Ils étaient rentrés à l'appartement ensemble après être allés chercher leurs vestes à l'intérieur. Leurs amis n'avaient rien dit, mais il savait qu'ils surveillaient leurs moindres faits et gestes pour savoir à quoi s'en tenir. Aurélien avait enlacé Claude et lui avait glissé un petit merci à l'oreille pour l'avoir hébergé ces deux semaines ainsi que pour toujours avoir été là pour lui. Leur vie avait repris son cours normal, bien qu'il gardait toujours ses distances. Il avait peur de souffrir, il le lui avait dit, et cette distance lui permettait de se protéger. Guillaume acceptait sans mot dire, car il savait que c'était sa punition pour ce qu'il avait fait. Pour ne pas lui avoir fait confiance. Mais il était patient. Un jour, leur relation redeviendrait bien ce qu'elle avait été un jour, lorsqu'ils étaient le plus heureux. Il respirait enfin d'avoir Aurélien à la maison, près de lui. C'était déjà ça.
***
Un jour, Aurélien s'endormit devant un film sur son épaule et il retint son souffle. Qu'est-ce-qu'il aimait ce contact, les cheveux longs d'Aurélien caressant son épaule et son visage. Il passa une main distraitement dans sa frange pour observer ses longs cils noirs projetant un peu d'ombre sur son visage.
« Qu'est-ce-que je t'aime, si tu savais... » murmura-t-il.
Aurélien se réveilla une heure plus tard et rougit en voyant qu'il s'était endormi sur lui. Il s'excusa rapidement et se dirigea vers sa chambre.
Une autre fois, Guillaume ne put se retenir de passer une main dans ses cheveux alors qu'Aurélien était penché sur un livre. Celui-ci lui fit un petit sourire et retourna à sa lecture.
Une autre fois encore, Aurélien sortit de la salle de bain seulement enveloppé d'une serviette et il laissa son regard s'attarder un peu trop longtemps sur son torse avant de retourner à son émission.
Un mardi, alors qu'Aurélien essayait d'écrire les paroles d'une chanson, il posa sa main sur la sienne afin de corriger une faute qu'il avait remarquée quand il avait regardé par-dessus son épaule.
Un soir, en rentrant de soirée, il passa son bras autour de sa taille pour le serrer plus près de lui afin d'optimiser la place dans un bus de nuit. Aurélien avait enfoui son visage dans son cou et il avait sourit contre ses cheveux.
Un matin, rentrant tôt d'une autre soirée, avant l'aube, il avait déposé sa veste sur ses épaules tremblantes. Aurélien l'avait regardé tendrement et il avait pu lire un merci timide dans son sourire.
Une autre fois, il avait payé pour lui à L'Embuscade en compagnie de leurs amis. Il avait laissé sa main s'attarder sur la sienne lorsqu'il l'avait posée par-dessus cette dernière pour l'empêcher de sortir son portefeuille. Leurs amis les avaient regardés avec un petit sourire en coin et s'étaient jetés des coups d'œil complices.
Enfin, un jour alors qu'ils marchaient dans la rue en rentrant de chez Bouteille, Guillaume prit son courage à deux mains et prit sa main dans la sienne. Il sentit Aurélien frissonner et le vit lui jeter un coup d'œil. Guillaume sourit seulement et ne lâcha pas sa main jusqu'à la maison.
Une fois chez eux, Guillaume enleva son bonnet, puis enleva l'écharpe enroulée autour du cou d'Aurélien pour les pendre au porte-manteau. Il reprit sa main dans la sienne et glissa son autre main sur sa hanche. Il se pencha pour l'embrasser délicatement, doucement, afin qu'il puisse le repousser si jamais il ne voulait pas. Mais le plus jeune accepta le baiser et Guillaume le pressa légèrement contre la porte d'entrée pour approfondir un petit peu ce dernier. Il se redressa pour le regarder et en voyant toute la tendresse inimaginable dans les yeux d'Aurélien, il plongea son visage dans son cou et ne put empêcher ses larmes de couler. Il répéta infiniment cette phrase si importante pour eux : Je t'aime. Aurélien embrassa sa tempe, puis ses cheveux, et posa délicatement une main sur son dos pour le calmer.
« Je t'aime, Guillaume. » l'entendit-il murmurer dans son oreille.
Ils finirent enlacés l'un et l'autre sur le lit d'Aurélien ce soir-là et s'endormirent avec l'assurance que demain un nouveau départ serait possible pour leur relation. Tout se passerait bien. Et cette fois, c'était une certitude.
VOUS LISEZ
Fiction OrelxGringe - Assurance.
FanficIl ne pouvait pas continuer comme ça. Ce qu'il ressentait pour Guillaume n'était pas normal. Ces sentiments, cette chaleur, qui naissaient dans son ventre n'étaient pas normaux. Aurélien, assis sur son lit, se pris la tête dans les mains.