8- Unexpected Fight

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Je pensais que ma vie ne pouvait pas être pire, de toute évidence, j'avais tort.

Après l'altercation entre James et Neal tout était allé très vite. Neal avait fini à l'infirmerie puis avait séché le reste de la journée. Depuis, on ne s'était pas reparlé. Malgré mes nombreux messages et appels, il refusait obstinément de me répondre. Je pense que mon attitude lors de son face à face avec James l'avait plus blessé que cette histoire de baiser.

En l'espace de trois ans, il ne me semblait pas avoir jamais vécu une situation comme celle-ci dans notre relation. Je n'étais pas du genre à faire la gueule pour rien et lui non plus. Quand il y avait un problème, on en parlait entre nous et ça s'arrangeait. Je ne comprenais pas ce silence radio.

Si Neal brillait par son absence au lycée, James lui était remonté à blocs. Il m'inondait carrément de messages, moins subtils les uns que les autres que je m'empressais d'effacer. Je ne lui parlais plus, je me contentais de l'ignorer quand il m'adressait la parole et tentais de ne pas faire attention à sa présence lorsqu'il prenait le bus.

James Peters était du genre collant, et je n'avais pas besoin d'une énième personne sur mon dos en permanence, ma famille occupait déjà parfaitement bien ce rôle.

— Ça fera cinquante dollars, déclarai-je ennuyée en mâchant mon chewing-gum dans un bruit épouvantable.

Je tendis la main vers cette blondasse de première année et je la vis écarquiller les yeux d'étonnement. Je suppose qu'elle ne s'attendait pas à autant de culot de ma part.

— Autant d'argent pour un devoir de maths ? Je pense que c'est légèrement exagéré, rétorqua-t-elle de son petit air hautain de fille à papa.

— Écoute Barbie, c'est à prendre ou à laisser, soit tu payes soit tu dégages. Ce ne sont pas les clients qui manquent dans ce bahut. Et puis entre nous, ne me fais pas croire que cinquante malheureux dollars vont faire mal à ton compte en banque, pas quand on est la fille du PDG de la compagnie aérienne nationale, soufflai-je plus qu'agacée par son attitude de mijaurée.

Elle soupira puis sortit les billets de son sac à main. Je les planquai dans la poche de ma veste en jean puis ouvris mon casier pour ressortir le corrigé tant attendu. Elle me remercia d'un sourire hypocrite, enfin si on peut réellement appeler ça un remerciement, et s'en alla sur ses hauts talons.

Qu'est-ce que ces petits bourges pouvaient être condescendants !

En refermant mon casier, j'aperçus le regard profond de James qui m'observait à l'autre bout du couloir. Je secouai la tête et partis dans le sens opposé. Je ne savais pas ce qu'il cherchait à faire en me harcelant de cette façon mais cela commençait sérieusement à m'agacer.

Je sortis mon téléphone et essayai une énième fois de joindre Neal. Je tombai directement sur sa messagerie et raccrochai sans laisser de message. Son petit jeu était en train de m'énerver. Pourquoi est-ce qu'il ne répondait pas ?

En sortant sur le parking devant le lycée, j'aperçus soudain une décapotable grise que j'aurais reconnue sans peine. C'était la voiture de Neal. Je me rapprochai en mettant les mains dans mes poches, suspicieuse. Était-il doué au point de venir en cours et de m'éviter toute la journée sans que je ne le vois ?

Arrivé à hauteur de la voiture, je remarquai qu'il n'y avait personne à l'intérieur, pourtant son sac était bien présent sur la banquette arrière. Où était-il ? Je scrutai les alentours, mon regard se posant sur la foule de lycéens qui sortaient de l'établissement. Les cours étaient finis donc tout le monde rentrait chez soi, ce qui paraissait logique.

Je ne voyais toujours aucune trace de Neal, quand une main sur mon épaule me fit sursauter. Je me retournai vivement et me retrouvai nez à nez avec mon petit-ami, enfin si on était encore ensemble.

Le BadBoy du coin de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant