VIII. La fin des hostilités

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Les trompettes résonnaient au loin, les armées de l'Usurpateur venaient prendre leur dû. Robert menait les troupes, se pavanant avec une fierté démesurée sur son cheval. L'agonie que venait de connaître Port Réal avait fait place à un silence de mort. La tension était retombée et l'oppression auparavant ressentie donnait lieu au recueillement.

Les dépouilles qui tapissaient les rues étaient délicatement enlevées par les familles endeuillées. Les tombes allaient être creusées pour permettre le repos éternel parmi les Sept. La cruauté des sévices faits par ses troupes alliées ne le perturbaient nullement, à défaut de Ned qui observait bouleversé en retrait. Comment avait-on pu en arriver à ce point ? La question ne cessait de tourner en son esprit.


Robert Baratheon pénétra dans la salle du trône de Port Réal, les échos de ses bottes résonnant sur le sol de marbre. À son arrivée, il fut accueilli par une scène pour le moins tendue. Tywin Lannister, siégeant sur le Trône de Fer, observait les nouveaux arrivants de son regard perçant, tout en épinglant Robert de la tête aux pieds. À ses côtés se tenait son fils aîné, Jaime Lannister, désormais porteur de la sinistre réputation de "Régicide".

Robert échangea un regard lourd de sens avec Ned. Lorsque les deux chefs de guerre étaient entrés dans la salle du trône, il avait levé le regard, l'air hagard. Encore sous l'effroi du geste du Lion, le corps encore chaud du Roi Fou à ses pieds. Westeros devenait fou et Port Réal subissait cette folie de plein fouet. Il avait articulé quelques mots alors que le grand Tywin le jugeait de la tête aux pieds. Son regard froid l'avait paralysé, malgré leur alliance contre les Targaryen, il se méfiait de la Maison dorée :

 "Lord Tywin, je vois que vous avez déjà pris place sur le trône, ne put s'empêcher le vainqueur d'une voix sarcastique. Réchauffez le de votre majestueux cul pour moi".

"Effectivement, je ne m'attendais pas moins à ce qu'un Baratheon ne soit courtois, si ce n'est le futur roi, lui répondit-il avec mépris. La noblesse d'une lignée ne signifie malheureusement pas une éducation exemplaire mais soit... Je suis ici pour maintenir l'ordre et la stabilité à Port Réal en ces temps incertains. Vous comprenez la nécessité de la situation, n'est-ce pas ?"

Jaime Lannister, debout aux côtés de son père, gardait le silence mais son regard bleu acier ne quittait pas Robert. Son père se leva et vint appuyer sa paume sur l'épaule de son fils.

"La stabilité est importante Lord Tywin, et je ne sous estime pas votre capacité à maintenir l'ordre. Cependant, la confiance est une denrée rare en ces temps sombres. Je vous accorde le bénéfice du doute, mais je vous avertis également : tout acte de trahison ou d'abus de pouvoir ne serait toléré."

"Me prenez-vous pour un usurpateur ? appuya t-il ses mots en avançant vers lui. Prenez garde à vos mots Cerf. Je suis peut-être votre allié en cette guerre, mais je reste le seigneur le plus riche des Sept Couronnes. D'un claquement de doigts, je peux rallier une armée qui aurait écrasé le Dragon Rhaegar au Trident avec une facilité déconcertante contrairement à vos armées bâtardes issues de différentes familles..."

Ned Stark toisait la scène l'estomac noué, ses inquiétudes à l'égard des Lannister pesant lourd dans son esprit. Ils avaient déjà fait couler le sang, notamment lors de l'exécution d'Elia Martell, la sœur de Doran et d'Oberyn par le biais de Gregor Clegane. Il n'avait pas hésité à profiter des évènements macabres pour tuer engageant la bestialité incarnée. Les alliances étaient fragiles, et Robert savait que chaque décision qu'il prendrait serait cruciale pour l'avenir des Sept Royaumes.

"Le Roi Fou, commença Robert, était un véritable désastre pour ce Royaume. Cet homme était plus fou qu'un ivrogne dans une cidrerie. Il passait son temps à brûler des gens et à rire comme un damné."

Le règne de l'Usurpateur | Baratheon/Lannister/Stark [Game of Thrones]Where stories live. Discover now