Dimanche 6 mai, Jour 7 :
Ça y est, aujourd'hui il n'y a plus d'électricité. C'est là que je me dis que j'ai bien fait de commencer ce journal sur papier. Et puis de toute manière, ça sert à rien. Je ne sais même pas pourquoi j'écris. Il n'y a plus personne pour me lire !
Je commence à vraiment me sentir seule. Heureusement que Flocon est encore là. Il est allongé à mes côtés, dormant paisiblement. Pourquoi est-ce que tous les humains ont disparu de la surface de la Terre, mais pas les animaux ? Mais bon, au moins mon dogue est encore là, avec moi.
J'ai toujours été très solitaire, mais maintenant, je me sens tellement seule. Je me parle à moi-même quelquefois. Je fais les questions et les réponses. J'ai l'impression que je commence à devenir folle... J'aimerai bien avoir quelqu'un en face de moi, avec qui je pourrais avoir une vraie conversation. Quelqu'un d'autre que Flocon. C'est vrai, il est bien gentil mon chien, mais niveau discussion c'est pas le top...
Lundi 7 mai, Jour 8 :
Il fait froid aujourd'hui. J'ai fouillé toute la maison pour trouver le maximum de couvertures. Mais je n'ai pas eu le courage d'aller dans la chambre de mes parents. Ils me manquent tellement...
8 mai, Jour 9 :
J'étouffe dans cette maison. Depuis ce matin, je suis assise devant la porte d'entrée, priant pour qu'elle s'ouvre, que mes parents entrent, qu'ils me disent que c'est fini, que ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais il fait nuit noire maintenant. Et ils ne sont toujours pas rentrés.
9 mai, Jour 10 :
Pourquoi est-ce que je me force encore à écrire dans ce foutu cahier ? J'en ai marre.
20 mai, Jour 21 :
Il faut que je me reprenne en main. Je ne peux pas continuer à me lamenter sur mon sort de cette façon. C'est comme ça de toute manière, je ne peux rien y changer.
Et puis il faut que je m'occupe de Flocon. Le pauvre, il est tout triste lui aussi à force de rester enfermé. Il me regarde écrire, ses beaux yeux noirs emplis d'espoir. Je pense que je vais sortir de cette maison aujourd'hui. Ça nous fera le plus grand bien, à Flocon et moi.
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Je viens juste de rentrer à la maison. C'est tellement étrange de sortir sans croiser personne. Il n'y a aucun bruit, ni de discussion, ne de rire, ni de moteur, ni de klaxon. Rien. Juste le bruit de mes pas, des griffes de Flocon sur le trottoir et le chant des oiseaux.
Il ne reste plus grand-chose de mangeable à la maison. Ni pour moi, ni pour mon chien. Et puis j'arrive à court de mes bouteilles d'eau. Comme il n'y a plus d'eau courante, il faut que je m'en procure d'autres.
21 mai, Jour 22 :
Ce matin, je suis à nouveau sortie de chez moi. Je suis entrée dans un magasin. Il était désert. J'ai pris quelques bouteilles d'eau, des paquets de biscuits, de la nourriture pour chien et des boites de conserves. Je voulais prendre des fruits frais également, mais ils sont tous en train de pourrir... Puis je suis rentrée chez moi. Mais j'ai eu l'impression de partir comme une voleuse. Alors je suis retournée au magasin pour déposer un billet sur le comptoir. Je sais que c'est inutile, mais j'avais besoin de le faire.
22 mai, Jour 23 :
J'en peux plus de manger des aliments en conserve... J'ai l'impression que tout est fade, sans aucune saveur. J'en peux plus de cette maison. Je tourne en rond. J'en peux plus d'être seule avec Flocon. J'ai besoin d'entendre la voix de quelqu'un. La voix de mes parents, de mes amis. Ou même d'un inconnu, n'importe qui !
23 mai, Jour 24 :
C'est décidé, je m'en vais. Rester ici me rend folle. Je ne fais qu'espérer le retour de mes parents. Mais au fond de moi, je sais que ça n'arrivera pas. Je vais préparer mes affaires. Un sac de randonnée, une tente, quelques vêtements de rechange. Je vais aussi prendre l'argent qu'il reste à la maison. On ne sait jamais, ça peut servir. Je vais faire une liste, tiens. Au moins ce cahier me servira vraiment à quelque chose.
- Vêtements.
- Tente, sac de couchage, briquet.
- Nourriture, bouteilles d'eau, gamelle pour Flocon, une casserole.
- La dernière photo de famille en date, celle accrochée dans le salon.
- Un couteau suisse.
- Une carte de la région, une boussole, une trousse de secours
- Mon cahier, quelques crayons.
Ça y est, je crois que j'ai pris tout ce qu'il me fallait... Ça me fait un peu peur de partir comme ça. Mais bon, il ne peut pas m'arriver grand-chose de toute manière.
24 mai, Jour 25 :
Je suis réveillée par le lever du soleil. Aujourd'hui, je pars. Je ne sais pas où aller, je ne sais pas dans quel but. Mais je pars.
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Une nouvelle vie
MaceraQue feriez-vous si vous vous retrouviez seul(e)s sur Terre? C'est ce qui arrive à cette jeune fille, pourtant si ordinaire. Plus aucun humain, personne. Il n'y a plus qu'elle et son chien, perdus au milieu d'un monde dépeuplé. Plongez dans le journ...