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Horrifiée, Zahra faisait les cent pas de devant le bureau de son père. Rien ne se passe comme prévu depuis la lecture testamentaire. Non seulement, elle n'était pas préparée au contenu de celle-ci, mais aussi au fait le concerné soit au Sénégal peu de temps après l'annonce. Bachir Gueye était actuellement dans le bureau de son père depuis trente minutes et au lieu d'aller l'affronter et elle paniquait.

Heureusement qu'elle n'était pas aussi négligée que d'habitude pensant elle en essuyant ses mains moites sur son tailleur gris. Elle souffla un bon coup et ouvrit la porte sans toquer, après tout, c'est le bureau de son père. Elle le regretta immédiatement...

Rien ne l'avait préparé à cette vision. Elle aurait bien voulu l’avoir trouvé moins beau que dans ses souvenirs, mais non, vraiment, Bachir Gueye était toujours extrêmement sexy. Ces cinq années l’avaient seulement rendu plus viril que dans ses souvenirs. Elles avaient sculpté son magnifique visage, y ajoutant quelques reliefs séduisants et expressifs. Son grand corps puissant semblait encore plus dense et plus solide. Mais il avait gardé le rictus intimidant et glacial de ses lèvres.

Il se levant, la dominant de toute sa taille. Ils étaient opposés sur tout !

__Bachir je suppose, fit elle en faisant appel à tous ses talents d'actrice pour ne pas que sa voix ne tremble.

__Zahra je présume.

__Hum je voix que vous vous êtes empressé de prendre la place de mon père.

__Les affaires n'attendent pas, fit-il exactement comme l'aurait dit son père. Décidément, elle ne s'était pas trompée : il est exactement comme lui.

__Je vous rappelle que cette place est autant la tienne que la mienne.

__A l'exception près que c'est moi qui suis chargé de diriger cette entreprise chère future femme.

À cet instant, Zahra le détesta autant qu'il l'attirait.

__Comment osez vous ?! S'offusqua-t- elle. D'abord, vous me volez ma place auprès de mon père pendant des années et maintenant, vous prenez en otage mon héritage. Vous êtes horrible monsieur Gueye.

__ Tout de suite les gros mots, dit-il sans aucune expression en contournant le bureau pour se mettre devant elle l'empêchant de mieux respirer par la même occasion. Ce sont les affaires Zahra , ton père était un homme intelligent. Il a fait tout ça pour préserver son héritage et assurer sa descendance.

__ Descendance ! S'exclama-t-elle en reculant. Si vous croyez qu'on va être plus qu'un simple couple sur le papier, vous vous fourrez les doigts dans l'œil !

Pour une fois, elle crut voir un semblant de sourire, quoi que narquois, sur ses lèvres alors qu'il posait sa main droite sur son épaule gauche.

__Voyons Zahra nous sommes maintenant des adultes qui vont bientôt se marier, alors asseyons nous pour discuter de tous les aspects de ce mariage.

Comme un automate, Zahra s'avançant pour s'asseoir alors que Bachir regagnait sa place.

Bachir observa la jeune femme en face de lui, elle était loin de l'idée qu'il s'était faite de sa personnalité. Elle n'était, en apparence, aucunement excentrique, au contraire,Zahra était habillée professionnellement. Elle était cependant moins mince que dans ses souvenirs, avait gardé sa noirceur d'ébène. Elle n'était pas d'une beauté exceptionnelle, mais cela ne l'empêchait pas d'être charismatique.

Il se secoua intérieurement alors que la chaleur montait en lui. Après tout ce mariage n'était qu'un arrangement commercial, seul primait l'avenir de l'entreprise.

__Je comprend que la situation dans laquelle nous sommes vous déplaise. Sachez juste que j'ai été autant étonné que vous, mais aussi, je comprends les motivations de votre père.

__Ah vous comprenez ? Alors expliquez-moi parce que moi, je ne comprends pas.

__ Il voulait juste préserver son héritage, et nous faisait confiance.

__ VOUS faisait plutôt confiance ce n'était pas mon cas décidément puisqu'il a décidé que j'avais besoin d'un homme. Mais passons, parlons de ce mariage.

Bachir acquiesça et lui remit des documents.

__Mes avocats ont préparé un contrat de mariage. Lisez-le , je suis ouvert à d'autres propositions et changements.

Zahra fut tentée de rétorquer pour savoir pourquoi c'était à lui de préparer le contrat, mais elle se contint et commença à le lire alors que Bachir se plongeait sur d'autres documents.

__J'ai une proposition à vous faire, dit Zahra en brisant le silence qui régnait dans la pièce depuis trente minutes.

Bachir interrompit sa lecture.

__Je vous écoute.

__Je voudrai que ce mariage ait une durée limitée, nous devrions divorcer après un an de mariage.

__ Vous parlez de divorce avant même que le mariage ne soit sceller. Vous détestez autant les relations amoureuses ?

__ Au contraire, je crois à l'amour raison pour laquelle je ne désire pas m'enfermer dans un mariage sans amour pour le restant de mes jours. Aussi, ce mariage ne sera que de façade, nous donnerons le change en public rien de plus et devront être fidèle.

Zahra soupira intérieur, en priant que son courage ne m'abandonne pas d'ici la fin de cette joute verbale.

__Je suis un homme ordinaire pas un moine.

Il n'était sûrement pas un moine, pensant Zahra, mais n'était certainement pas un homme ordinaire.

__Que voulez vous dire, fit elle en empêchant sa voix de trembler.

__ Que l'aspect de nos devoirs conjugaux ne figureront pas sur le contrat. Il appartient au futur et surtout à l'étendue de notre alchimie d'en décider.

__Insinuez vous que si je décidais de faire...je veux dire ... Begua-t- elle en se maudissant intérieurement de faire preuve d'un tel manque de contrôle.

Bachir eut un sourire au coin en croisant ses bras musclés sur son torse avec un regard curieux sur Zahra. Était-elle à ce point innocent ? En ce 21e siècle rare étaient ceux qui se gênent de parler de sexe même au Sénégal. Les allusions sexuelles ne sont plus à demi voilé que ce soit dans les séries, les chansons et n'en parlons même pas de la danse. Tout y faisait allusion.

__Nous sommes des adultes Zahra, alors dit le mot. Coucher ensemble.

__Je n'atteindrait pas cette limite avec vous, se reprit elle. Je me satisferai parfaitement à une union commerciale planctonique.

__Je vous rappellerai peut être ces paroles. Mais quoiqu'il en soit,  préservez votre cœur, ne tombez surtout pas amoureuse de moi.

Si ce n'était pas trop tard pensa Zahra, ces paroles sont en retard de plus de huit ans. Comment va-t-elle être capable de côtoyer cet homme quotidiennement ?

Mariage Sous Contrat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant