Chapitre 4 : Inconnu

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    Lorsque mes yeux eurent finis de s'habituer à la soudaine luminosité, je découvris que le jeune homme qui se tenait devant moi était un inconnu.

    Au vu de son physique, ce n'était certainement pas un NightMar.

    Il avait des cheveux bruns en bataille et une peau hâlée par le soleil. Ses yeux couleur de terre étaient bordés de longs cils, qui ajoutaient à l'intensité de son regard.

    Et surtout, il était incroyablement beau.

    Je rougis dès que cette pensée me traversa l'esprit et détournai aussitôt le regard. Je faisais rarement attention au physique. A vrai dire, je faisais même rarement attention aux gens qui m'entouraient. Cependant, je ne pouvais nier que ce jeune homme était beau, et ce constat m'embarrassait étrangement.

    L'inconnu me sourit gentiment en s'écartant un peu. Ses dents blanches ressortirent sur sa peau hâlée.

    - Ça va ?

    Mon trouble redoubla en entendant sa voix, grave et douce, qui semblait caresser agréablement mes oreilles et remuer quelque chose d'inconnu au creux de mon ventre. Je voulus répondre mais ne réussis même pas à produire un son, comme si mes paroles se bloquaient au fond de ma gorge.

    De dépit, je baissai la tête, n'osant pas croiser le regard de l'inconnu. Je devais être ridicule... Mes joues me brûlèrent de honte et je me mordis violemment la lèvre, priant pour disparaître sous terre.

    Une main se posa délicatement sur mon bras. Je fus alors pris d'un violent frisson et ma peau se mit soudainement à me brûler. Je voulus le repousser par réflexe mais je n'osai pas, craignant sa réaction.

    - Tu veux que je t'aide à te relever ?

    Sa gentillesse me mettait mal à l'aise. Je n'avais pas l'habitude de côtoyer d'autres personnes que ma mère, surtout des gens de mon âge, et ce contact m'effrayait un peu. Le jeune homme semblait amical, mais je n'étais pas habitué à l'attention qu'il me portait.

    Cette fois, je parvins à bredouiller :

     - N-Non merci, ça ira.

    C'est à ce moment-là que je me rendis compte que je claquais des dents. Je n'avais pas remarqué à quel point j'avais froid ! Frissonnant, je ramenai mes bras le long de mon corps.

    Un air glacial s'infiltra soudainement sous ma peau, me glaçant jusqu'aux os. Je fus pris de tremblements incontrôlables, complètement gelé. Gémissant, je fermai les yeux et me roulai en boule.

    Jamais je n'avais eu aussi froid de ma vie. Des gouttes d'eau glacée gouttaient de mes cheveux, dévalaient mon cou et gelaient mon torse nu. Le froid s'invitait jusqu'au plus profond de mon être, engourdissant peu à peu mon corps. Je le ressentais cruellement du bout de mes doigts jusqu'au fond de ma poitrine, douloureusement présent. Je me recroquevillai sur moi-même, tremblant.

    Tout à coup, je sentis une douce chaleur irradier contre ma peau. Gémissant, je me concentrai dessus et me collai le plus possible contre celle-ci, comme si ma vie en dépendait. Incapable de bouger ni même de penser, je m'accrochai désespérément à ce réconfort.

    Peu à peu, la chaleur se diffusa doucement dans mon corps et je cessai de trembler. Mes muscles crispés finirent par se détendre, mes paupières s'alourdirent et je sombrai lentement dans une semi-inconscience bienfaisante.

Les Origines : Naos, fils de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant