Chapitre 8 : Quelques pas de plus

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Bien que j'avais réussi à trouver le sommeil cette nuit, ça n'avait pas été bien long. Aux alentours de cinq heures, je m'étais réveillé en sursaut sans me rappeler du moindre détail de mon rêve ou de mon cauchemar. Je m'étais donc installé dans le salon, mon ordinateur sur les genoux, pour patienter avant le réveil de Saoirse. Sauf que, comme toujours, tout le monde dormait encore à cette heure-là et d'habitude, je ne m'en rendais pas compte, je travaillais ou je ne cherchais pas la moindre occupation.

L'heure ne me dissuada pas pour me faire un café. Mais je remarquai qu'il en restait à peine et il valait mieux que j'en rachète avant que Saoirse se réveille. Heureusement, il y avait une petite épicerie à quelques mètres d'ici qui pourrait me dépanner. J'avais encore mes vêtements de la veille, mais je ne comptais pas traîner de toute manière.

Je finis mon café en vitesse et laissai un bref message à Saoirse au cas où elle se réveillerait avant mon retour, même si j'en doutais. Saoirse dormait toujours bien plus que moi et son sommeil était très souvent imperturbable. Parfois, il m'arrivait de l'envier... Il fallait vraiment que je contacte un psy... Enfin, que je trouve un psy sûr parce que je ne pouvais pas gérer ça éternellement et je ne devais pas chercher de l'aide auprès de mon entourage.

Mes pensées m'avaient quelque peu perdu, mais je remarquai Jian dans le hall, sortant tout juste de son appartement.

— Merle ? Mais tu fais quoi debout à cette heure-là ? demanda-t-elle d'une faible voix pour ne déranger personne.

— Je pourrais te retourner la question, lâchai-je d'un air amusé. En fait, je vais juste acheter du café à l'épicerie. Et toi ?

— Je me suis dit que c'était le bon moment pour un petit footing. Il n'y a personne à cette heure et j'aime beaucoup trop le lever du soleil pour m'en priver.

Je lui adressai un timide sourire.

— Tu as l'air d'aller mieux, me fit-elle remarquer.

— Probable...

— Pendant que tu y es, je vais peut-être te suivre à l'épicerie. La marche aussi c'est bien.

Sur ce, nous emboîtâmes le pas en direction de l'épicerie. Cependant, elle n'avait pas hésité à me proposer à plusieurs occasions de faire la course pour voir qui arriverait le premier d'entre nous et je ne m'étais pas gêné pour refuser.

— Au fait, ça commence à se préciser pour l'adoption et il est fort possible qu'on doive partir Clara et moi pour chercher notre fille, annonça-t-elle, abandonnant enfin l'idée d'une course.

— C'est génial ! Vous serez de supers mères toutes les deux ! m'enthousiasmai-je.

— Et notre fille pourrait avoir un excellent parrain, lança-t-elle d'un air lourd de sous-entendus.

— Jian ! Tu me demandes beaucoup ! Je ne suis pas très doué avec les enfants !

— Te fous pas de ma gueule ! Je t'ai déjà vu avec des gosses et tant que tu ne sors pas tes histoires de sacrifices sataniques, tout se passe très bien ! tenta-t-elle de me rassurer.

— Normal, je ne sors jamais ça auprès de gosses, rétorquai-je en levant mon regard. Mais j'en parlerai probablement avec Saoirse...

Elle s'arrêta dans sa marche et se mit en face de moi, m'obligeant à freiner brusquement. Son regard écarquillé était suffisant pour me faire comprendre que mes paroles l'avaient interpellée et j'en étais à peine étonné.

— Oui, Saoirse et moi, on est revenu ensemble, annonçai-je.

— Oh ! Je suis trop heureuse ! Je vous trouvais trop mignons vous deux ! Et pourtant, j'aime pas trop les couples hétéros d'habitude ! s'écria-t-elle, débordant de joie.

Le Corbeau et la Colombe - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant