JOURNAL INTIME: "UN AMOUR IMPOSSIBLE"

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12.

Cher journal,

Aujourd'hui on est le 03 Mars. J'ai accouché d'une fille; Lucia c'est le nom que je lui aie donné. C'était le prénom de la défunte grand-mère de Jeanne. Elle a deux ans maintenant, moi vingt-et-un. Le temps a vite passé; ma fille grandit de jour en jour. Malgré le fait qu'elle soit une fille, elle ressemble beaucoup à son père. Elle a le même sourire, les yeux, la forme du visage que lui. Elle apporte une très grande joie à la maison. Je me suis installée chez Jeanne après mon accouchement, comme l'avions nous programmé elle et moi. Mes parents n'étaient pas d'accord, en occurrence ma mère. Mais c'était mes exigences. Mon père lui, depuis ces deux ans, je ne l'avais plus revu, aucune nouvelle de lui. Jamais je l'ai appelé ni d'avoir l'envie de le faire. Il a tué mon Maxi, sous mes yeux. Il m'arrive des fois, de me sentir seule sans mon prince.

Mais dormir dans sa chambre chaque nuit me consolait peu.
Jeanne m'a donné la chance de travailler dans son restaurant en plein temps. Avec le salaire qu'elle a la générosité de me payer, j'arrive à prendre soin de ma fille, de moi, à économiser également. Elle est gentille avec moi, nous traite ma fille et moi très bien. Elle était seule à élever son fils, mais moi, j'ai l'honneur de l'avoir. Qu'aurais-je fait sans elle? Chaque nuit, de retour de travail, je m'assois là, sur la table d'étude de Max, face à la fenêtre, regardant à travers les étoiles dans le ciel. Et je te parle, à toi, mon cher journal. Je me pose de nombreuses questions, auxquelles, cette fois si ni Jeanne, ni Milka, ni personne pourrait me répondre. Ma meilleure amie; je reçois de ses nouvelles. On s'appelle. Elle continue ses études là bas. Moi, aujourd'hui, je suis mère d'une petite-fille adorable. Mon examen j'ai pas eu la chance de le faire. J'étais à mon septième mois de grossesse quand le moment fut venu. Je sais pas si j'aurai l'occasion de reprendre les études. Seul l'avenir, le bien-être de Lucia me tienne à cœur. Je me veux être une bonne mère pour ma fille, comme Jeanne l'a été. Elle grandira sans père, mais avec une très bonne éducation.

<<Grandir sans son père>>. Comment vais-je annoncer à celle-ci l'absence de son papa? A quelle période de sa vie devrais-je la dévoiler tout? Ces questions, je me les pose chaque fois que je la voyais dormir dans mes bras ou dans son lit. Son père, mon demi-frère, ne savait rien d'elle avant sa mort. Me regarde-t-il de l'au delà? J'en sais rien. J'imagine que oui. Les morts ne sont jamais mort dit-on souvent. Comme il me manque. Il a été mon premier amour. Je m'en suis pas totalement remise de mes blessures, et je me vois pas aimer un autre homme comme j'aime Max. Plus aucun homme ne m'intéresse à présent. Je me suis focalisée uniquement sur une chose; ma fille. Elle est tout ce qu'il me reste de mon prince, à part les jolis souvenir. Je le vois en elle. Elle représente une bénédiction pour moi. Et chaque nuit, je remercie le ciel pour ça.

Qui l'aurait cru? Moi prier chaque nuit et matin après mon réveil. Je reste là, agenouillée au bord du lit avec ma fille, puis nous prions Dieu. Je me donne à lui entièrement. J'ai même acheté une croix, une statuette de Marie, une bible que je médite certaines soirées. Et chaque dimanche, j'amène ma fille à l'église avec Jeanne. Jamais, je ne cesse de demander pardon à Dieu pour mes péchés et de lui confier nos vies. Auparavant, j'étais dans les ténèbres, je ne croyais en rien, à aucune religion. Heureusement, à travers Jeanne, Dieu m'a ouvert les yeux. Peut-être qu'un jour, Il me répondra à ces questions qui me hantent.

Jamais, je ne souhaiterais, même pas à mon pire ennemis ce par quoi j'étais passée. Aujourd'hui, bien que les choses on bien repris leurs cours, j'ai cette solitude en moi, cette tristesse qui me ronge. Je me suis donnée du temps, assez de temps pour finir par vivre avec. D'ailleurs, il y a que deux ans. Les souvenirs partiront pas, certes, ils seront enfouis quelques part dans ma tête, mais je passerai à autre chose, à une nouvelle vie avec Dieu à mes côtés. Je prie aussi fort, pour que je puisse avoir la force de pardonner mes parents de leurs actes. Je sais que d'une part, le fait de ne pas avoir pardonné mon père, refuser de reparler avec ma mère me pèserait la conscience. J'en suis consciente; juste que je ne suis pas encore prête. Je ne sais pas quand, mais ça finirait pas venir.

Pour moi, ils étaient responsable de tout ce qui s'était passé. S'ils avaient dès le début accepté Max, il serait en vie et je serais sa petite sœur. Ils avaient mit leur méchanceté, égoïsme en avant, surtout ma maman. Ou c'était plutôt mon père? Bien qu'il ait pris peur cette nuit là, il n'était pas obligé de tirer sur Max, qu'il soit voleur ou pas. Il avait un arme en main, Maxi ne pouvait rien lui faire. S'il était de tel, comme il l'avait cru, pour moi, il aurait pu lui tirer dans le bras, cuisses, quelque part d'autres ne pouvant causer sa mort, ou juste lui faire peur afin de le maîtriser et appeler la police. Il se voyait autonome, pouvoir faire justice lui-même. Il a ôté la vie d'un jeune homme innocent; son propre fils. A ça, je le tiens également responsable.

Qu'en serait-il si j'avais patienté moi, ou même Max? Si nous avions pris le temps de mieux se connaître. Si nous n'avions pas mit nos désires en premier lieu. Peut-être on aurait su par la suite que nous étions parentés; qu'on portait le même sang. L'amour aurait été impossible. La naïveté nous avait plutôt aveuglé. On n'en faisait qu'à notre tête. Aucune réflexion au préalable. Savoir dans quoi on s'engageait, se donner du temps. Si, dire que "l'amour nous rend aveugle" impliquerait une telle situation, je donnerai carton rouge à celui qui a fait sorti cet adage. Il avait tout faux. L'amour beau comme il est, peut tout aussi être dangereux quand on ne s'y prend pas bien, de la manière la plus noble et raisonnable qu'il soit. A ma fille, je lui ferai comprendre quand elle sera plus âgée qu'il ne faut jamais se presser en amour. Ne pas s'adonner si vite; faire de ces sentiments une priorité. Aimer c'est bien, mais garder la patience et avancer en toute sérénité est plus souhaitable.

Chacun de nous, que ça soit Jeanne, ma mère Veronica, François, Maxi même là où il serait, et moi, en a tiré leçon de nos erreurs. La vie peut paraître rose, belle, si longue, cependant, mal la vivre, prendre de décision à la hâte, s'aventurer dans des choses non préméditées (...) revient à ramasser à chaque pas sur nos routes ce qu'on a semé. Le mal pour le mal, le bien pour bien. J'admets, néanmoins aussi que, bien qu'on soit innocent, ignorant, dans certaines occasions, les épreuves de la vie ne cesseront de nous faire face. Les méandres persisteront; seule la patience, les bonnes décisions, nous aideront à les surpasser de manière à ne pas regretter après.

Mon journal lui, s'arrête là. Je prie Dieu que mon exemple puisse servir de leçon à celui ou celle qui tomberait dessus un jour et prendrai le temps de le lire.

Que Dieu puisse nous venir en aide.

FIN...

Un grand remerciement à toutes ces personnes qui ont pris un plaisir immense pour lire ma fiction, et qui l'ont appréciées. Grâce à vous, je me suis senti utile. Je ne saurais vous remercier comme il se doit.

Spéciale dédicace à :
@Faith_HOUEHANOU❤
@Elodie_Masha_TheBlackHeart🔥❤
@Nassara_Sama😘
... à toutes ces personnes qui de près ou de loin m'ont soutenues..

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