Dix-sept heures, quinze minutes.

Out Of me.

Était-ce moi au bord de ce pont, les bras étendus et les cheveux volant au gré du vent ? Est-ce ce corps frêle le mien ? Ou est-ce juste un rêve ?

Cette petite fille aux boucles de feux, aux joues rouges, et aux yeux pleins d'ambition et de certitude, est-ce moi ?

Elle regarde le monde, du haut de ce piédestal sur lequel elle a décidé de se mettre, elle voit cette mer en dessous d'elle, mais elle n'a pas froid aux yeux. La chute devant elle ? Aucune importance, pour voler avec les papillons, elle en prend le risque.

Rien ne l'attache, rien ne la retient. D'ailleurs, pourquoi est-ce impossible de voler ? Juste à cause de la peur de tomber ? Pourquoi se priver de la sensation de l'air qui te fouette le visage ? Juste pour ne point s'écraser ?

Elle, elle s'en fout, cette fille que j'ai été, avait du cran, peut-être un peu folle, frôle l'inconscience, mais s'en fout de l'avis d'autrui. Elle ne pleurait pas comme je le fais aujourd'hui. Elle n'est pas perdue, décontenancée et révolue, comme je le suis aujourd'hui. Ses yeux de feux défient les flammes. Elle crie son vol, n'a pas peur de soi.

Comme je te regrette...

J'avance, sans avancer pour autant, dans ces souvenirs rien ne permet de m'aider, rien ne me permet de ne plus suffoquer. Je suis toujours incapable d'être là pour cette âme si forte que j'avais. J'aimerais lui crier de ne pas sauter. Même si cela parait parfait, c'est un cadeau empoisonné. J'aimerais, mais rien ne sort de ma gorge.

Puis je vois ce petit garçon, il parle, je ne l'entends pas, mais il la raisonne, cette fille. Il lui promet monts et merveilles, réels, mais il avoue que ce ne serait aussi chouette, il agit lorsque moi je suis pétrifiée, et elle descend. Ce petit être abandonne l'envie de rejoindre les cieux et se sauve avec le petit garçon.

Ce garçon qui a toujours été là, lorsque moi, je ne l'étais pas. Pour moi-même.

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La suite sera publiée mercredi.

Je vous remercie de me lire.