31) Une étrange rencontre

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Salut les loups ! Désolé d'avoir été long ! Plus d'un an... Mais je suis toujours là, tel le Phénix de Dumbledore renaissant de ses cendres. Encore merci à celles et ceux qui n'ont pas perdu la fois en cette fanfiction qui malgré tout me tient fortement à cœur ! Je vous adore!

Installé sur une chaise en mauvais état qui menaçait de céder sous son poids – alors qu'il était loin d'être lourd – Remus buvait les paroles de Norbert Dragonneau ainsi que le délicieux thé que le gentleman lui avait servi.

Ses yeux ne cessaient de considérer l'appartement désordonné du magizoologiste chez qui il se trouvait. Visiblement, cet individu était tout sauf un homme de dossiers. Se trouvaient éparpillés ça et là des documents de toutes sortes qui tapissaient tant le plancher que les meubles poussiéreux.

L'écrivain qui se tenait devant Remus n'avait plus rien à voir avec le jeune voyageur qu'il avait été bien des décennies auparavant. Quelques portraits vivants de lui, accrochés aux murs, rappelaient qu'il avait été autrefois un séduisant aventurier à l'air anxieux et à la tignasse claire.

Le temps avait fait son effet. Ledit Dragonneau était aujourd'hui méconnaissable. Vieil homme enveloppé dans de longs vêtements noirs et aux traits ridé par les années, il paraissait avoir été assagi par les années qui étaient venues le changer complétement.

Et de changement, c'était de cela dont il était question... Norbert paraissait fort méditatif devant les dires de l'ancien professeur de Poudlard.

-J'ai vaguement entendu parler de cette affaire, confessa-t-il. Mais les Aurors ne m'ont pas invité à me pencher sur ce cas. Je crois qu'ils ne m'aiment pas trop. Le Ministère n'a pas changé.

-Pourtant, ils ont tout de même créé des structures autours des « gens comme nous », lui glissa Lupin. Et sur base de vos travaux, de vos analyses.

-Oh, si vous voulez parler du registre. Je crois que c'était une bonne idée. J'aurais aimé qu'il soit plus utile. J'avais tenté de les recenser dix ans auparavant, seul, de mon côté, pour étudier la contagion.

Remus arqua un sourcil et déposa sa tasse de thé sur la table bancale.

-Qu'en est-il ressorti ?

-Oh, je me suis permis de laisser ces documents à quelqu'un qui en fera certainement meilleur usage que moi. Un certain Fenrir. Je crois qu'il avait besoin de ces données pour sans doute trouver d'autres personnes atteintes de ce mal. Un bonhomme très... rustique. Un peu grossier et pas très propre sur lui mais je suis sûr qu'il voulait se sentir moins seul.

-Monsieur Dragonneau...

-Appelez-moi, Norbert, Remus. Monsieur, ça me vieilli.

Il leva sa main et un petit Botruc aux airs innocents et curieux émergea de sa manche. Remus observa la petite créature verte, fasciné.

-Vous voyez, Remus, continua Norbert, même si mon âge prétend le contraire, je suis resté jeune.

L'être d'écorce et de brindille escalada le bras de Dragonneau pour s'installer sur son épaule, ce qui fit s'esquisser un sourire timide sur son visage creusé par les années.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Un ami. Un gardien des arbres. Je les adore. Je me suis souvent demandé quelle relation il entretiendrait avec le Saule Cogneur. Mais j'ai un peu peur de m'en approcher. Je n'ai plus les réflexes pour faire face à son caractère.

-Le Saule Cogneur, répéta distraitement Lupin en se ressassant d'innombrables souvenirs.

Le loup-garou manqua sursauta quand il sentit quelque chose effleurer ses chaussures trouées. Sous la table, un Niffleur était occupé à considérer l'individu. Mais cette analyse ne fut que très brève et la bête s'en détourna, n'ayant rien senti de précieux ou de doré en cet homme qui transpirait la pauvreté.

-La pierre philosphale, dit Norbert. Elle peut changer l'argile en or mais aussi les cœurs corrompus – que ce soit par la lycanthropie – en ce qu'il y a de meilleur en une personne. Cela aurait pu m'être utile mais...

-Elle n'existe plus, termina Lupin.

-Comme Nicolas Flamel. Paix à son âme.

-Comme tous les espoirs de sauver Mila, donc...

-Vous êtes pessimiste, Remus. Il reste encore une solution. Mila a détruit une licorne et c'est cela qui l'a rendu ainsi. Si nous voulons lui rendre sa vraie apparence, il va nous falloir créer une baguette assez spéciale.

Il se releva et tourna dans la pièce, pensif.

-Il nous faudra un crin de la licorne qui a été tuée. Il servira à concevoir une baguette qui – une fois avec le sort de révélation, nous permettra de retrouver votre amie.

-Le cadavre de l'animal a été emmené au ministère, se désolé Remus. Et elle s'est sans doute retrouvée sur le marché noir.

-Vous connaissez les bonnes adresses du marché noir ?

-Barjow & Berk ! s'exclama Lupin.

Remus hocqueta quand il vit Norbert saisir son vieux et long manteau déteint par les années pour l'enfiler.

-Où allez-vous ?

-Faire quelques courses, voyons ! Vous m'accompagnez ?

Le magizoologiste tendit ensuite sa main vers un bébé Niffleur qui s'y logea.

-Il pourrait nous être utile.

***

La boutique de chez Barjow & Berk vers laquelle ils se dirigeaient venait à peine d'ouvrir en ce début de journée baigné par les brumes de la Tamise. Le déplaisant commerçant qui tenait l'enseigne fit craquer ses vieux doigts quand il vit deux de ses clients préférés franchir le pas de la porte : Lucius Malefoy et Walden Macnair.

-Messieurs, les salua-t-il. Vous en faites des mines. On dirait que votre séjour à Pré-au-Lard  n'a pas été des plus reposant.

-La ferme, le coupa sèchement Walden tandis que Lucius parcourait distraitement les étagères de la sinistre boutique.

Le grand blond saisit alors un vieux grimoire. Le détaillant se rapprocha.

-Monsieur, ça vous intéresse ?

-L'histoire des Gaunt, fit Lucius. Les derniers descendant de Salazar Serpentard, bien sûr que ça m'intéresse.

-Je peux vous le vendre quinze gallions.

Malefoy siffla de mépris et arracha l'une des pages sous le regard scandalisé du commerçant.

-Je vous l'achète en partie, se moqua-t-il. Un gallion.

Il lança avec dédain une vieille pièce de monnaie sur le sol poussiéreux de l'établissement et plaça dans sa poche ce qui se révéla être la copie d'un acte de mariage entre les familles Gaunt et O'Moonell... Il se tourna ensuite vers son ami.

-Allons-y, Macnair. Nous avons d'autres achats à faire.

-Dont une nouvelle hache.

Et alors qu'ils quittaient les lieux, deux silhouettes qui se dirigeaient vers eux apparurent au bout de la rue.

-Tiens, tiens, siffla Lucius. Regardez-moi ça : cet excentrique de Dragonneau qui promène son loup-garou dans la rue.

-Je n'aime pas les loups-garous, jura Macnair en sortant sa baguette de sa poche.


L'homme aux cicatricesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant