s'arrêta momentanément dans sa poitrine et ses larmes s'arrêtèrent de couler. Guillaume le prit dans ses bras et se laissa tomber en arrière sur le canapé, l'emportant avec lui. Il le sentit déposer un petit baiser sur ses cheveux et il s'endormit quelques minutes plus tard dans ses bras.

Fiction OrelxGringe - Assurance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant