Chapitre 10 : Mensonge

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    J'ai tellement envie de toi, si tu savais...

    J'écarquillai les yeux brusquement, pris de court, tandis que mon cœur ratait un battement. J'ai tellement envie de toi, si tu savais... Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que cela signifiait que je... l'attirais ?

    Moi, attirer quelqu'un ?

    Cette idée me semblait ridicule. Je me sentais tellement faible, tellement insignifiant. Ma peau était plus pâle que celle d'un spectre, mon corps était frêle comme une brindille et mon visage était aussi fin que celui d'une fille.

    Je ne m'étais jamais aimé. Je ne me regardais jamais dans un miroir, ne voulant pas croiser mon image. Les NightMars n'étaient certes pas connus pour être particulièrement forts physiquement, mais les rares fois où je croisais d'autres garçons de mon âge, je me sentais plus léger qu'un fétu de paille à côté d'eux.

    Alors que dire lorsque j'étais à côté d'Onyx ! Il avait tout ce dont je rêvais : une peau couleur de caramel, des traits masculins et un corps musclé. Il semblait agile, rapide, sûr de lui. Je me sentais tellement petit et insignifiant en me comparant à lui !

    Et pourtant, lui, que j'admirais tant, s'intéressait à moi, et venait même de m'avouer qu'il me trouvait attirant !

    J'étais comme paralysé, incapable de réagir. J'avalai durement ma salive avant de prendre une inspiration tremblante. Ces mots ravivaient ma peur et ma timidité, je n'osais à présent esquisser le moindre mouvement.

     Onyx dût remarquer mon appréhension car son regard se fit plus doux.

    - Ne t'inquiète pas, je ne t'ai rien fait ! Je t'ai juste dit ça pour plaisanter et voir ta réaction, c'est tout !

    Sa voix était prudente, comme pour ne pas m'effaroucher. On aurait dit qu'il parlait à un petit oiseau, tout doucement, pour ne pas qu'il s'envole hors de portée. Cela me blessa un peu. Je n'étais quand même pas peureux à ce point ! Je n'avais simplement pas l'habitude de voir quelqu'un d'autre que ma mère, et tout ce que je ressentais était si nouveau que cela m'effrayait. Il me fallait simplement du temps pour m'habituer à sa présence, à ses paroles, au fait que je l'...

    Que je ressente quelque chose de confus pour lui.

    Le jeune homme me fixait attentivement, avec une douceur qui me déconcertait et me rassurait. Je risquai un sourire timide. Ses yeux s'illuminèrent aussitôt et il murmura :

    - Naos... Tu sais, ce que je t'ai dit tout à l'heure... Je le pense vraiment, tu sais ?

     Je rougis.

    - De quoi ?

    Je faisais exprès de ne pas comprendre, voulant entendre la confirmation de sa bouche. En fait, je n'étais pas sûr moi-même de ce que j'avais compris. Je pensais que c'était forcément une erreur, que j'avais dû mal entendre...

    Il me fixait maintenant sans ciller tout en caressant doucement ma joue de ses doigts, ce qui me fit frissonner.

    - Tu m'attires... et je crois bien que je suis amoureux de toi...

    Je fermai les yeux, ne sachant comment réagir à ces paroles.

    - Et toi ? me demanda-t-il avec douceur. Qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

    Je secouai la tête, les paupières étroitement closes pour ne pas voir son visage. Pourtant, son regard me brûlait la peau et provoquait en moi des frissons incontrôlables.

Les Origines : Naos, fils de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant