Chapitre 14 : Chute

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    Tout avait changé.

    Je me sentais si... différent. Je prenais de l'assurance de jour en jour, grâce à la bienveillante présence d'Onyx.

    Je passais toujours mes journées à l'extérieur. Mais si, avant, je les occupais à rêver ou à réfléchir, maintenant je restais en permanence avec le loup-garou. Cela inquiétait un peu ma mère, même si ses réticences avaient diminué lorsque je lui avais présenté mon... petit ami ?

    Cela me faisait toujours étrange d'être aimé par quelqu'un d'autre que Colombe. Je commençais à m'habituer à l'incroyable tendresse d'Onyx, mais il y avait toujours cette peur, au fond de moi, qu'il m'abandonne. Cela m'effrayait tellement ! Toute la confiance que j'avais en lui ne suffisait pas à gommer cette angoisse sourde, cachée.

     Je n'osais pas lui en parler. Je ne voulais pas risquer de briser ces moments de pur bonheur que je passais avec lui...

Tous ces moments où on était juste tous les deux, ensemble...
Tous ces moments où on se parlait, juste comme ça, pour mieux se connaître...
Tous ces silences pleins de sens...
Tous ces rires, ces sourires et ces baisers...

     Je me sentais heureux, vivant comme je ne l'avais jamais été.

    J'osais enfin garder la tête haute lorsque je croisais d'autres NightMars. Je ne me comparais plus à eux, je ne me trouvais plus inférieur.

Parce qu'Onyx m'aimait, parce que je comptais à ses yeux.
Et ça, c'était quelque chose qu'ils n'avaient pas.

    J'étais même descendu au village, une fois, pour aller chercher un produit dont nous avions besoin et que nous ne pouvions trouver seuls.

    Je les avais regardé dans les yeux, même s'ils ne me regardaient pas. J'avais gardé la tête haute. J'étais fier, pour une fois, fier de ce que j'étais.

Je n'avais plus peur.

    Au fil des jours, au fil des mois, je grandissais, mûrissais. Je n'étais plus le petit garçon accroché à sa mère. Je prenais enfin mon envol.

    Je m'en étais surtout rendu compte grâce à mes envies de voyage. En écoutant Onyx me parler d'un air passionné de contrées lointaines, je m'étais rendu compte qu'il y avait plein d'endroits dont je n'avais jamais entendu parler. Ses descriptions émues et passionnées me faisaient rêver. Je m'imaginais tous ces peuples, tous ces pays. Vampyrs, loups-garous, sorciers, elfes, nymphes, métamorphes, Enchanteurs... Je voulais connaître de nouvelles cultures, m'ouvrir au monde.

    Je n'avais à présent qu'une envie, voyager avec Onyx. Je nous imaginais tous les deux, visitant des endroits différents, enchantés, magnifiques... J'avais envie de passer du temps avec lui à l'autre bout du monde... Seule la peur de l'inconnu me freinait encore, mais petit à petit, avec l'aide du loup-garou, je parvenais à la dompter.

    Onyx... Il était presque en permanence avec moi, et quand il n'était pas là, son absence creusait un trou béant en moi. Aussi je faisais mon possible pour être auprès de lui tout le temps.

    Son sourire, ses gestes, ses expressions, les modulations de sa voix, jusqu'au bruit de ses pas... Je connaissais tout de lui. Je pouvais presque deviner ce qu'il faisait ou pensait, les yeux fermés. C'était une proximité, un lien unique, fusionnel. Comme si nos âmes mêmes étaient en contact. Comme si nous étions l'autre. Comme s'il était moi, et que j'étais lui.

    Il faisait preuve de la douceur, la tendresse dont je rêvais. Il me donnait le sentiment d'être important.

    Évidemment, il avait des défauts. Il était assez possessif, même s'il me poussait à m'ouvrir aux autres, ce qui était assez paradoxal. Il m'avait confié qu'il avait du mal à supporter de me voir parler avec d'autres garçons que lui, mais qu'il faisait son possible pour me laisser ma liberté. Il pouvait être agressif avec les personnes qu'il ne connaissait pas, pour qu'on le laisse tranquille. Mais cela n'entachait en rien mon amour pour lui. De toute façon, j'avais aussi des défauts.

Les Origines : Naos, fils de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant