Le règne de l'Usurpateur | Baratheon/Lannister/Stark [Game of Thrones]

V. La Bataille du Trident

Les excès de rage et de vengeance de Robert avaient eu pour conséquence plusieurs assauts conflictuels entre rebelles et armées royales. Certaines batailles avaient été sanglantes et s'étaient résultées par la défaite de la Couronne, parfois, le Cerf lui-même subissait de lourdes pertes. Néanmoins, il fallait avouer que la guerre ne pourrait être remportée, tant que l'un des principaux protagonistes n'avait pas plié le genou et admit la supériorité de l'autre. Au fur et à mesure des journées tempétueuses, Eddard Stark, qui combattait aux côtés de son ami, se rendait compte de la violence destructrice qui l'emportait sur le champ de bataille. Tout n'était que représailles, alimenté par une soif de puissance dominatrice. Robert avait toujours été de la sorte et se présenter le plus fort et redouté était dans sa nature. Lors de chaque charge dans les lignes ennemies, il hurlait le nom de Lyanna en levant son marteau, qu'il abattait ensuite avec férocité sur les heaumes parsemés d'or et d'argent des hommes du roi. Ces armées que Aerys avait levé pour tenir tête aux rebelles. Cependant, le Dragon, de par ses propres yeux constatait une persévérance à laquelle il n'aurait jamais pensé faire face. Les hommes du Nord, menés par Ned étaient dirigés avec loyauté et tact, et le Loup en personne donnait les ordres, encerclant stratégiquement les soldats, aidé du Cerf et des autres Maisons dévouées à leur cause. Car c'était désormais une cause commune, une cause qui remettait en question la couronne royale. Le Trône de Fer ne pouvait supporter le fardeau excessif de la folie du Targaryen. Il en valait du futur de Westeros. Ainsi, Robert Baratheon avait conduit ses hommes à la guerre, pour en sortir victorieux comme promis. La Bataille de Lestival s'était soldée par leur exploit, dans la fureur et le sang. Quant aux Batailles de Cendregué et des Cloches, elles avaient elles-aussi, permis au Cerf de se démontrer sous un nouveau jour devant la prétention de son adversaire. Arrivait la défaite de Pierremoûtier de Aerys II, qui l'amena à reconsidérer son avenir au sein de ce conflit désastreux. Les pertes étaient colossales, et les troupes rebelles ne cessaient de gonfler, progressivement. Pour la première fois, malgré une dégénérescence qui lui faisait perdre la vision de la réalité, le Dragon était troublé. Troublé devant la menace majeure qui planait au dessus de la pureté de sa dynastie.

Affaiblit, il avait tout de même continué les hostilités. Alors, les armées s'étaient rassemblées pour un dernier combat, celui dans lequel chacun y mettait ses ultimes espoirs. Les rebelles avaient longé jusqu'à la Verfurque, le fleuve partant du Nord, qui descendait jusqu'au Trident où il se divisait alors en plusieurs parties, la Bleufurque et le Ruffurque. Le chemin avait été long et les forces fatiguaient au fil des batailles. Cependant, leur motivation grandissait à chaque pas. Ils chantaient déjà à la victoire du Cerf en levant haut dans le ciel leur bouclier en rythme. Puis, une fois arrivés et le campement établit, ils furent rejoins par les Maisons alliées. Les Stark, Tully et Arryn venaient leur prêter main forte. L'imposante armée de Robert Baratheon était prête, et il pouvait sentir, assit au coin du feu en assistant aux joyeusetés de ses hommes, la réussite proche. L'aboutissement de son but. L'aboutissement de sa rébellion. La lourde cuirasse aux couleurs Baratheon encore sur les épaules, il porta ses mains vers les braises afin de se réchauffer au vue de la nuit tombée. Son casque était près de lui, arborant fièrement les bois du Cerf, symbole de sa Maison. Il se contracta, au fond peiné d'en être arrivé à une telle effusion de sang. Même s'il avait vaillamment combattu, il avait perdu des alliés estimables. Mais comme le disait Hoster Tully, le roi l'avait poussé à bout, il n'avait fait que répliquer. Le bruit de pas qu'il entendit sur sa droite le sortit de sa rêverie et il vit Stark et Arryn arriver. Voir son ami de longue date le fit penser à Stannis et il se demanda où en était l'assaut à Accalmie. Peu de temps auparavant, il avait reçu un corbeau de son fief, l'avertissant que les Tyrell, qui supportaient les Targaryen, avaient jeté leur dévolu sur la Maison au Cerf. Alors, Accalmie s'était vue assiégée par Mace Tyrell, qui menaçait les nerfs de son frère. Le connaissant, il savait que sa dignité ne le ferait pas plier le genou. Jamais Stannis n'abandonnerait leur château, même aux portes de la mort. En cela, il était rassuré, car il savait que sur la durée, il pouvait par la suite, une fois la guerre terminée, aider son frère et réduire à néant les troupes ennemies. Personne ne portait la main sur les murs de la bâtisse qui l'avait vu naître et grandir, personne.