Снαριτπε 4 : Entente étonnante

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Les jours passaient dans une monotonie épuisante et les nouvelles du champs de batailles arrivaient de façon de plus en plus éparses, amenant avec elles des informations désolantes et alarmantes. On comptait sur l'arrivée imminente des nouvelles troupes mais je me refusais à partir au combat avant que mes gars ne soient prêts. Ces sales gosses ne méritaient pas de connaître la fin atroce d'un soldat au combat. J'essayais de les former au mieux mais nous ne pourrions pas tarder encore bien longtemps avant de partir sur les routes pour affronter les envahisseurs.

Exaspéré de ces mêmes pensées qui ne cessaient de faire chaque nuit fuir un peu plus le sommeil, je décidai de sortir prendre un peu l'air. Sortant de l'abri de ma tente, j'observai le camps qui baignait dans une paisible atmosphère, uniquement perturbée par les quelques ronflements de certains jeunes. La lune était haute et claire ce soir tandis que je traversais le campement d'un pas lent. Le regard parcourant le paysage pâle, j'aperçus au loin une silhouette assise, sur une petite colline à l'écart du camp. Intrigué et sortant le couteau de chasse que je gardai constemment caché dans ma botte, je décidai de m'approcher silencieusement.

Une fois à quelques mètres, je reconnu Jeager calmement installé le nez lever vers le ciel. Je m'assis à ses côtés sans dire un mot et l'observai. Il ne semblait pas perturbé par ma présence. Assis en tailleur, la tête en arrière et les yeux fermés, il dégageait une certaine sérénité.

- Qu'est-ce que tu fous là à une heure pareille Jeager, demandai-je d'un ton neutre.

- La même chose que vous Capitaine, répondit-il d'une voix douce sans faire un geste en ma direction. Je cherche le sommeil.

- Et tu arrives à le trouver, soupirai-je en fixant le ciel étoilé au-dessus de nous après quelques secondes de silence.

- Non, répliqua-t-il dans un rire en se tournant cette fois vers moi. J'ai beau revenir chaque nuit, je n'y arrive pas.

- Depuis combien de temps n'arrives-tu pas à dormir gamin, questionnai-je en observant attentivement ses prunelles vertes où se reflétait une lourde fatigue.

- Depuis quelques temps, soupira-t-il en regardant de nouveau les astres. Et vous ?

- Pareil. Mais je n'avais jamais pensé à venir ici, avouai-je en laissant mon regard parcourir les étoiles brillant faiblement de leur éclat polaire.

- C'est Mikasa qui m'a conseillé de faire un tour quand je ne trouve pas le sommeil, dit-il en riant doucement.

- Vous ne devriez pas être si proches, grognai-je en le regardant avec mépris.

- Pourquoi donc, demanda-t-il d'un air farouche. Parce que c'est interdit par la hiérarchie ?

- Parce que c'est douloureux. Ça ne pourras que vous rendre plus faible et meurtri de tomber amoureux, répliquai-je amèrement.

Détournant le regard face au silence de mon vis-à-vis, je fus bien vite ramené à lui quand il fut soudainement pris d'un grand éclat de rire, attirant mon regard curieux sur son visage joyeux et détendu.

- Dans ce cas ne vous inquiétez de rien Capitaine, dit-il en gardant un petit sourire, me fixant de ses yeux rieurs.

- Comment ça, répondis-je perplexe.

- Nous n'avons pas du tout ce genre de relation. Nous sommes amis et rien de plus, expliqua-t-il avec un sourire malicieux.

- Je vois, tant mieux pour vous, soupirai-je doucement en m'allongeant confortablement dans l'herbe fraîche pour continuer d'observer la lune, Jeager ne me quittant pas du regard.

Lentement, je fermai les yeux pour profiter de l'étonnant sentiment de paix provenant du silence agréable qui s'était installé entre nous et tentai de trouver le chemin du sommeil.

- Vous devriez retourner dans votre tente Capitaine, l'air fraîchit vite par ici, m'interpella Eren.

- J'y survivrai, ne t'en fais pas pour moi Jeager et retourne donc te coucher, marmonnai-je sans ouvrir les yeux.

- Faites comme vous voulez mais je vais rester encore un peu, dit-il alors que je le sentais se coucher à son tour à mes côtés.

- Tu t'es déjà endormi ici, interrogeai-je avec un faible sourire.

- Oui, les quelques fois où j'arrivais en retard au rassemblement du matin, dit-il dans un autre de ses si doux rires.

Je grognai une légère insulte à son encontre avant de me laisser doucement entraîner au pays des songes, bercé par le son de son souffle près de moi.

L'apprenti soldat {Riren}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant