Tout le monde à sa table parut surpris et n'osa dire quoi que ce soit. Je crus même que le brouhaha ambiant s'était un peu atténué suite à mon coup d'éclat. Mais je m'en fichais pas mal, je le referais un millions de fois juste pour apercevoir le visage gêné de James Peters.
— Pourquoi tant de haine envers moi ? tenta-t-il de plaisanter sans grand succès.
— Oh je ne sais pas ! Peut-être parce qu'à cause de ta stupide fête mes parents se sont inquiétés pour rien. Peut-être parce qu'à cause de toi, j'ai rompu avec mon petit-ami avec lequel j'étais putain de bien avant que tu n'interviennes. Et peut-être parce que tu te comportes comme un égoïste la plupart du temps avec les gens, et notamment avec Neal que tu as laissé dans la merde et que tu as tabassé presque à mort parce qu'il m'avait manqué de respect.
— J'ai fait ce que je devais faire, contra-t-il la mâchoire serrée, certainement énervé que je remette le sujet de Neal sur le tapis.
— Non, James. T'as juste agi comme un abruti possessif qui a cru que je lui appartenais. Moi je ne t'ai rien demandé, et tu n'es ni mon père, ni mon frère, ni rien à mes yeux. Alors je te conseille fortement dorénavant de réfléchir avant de faire quoi que ce soit qui pourrait me contrarier.
Il resta bouche bée un moment, de même que l'ensemble des lycéens présents dans la cafétéria qui nous écoutaient à présent. Je vis ses pupilles se dilater et il se leva brusquement, réellement énervé. J'étais peut-être allée trop loin mais je ne regrettais rien. Il l'avait amplement mérité et je n'avais pas peur de lui. Malgré sa pratique intensive de combat libre.
Il m'attrapa le bras au passage et me traîna derrière lui sous l'œil de notre public plus qu'attentif. J'essayai de me débattre pour me libérer de sa poigne mais je devais reconnaître qu'il était bien plus fort que moi.
Nous passâmes les portes pour atterrir dans le couloir, complètement vide à l'heure du déjeuner.
— J'ai cru comprendre que t'avais des choses à me reprocher, commença-t-il en me coinçant contre les casiers. T'étais obligée de faire ça devant tout le monde ?
— Bah quoi ? Je croyais que t'aimais être le centre de l'attention ? ricanai-je avec insolence.
— Pas de cette façon et tu le sais très bien. Tu...
— Je m'en contrefous, le coupai-je avant qu'il ne se lance dans un long discours. Je veux que tu me laisses tranquille James, c'est si difficile à comprendre ?
— Mais oui ! se moqua-t-il avec condescendance. Est-ce que tu as vu qui je suis ? N'importe quelle autre fille tuerait pour être à ta place en ce moment, coincée avec moi dans un couloir. Pourquoi pas toi ?
— Parce que je ne suis pas n'importe quelle autre fille, lâchai-je avec sérieux. Je suis Joy Donovan.
Il resta silencieux un moment où il parut réfléchir intensément. Nul doute qu'il devait commencer à comprendre qu'il ne pouvait pas me séduire comme n'importe qui.
— Je sais, souffla-t-il en appuyant un bras au dessus de ma tête pour se pencher vers moi. Et apparemment t'aimes jouer à la fille difficile.
Je fronçai les sourcils, agacée par son arrogance. Ne pouvait-il donc pas se remettre en question ne serait-ce qu'une seconde ?
— Je ne joue pas James ! m'énervai-je en croisant les bras sur ma poitrine. Est-ce que tu sais à quel point tout va mal depuis que t'es rentré dans ma vie ? Est-ce que tu as vu le bordel que t'as foutu ?
— Ça va, il n'y a pas eu tant de choses que ça, se défendit-il avec désinvolture.
— Ne minimise pas les choses s'il te plait ! Avant j'étais tranquille, puis t'es arrivé, t'es monté dans ce putain de bus et tout a changé. Tu m'as forcé à venir à ta fête où j'ai fini bourrée comme jamais auparavant. J'ai trompé mon copain, qui m'avait préalablement trompée en premier mais ce n'est pas le problème. Tu n'as aucune limite, j'arrive chez toi pour des explications et je te retrouve à ces filles et...
— Ah ! T'es jalouse en fait ? s'amuse-t-il en retrouvant son sourire.
— Non James ! Non. Juste, si tu as cru que tu pouvais me séduire avec ce comportement, tu te mets le doigt dans l'œil.
— Et quoi ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Qu'est-ce que tu attends de moi ?
Je soupirai et baissai les yeux une seconde. Je n'aimais pas le terrain sur lequel on s'était engagé. Il n'y avait rien entre nous, je le savais. Ce baiser chez lui ne voulait rien dire, même si je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'en l'embrassant. Je n'étais pas maître de moi-même donc je considérais que ce n'était rien, juste l'effet de l'alcool.
Et en dehors de ça, nous ne pouvions pas dire que nous entretenions une relation particulière.
— Je n'attends rien de toi James. Parce que t'es incapable d'avoir une relation stable avec quelqu'un. Tout ce que tu veux, c'est m'avoir dans ton lit.
On s'observa dans les yeux de longues secondes, durant lesquelles il ne trouva rien à dire. J'avais touché dans le mille et il le savait. Pourquoi s'acharner à prétendre le contraire ? Nous étions tous les deux au courant qu'il n'était qu'un baiseur sans attache.
Et je ne voulais pas avoir affaire à quelqu'un comme ça.
— Et si je te prouve le contraire ? reprit-il à ma plus grande surprise.
J'eus un sourire moqueur, empreinte d'une pointe de tristesse.
— Arrêtons de nous voiler la face deux secondes, James, tu vas essayer pendant quoi, trois semaines ? Puis tu finiras par en avoir marre et tu passeras à une autre fille. Alors, arrêtons là, d'accord ? Ça vaut mieux pour tout le monde.
Il voulut répliquer mais je ne lui en laissai pas le temps. Je le repoussai légèrement et repartis en direction de la cantine. Je m'installai à ma table et mes amies ne me posèrent aucune question. Quand James finit par revenir , il m'adressa un regard lourd de sens mais passa rapidement son chemin.
Après ça, j'espérais que nous en aurions fini tous les deux.
***
Hey !
Voilà pour la deuxième partie, j'espère que vous avez aimé ! Merci beaucoup de me lire ça me fait super plaisir !
Joy parviendra-t-elle à se défaire de James ?
James vraiment attiré par Joy ?
Que va-t-il se passer ensuite ?
Rendez-vous mercredi prochain !
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Bisous !
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Le BadBoy du coin de la rue
RomanceJoy prend le bus, comme tous les matins. Elle le prend tellement souvent qu'elle commence à penser qu'elle y passe plus de temps que dans sa propre maison. Car évidemment, Joy n'a pas de voiture. Elle a son permis, mais ses parents ne veulent pas qu...