BONUS 3

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-Mais tu te fous de ma gueule ou quoi !

-Hein ?

-Fais pas semblant, s'insurge Yann, il est que 8h20 et je t'ai déjà assez vu

Sur ces mots, le poivre et sel se lève du lit et se dirige vers la porte fenêtre de la chambre qui donne sur le jardin en empoignant son paquet de cigarette en chemin. Le vent frais et matinal stimule alors chaque parcelle de sa peau. Il respire l'air marin et pur auquel il n'est que très peu habitué pour tenter de se calmer. Comment Martin peut-il se comporter ainsi ? Comment SON Martin peut-il lui faire un coup pareil ? Il ne peut pas le croire... Du moins, il refuse d'y croire. Mais bon, parfois, il faut se rendre à l'évidence... Mais cette idée lui est insupportable. Ses larmes sont bloquées, une immense barrière de frustration les empêchent couler. Il se soulage donc tirant une longue taffe, la fumée envahissant ses entrailles.

Puis, il entend la porte fenêtre s'ouvrir doucement et des pas malhabiles doucement s'approcher de lui. Il n'a même pas besoin de se retourner pour comprendre que c'est Martin, alors il lance d'un ton des plus glacials :

-En fait tu me fous jamais la paix si je comprends bien ?

-Non, et encore moins tant que tu ne m'auras pas craché ton putain de problème, répond Martin dont la voix commençait à prendre des dimensions d'impatience.

-Non mais je rêve, soupir Yann en levant les yeux au ciel

-Bon t'as fini là ? tu vas me dire ce qu'il se passe depuis l'autre ou tu comptes me mépriser encore longtemps ? Parce que si c'est comme ça moi j'me casse, c'est très simple ! s'insurge Martin.

-Putain mais...

-Tais-toi j'ai pas finis, moi aussi je peux m'énerver ! Tu peux pas me faire la gueule sans raison, puis me pardonner de je ne sais quoi puis à peine le lendemain matin me repousser comme si j'avais couché avec ton frère.

-J'ai pas de frère.

-Bon bah avec ta mère, j'en ai rien à foutre, c'est pas le sujet. Quoiqu'il en soit, tu peux pas jouer à ça avec moi.

-Ah tu veux qu'on parle de ça ? Je te rappelle juste que je suis pas le seul fautif dans l'histoire, s'il y en a bien un qui joue au con ici, c'est toi. Et c'est clairement un jeu auquel tu peux gagner à chaque fois.

-Pardon ?!!!

-Non mais t'as très bien entendu ! Et tant qu'on est dans les reproches, toi tu ne peux pas aller fricoter avec Hugo et revenir le matin pour m'embrasser comme si de rien n'était, t'as pas compris principe d'un couple. Enfin, t'as pas l'air d'avoir compris grand-chose de toute façon.

-Mais qu'est-ce que tu racontes encore ? tu sais quoi ? tu me saoules. Je crois même que j'aurais préféré me taper ta mère.

C'est ainsi que Martin rentre dans la chambre, la frustration au bord des lèvres et des larmes de haine aux bords des yeux.

***

-Yann n'est pas là ? sonde Hugo

-Pff non... même pas...

-Oula, ça s'est pas arrangé vous deux ? Pourtant ça avait l'air d'aller hier soir ?

-Non... on s'est engueulés comme jamais, répond Martin, les larmes aux yeux, en plus ne pensait même pas mes mots...

-Qu'est-ce qu'il se passe ? compati Hugo en posant une main réconfortante sur son épaule.

-J'en sais rien... mais c'est pas le problème du moment ! Aujourd'hui, c'est votre journée à toi et Chloé !

Aisetru-BartheillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant