Le règne de l'Usurpateur | Baratheon/Lannister/Stark [Game of Thrones]

IV. Discussion entre les Maisons rebelles

Tous étaient à Accalmie, dans le château familial des Baratheon. Les tensions étaient au plus haut, alors que les Loups dans le Nord, enterraient leurs morts, Robert, le Cerf fulminait de rage en prenant part aux échos rapportant les nouvelles de sa bien aimée. Il se disait tantôt des choses abominables, tantôt moins cruelles, mais dans tous les cas pour lui, ces actes étaient les plus vils et impardonnables qu'ils soient. Lyanna était séquestrée, torturée et violée. Lyanna était épanouie, libre et pleine de vie. Voilà ce qui se racontait dans les terres, même les plus profondes et reculées de Westeros. Car le Royaume entier était au courant et chacun paierai le sang du Dragon.

Ned restait assit à la grande table dans la salle principale. Les poings serrés, entourant une coupe de vin. Lui aussi était dorénavant concerné, et il comprenait la farouche obstination de son ami en matière de vengeance. Il se retrouvait héritier de sa Maison, le dernier mâle encore vivant de la lignée Stark. Il allait endosser le rôle de son père et devenir Gardien du Nord. Lui qui n'avait jamais eu un goût prononcé pour les responsabilités le mettant en premières lignes. Toutefois, il n'avait pas le choix. Le monde bougeait, les principes et codes d'antan se voyaient peu à peu renversés. Certains partisans de Robert, que ce dernier avait attisé lors de soirées arrosées en tavernes, avaient saccagé une partie des Terres royales, n'ayant aucune pitié ou aucun remord, même quant à leur propre sort. Ceux qui avaient été retrouvés par les hommes du roi avaient fini pendu ou brûlé vif. Et pourtant, ils continuaient. Ils continuaient en l'honneur d'une bataille juste et tristement célèbre, celle où le Cerf perdit sa promise.

Les bouleversements sociaux atteignaient même parfois la capitale et Port Réal se voyait dans l'obligation de resserrer son autorité, surtout envers les habitants du Culpucier, qui en profitaient pour venger leurs mauvaises conditions de vie, taxés injustement ou saignés à blanc par la Couronne.

Eddard fixait avec mépris le gobelet désormais vide, devant lui, quand la porte de l'entrée s'ouvrit. Perdu dans ses pensées, il ne fit pas attention au nouvel arrivant, mais quand il entendit le son rauque de sa voix, il releva instinctivement la tête. Stannis Baratheon entrait. De sa démarche assurée et de son regard froid, il observait la pièce, la mâchoire contractée. Une atmosphère lugubre se répandit malgré la chaleureuse ambiance d'autrefois. Tout avait été décoré selon les plaisirs de son frère, et comme il détestait cette luxure débordante. Quand ses yeux sombres se posèrent sur le Loup, l'adoré de son aîné, il pila en grinçant des dents :

« Eddard Stark, je ne m'attendais pas à vous voir en ce jour. » Il le salua tout de même poliment, respectant la coutume, tandis que l'autre lui renvoyait la manière.

« Et pourtant, je suis bel et bien dans vote immense et surplombante bâtisse, lord Stannis. Robert, votre frère m'a convié de venir afin de régler les difficultés que traversent le Royaume. »

« Des difficultés bien puériles... Néanmoins, vous me voyez navré du triste sort qui a été réservé à votre famille. Les Stark sont réputés pour leur sens de l'honneur, je les respecte en ce sens. »

Le second ne répondit pas, mais lui adressa cependant un rictus pour sa compassion. Eddard était bien trop préoccupé pour plus de remerciements. Mais pour sûr, il retenait en mémoire cet acte de bonté. Une tentative minime et sage de faire la paix. La mine noire de son interlocuteur se crispa un peu plus, alors qu'il venait le rejoindre à la table. Stannis avait toujours été jaloux de Ned, et cela, tout le monde le savait. Toutefois, à peine assit, la grande porte s'ouvrit de nouveau, cette fois-ci sur plusieurs convives. Robert ouvrait la marche, droit et fier, alors que Jon Arryn, seigneur suzerain du Val et Hoster Tully, seigneur suzerain du Conflans, suivaient l'air impassible. Le Cerf ouvrit ses bras pour donner une large accolade à son frère :