Chapitre 7 : Les embrouilles s'éloignent

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Quelques jours s'étaient écoulés depuis la désagréable visite de Mason. Depuis, il n'avait pas osé me recontacter. C'était comme s'il avait lâché l'affaire. Je ne voulais pas crier victoire trop tard, mais j'avais la sensation qu'il n'allait plus jamais revenir. Après tout, il n'était pas du genre à s'acharner. Soit il obtenait rapidement son but soit il cherchait ailleurs.

Ainsi, mes derniers jours avaient été beaucoup plus calmes. Jian l'avait remarqué lors de nos séances de jogging nocturnes. De plus, le fait que les procédures d'adoption avançaient de plus en plus me réjouissait et comme toujours, elle ne pouvait s'empêcher de me rappeler qu'elle adorerait que je sois la marraine. Elle espérait également que Merle soit le parrain, surtout parce que l'éducation qu'il avait reçue de sa mère la rassurait. J'avais promis que j'en reparlerais avec Merle qui avait été assez peu convaincu jusqu'alors.

Dans la semaine, j'en avais également profité pour prendre rendez-vous au cabinet d'Astrid. Elle avait paru quelque peu réticente aux premiers abords, de peur qu'on soit trop proche, mais au final, elle avait accepté de m'accorder une séance tout en la prévenant que Merle ferait probablement de même.

Aujourd'hui, je me levai de bonne humeur, comme tous les autres jours de cette semaine. Merle le remarqua immédiatement alors que j'étais en train de me verser une tasse de café. Il ne dit rien et se contenta de me regarder d'un air perplexe, buvant une brève gorgée de sa tasse.

— J'ai pris rendez-vous avec Astrid pour la semaine prochaine et je l'ai aussi prévenue que tu risquais de lui rendre visite prochainement, annonçai-je en soufflant sur ma tasse.

— Je ne suis pas sûr que... que je sois prêt, rétorqua-t-il avec hésitation. Peut-être qu'elle est une très bonne psy, je ne remets pas en doute ses compétences mais–

— Tu n'es pas obligé de t'expliquer, l'interrompis-je. Je comprends.

— Ça paraît tellement con comme raison, soupira-t-il.

— Mais non, pas du tout. Tu iras quand tu te sentiras prêt.

Il acquiesça d'un timide sourire. Il craignait de subir le même jugement que la dernière fois, que l'on remette son vécu en cause. D'un certain côté, j'avais cette même crainte, constamment. Mais il était fort probable que je ne parle pas de tout ce que m'avait fait subir Mason auprès d'Astrid.

Je terminai rapidement mon café, ce qui interloqua Merle.

— Tu es pressée ? s'enquit-il.

— Je vais essayer ma robe de demoiselle d'honneur avec Eloïse. Puis on va manger ensemble.

— Je suppose que je ne peux pas venir ? demanda-t-il en penchant légèrement la tête, ce qui lui donnait un air adorable.

— Eloïse a insisté pour que ce soit une journée entre filles et elle a bien insisté sur le point que tu n'étais pas le bienvenu. Elle avait prévu que tu me demanderais si tu pouvais venir.

— Vraiment du Eloïse tout craché, lâcha-t-il en riant.

Je déposai un bref baiser sur ses lèvres et quittai son appartement pour rejoindre le plus rapidement Eloïse et Tracy. Assez rapidement, j'arrivai à la boutique dont la future mariée m'avait indiqué l'adresse. Toutes les deux étaient déjà présentes à l'intérieur et étaient en pleine discussion, je m'en voulus un peu d'interrompre leur conversation. Cependant, ça ne sembla pas les gêner et Tracy m'accueillit avec grand plaisir.

— Désolée de vous avoir demandé de venir un petit peu à l'improviste, annonça-t-elle, assez gênée.

— Ce n'est pas grave, rétorqua Eloïse. On s'est engagées en tant que demoiselle d'honneur, maintenant on doit subir tes sautes d'humeur, surtout quand tu avances beaucoup le mariage.

Le Corbeau et la Colombe - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant