12 -

4K 449 80
                                        

Non. Non ! NON ! C'était impossible. C'était impensable. C'était improbable. Pas maintenant. Pas comme ça. Il était hors de question que ce soit fini. Il ne pouvait pas le concevoir. Il ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait que le réfuter. Ce n'était pas possible. C'était inenvisageable que sa mère ait quitté ce monde, son monde. Non. Pas sa mère. Pas son repère. Pas sa vie.

Ça aurait dû être une belle journée de décembre où il aurait dû l'amener faire un tour dans le parc de l'hôpital. Ça aurait dû être une chaude journée de décembre où ils se seraient installés dans la cafétéria de l'hôpital pour y boire un délicieux chocolat chaud avec un surplus de chantilly.

Ça aurait dû être beaucoup de choses mais sûrement pas le jour de son départ.

Nate s'était réveillé vaseux, un mauvais pressentiment l'envahissant. Il avait envoyé un message à James et un à sa mère, leur demandant comment ils allaient. Mais ne recevant qu'une des deux réponses qu'il attendait, il s'était dépêché de se préparer avant de se précipiter à l'hôpital. Et c'était là qu'il l'avait trouvé. Si belle et si paisible, endormie dans son lit. La douleur semblait enfin avoir quitté son corps et elle semblait si détendue. Elle avait enfin le repos qu'elle méritait. Mais Nate n'avait pas compris ce que cela signifiait avant que le docteur Jenkins ne pose sa main sur son épaule en prononçant quelques mots.

- Je suis désolé, mon garçon. Elle nous a quittés dans son sommeil, il y a peu. Je comptais justement te prévenir. Qu'elle repose en paix. C'était une femme incroyable qui nous manquera beaucoup à tous.

Ni une, ni deux, le fils si aimant venait de s'effondrer, ses genoux provoquant un bruit sourd en heurtant le sol. Ni une, ni deux, les larmes avaient commencé à dévaler ses joues comme deux torrents. Ni une, ni deux, un long cri déchirant venait de fuser de sa gorge. Un cri remplit de désespoir et de tristesse, de rage et de détresse. Un cri qui venait du plus profond de son cœur et qui fit sursauter plus d'une personne dans les environs. Mais le corps de sa mère continuait de rester éternellement immobile. Il n'arrivait plus à bouger alors qu'il restait là, au sol, à fixer le visage si paisible de la seule femme qu'il aimait autant, de cette personne qu'il aimait le plus au monde. Son organe vital lui faisait si mal qu'il avait l'impression que la douleur allait le consumer. Il ne voulait plus tenir, il voulait la rejoindre. Il voulait à nouveau la voir sourire et à nouveau entendre son rire. Il ne pourrait pas tenir sans elle. Il ne pourrait plus voir son père et Amanda roucouler en sachant que sa mère, celle qui lui avait donné la vie, n'était plus. Il ne pourrait pas voir ce bébé grandir en sachant qu'il n'aurait jamais dû être là.

« Je sais que tu as mal et que tu en veux au monde entier mais, je t'en supplie, ne sombre pas, Nate. Tu n'es pas seul et tu le sais. Je suis là pour toi, je le serai toujours. Alors je t'en prie, je t'en supplie, combats les ténèbres qui veulent t'encercler et rejoins-moi. Tu peux survivre à cette douleur qui déchire ta poitrine. Tu peux survivre à n'importe quelle douleur. Tu es plus fort que ça, bien plus fort. Nate, merde, je t'aime ! Je ne peux pas te voir crever alors que c'est toi qui m'a donné ce putain de sourire que je ne peux plus enlever de ma face. La vie est une connasse et on le sait tous les deux. Tu ne pourras jamais entendre ma voix et tu ne pourras plus jamais revoir ta mère. Mais son souvenir restera toujours en toi, à chaque instant de ta vie. Et même si tu ne peux pas entendre ma voix, chacun de mes gestes parlent pour moi. Ça fait mal, ça détruit et ça brûle mais ça ira mieux. Ça prendra tout le temps qu'il faudra mais je serai avec toi. À chaque instant. Parce que cet appartement, on va aller le chercher maintenant. Toi et moi, c'est pour la vie, je ne te laisserai pastomber. Parce que, ouais, je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne et comme je ne pourrai jamais aimer. Je t'aime et je ne peux plus le garder pour moi. Alors accepte la main que je te tends et rends heureux ta mère en vivant. C'est tout ce qu'elle voudrait pour toi. Que tu vives et que tu souries au ciel en lui promettant que tu vas bien. Reste en vie, Nate. Pour elle et surtout, pour moi. »

Pas un mot, pas une phrase pour répondre. Juste une étreinte plus longue que d'habitude. Une étreinte plus intense et plus intime, comme si désormais, leurs âmes étaient scellées. Si Nate venait de perdre un repère, il venait de trouver une ancre. Une ancre, une bouée et un phare. Il ne pourrait plus se perdre. Il ne le pouvait plus depuis longtemps.

Bring Me Back To Life.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant