26) Nouveau départ

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Mila revint d'un pas silencieux dans l'appartement londonien. Elle y trouva Lupin affalé dans un fauteuil, occupé à lire un petit coupon sur lequel figurait le sceau du Ministère de la Magie.

La jeune femme bredouilla quelques excuses et Remus hocha la tête avec un sourire discret mais toujours sans quitter le document des yeux. Intriguée, Mila se rapprocha alors de lui.

- Vous permettez ? lui demanda la jeune femme en passant sa tête par-dessus son épaule afin de voir de quoi il s'agissait.

- Ils sont au courant pour ma « maladie », lui confia Lupin. Ce document doit me permettre de bénéficier d'une réduction de quinze pourcents sur l'achat des potions Tue-Loup dans certaines boutiques spécifiques du Chemin de Traverse.

Mila se pinça les lèvres, un peu peinée pour lui.

- Au moins, ça sera moins cher que chez Barjow & Berk ? Non ?

Remus esquissa un sourire et se releva de son fauteuil.

- Vu comme ça, vous ne pouvez avoir que raison, miss O'Moonell ! Dix points pour Poufsouffle !

Mila lui rendit son sourire. Au moins, il semblait de bonne humeur malgré l'humiliant document qu'il tenait dans les mains. Peut-être était-ce un peu à cause d'elle qu'il s'efforçait de ne pas « tirer la tête à longueur de journée ». Elle s'en voulait encore de lui avoir parlé si durement.

- Vraiment, encore déso...

- N'y pensez plus, Mila, s'il vous plaît. Je ne vous en veux pas.

Il posa sur elle un regard à la fois convaincant et sincère dans lequel il n'y avait aucune rancune mais surtout de la compréhension. Lupin lui tendit ensuite un jus de citrouille et un bout de chocolat :

- J'ignore où vous avez passé la nuit, mais vous avez l'air épuisée...

Mila s'empourpra et repensa à Chérémon en sirotant son jus de citrouille. Elle ne put s'empêcher de poser à nouveau son regard sur le document du Ministère.

- Ne vous inquiéter pas, lui murmura Lupin. Je n'ai pas parlé de votre cas. Je ne tiens pas à ce que des Aurors vous suivent dans vos moindres déplacements à l'approche de chaque pleine lune...

- Le Ministère finira bien par me convoquer un jour aussi, murmura-t-elle.

-Sans doute, confirma Remus. Mais c'est une vrai lasagne institutionelle. Il mettront du temps avant de réaliser un dossier complet sur vous.

Il s'approcha du porte-manteau et enfila une vieille veste parsemée de pièces.

- Où allez-vous ? Demanda Mila avec curiosité.

- Chercher après un emploi. J'ai l'habitude, ne vous inquiétez pas. J'enchaîne nouveaux départs sur nouveaux départs...

- J'aimerais chercher avec vous, proposa Mila. Après tout, je suis en mesure de travailler aussi.

- Vous, vous allez au chevet de votre père, ordonna Remus.

Mila baissa les yeux et laissa Remus s'en aller.


***

Deux autres sorciers avaient eux aussi les yeux baissés. Mais pour d'autres raisons. Ceux-ci se trouvaient sur une des îles les plus redoutées de la Mer du Nord. Une île sans cesse prise d'assaut par de violentes vague et en proie à des terribles averses. Une île bercée quotidiennement par des cris d'agonie et des lamentations. L'île sur laquelle se trouvait la terrible prison d'Azkaban...

Les deux mages noirs avaient été amenés là quelques heures plus tôt. Leurs membres tremblaient de toutes parts et l'angoisse pouvaient se lire dans leurs regards. Leur attitude ne manqua pas de faire rire froidement leur co-détenu qui n'était autre qu'un homme maigre aux cheveux sombres portant une barbe bien mal entretenue.

- Je me demande combien de temps vous tiendrez ici, leur murmura le détenu sur un ton volontairement provocateur. Vous n'avez pas l'air d'être des solides...

- Qu'est-ce... qu'est-ce que t'en sais ? murmura l'un d'eux.

L'inconnu s'avança vers eux d'un pas à la fois souple et rapide. Il portait une tenue en haillons, partiellement déchirée et usée mais dont les rayures noire et blanches étaient encore visibles.

- J'en ai vu beaucoup des comme vous perdre la raison après quelques semaines, murmura-t-il d'une voix sifflante. Vous tiendrez... quoi ? Une ou deux semaines... ah-ah-ah.

Son rire glacial fit davantage frissonner le deux mages. L'inconnu s'installa à son aise sur un misérable caillou qui faisait office de siège.

- Mauviettes... ricana-t-il.

Il les toisa un long moment puis leur demanda finalement :

- Dites-moi. Qui vous a envoyé ici ?

- Remus... fit l'un.

-... Lupin, termina l'autre.

- Remus Lupin, répéta l'inconnu. Ce nom me dit quelque chose.

- C'était le cher ami de Siriuuuuuuuuuuuuuus, lança une voix criarde qui n'était autre que celle de Bellatrix Lestrange depuis une cellule située à l'autre bout du sombre couloir.

- Ah, ce bon vieux Sirius, répéta l'inconnu pour lui-même.

- Qui êtes-vous ? osa finalement l'une des deux « mauviettes ».

Le détenu esquissa un sourire mauvais.

- Je suis vexé que vous ne m'ayez pas reconnu...

Il se releva en s'étirant et mit son visage face à une lucarne qui donnait sur une Mer du Nord plus qu'agitée.

- Je suis Antonin Dolohov, murmura-t-il. Et je mettrais ma main au feu que des gens comme ce Remus Lupin ne pourrait pas me tenir tête.

Dolohov inspira longuement l'air froid et salé de la mer.

- Peut-être qu'un jour j'aurai l'occasion de l'affronter. Quand le Seigneur des Ténèbres nous aura libéré. Mais vous ne serez plus là pour voir ça, je pense. Ah-ah-ah...

Il vit en effet que deux Détraqueurs s'approchaient de nouveaux venus pour venir se nourrir... Les deux mages noirs hurlèrent de frayeur tandis que Dolohov profitait du spectacle.

- Ah-ah-ah... 

L'homme aux cicatricesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant