Mariage Sous Contrat

8.

Zahra se mordit les lèvres alors que son mari lui ouvrait la portière de sa voiture, elle inclina légèrement la tête en signe de remerciement et prit place incapable de parler alors que tout repartait de nouveaux dans d'autres sens autres que le tien. La jeune femme avait décidé de reprendre le travail le lendemain, de leur retour de lune de miel avait à s'éloigner de Bachir et à se remettre de tous les changements et perturbations survenus ces derniers jours, mais il semblerait que Bachir eût les mêmes projets qu'elle du moins en ce qui concerne le fait de reprendre le boulot. Et lorsqu'elle avait voulu partir avant lui, Bachir avait insisté pour la conduire au bureau.

__ Il est temps que je me procure une permis de conduire, marmonna -t-elle pour elle alors son mari contournait la voiture.

__ Pourquoi vous n'avez pas prit votre petit-déjeuner ? Demanda-t-il en s'installant et il entreprit de mettre sa ceinture de sécurité.

Pour t'échapper pardi ! Avait elle envie de lui crier.

__Je mangerai ce midi, fini-t-elle par dire simplement en mettant à son tour sa ceinture de sécurité.

Bachir sembla vouloir dire quelque chose, se ravisa et démarra la voiture. Zahra le regarda du coin de l'œil, décidément, il lui en fallait peu pour être charismatique pensa-t-elle en le regardant conduire avec un naturel qui ne la laissa pas indifférente. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça l'innervait plutôt de le voir avoir tout : beauté, charisme, richesse et sûrement les femmes.

__ Tu devrait manger plus, finit-il par dire la sortant de ses pensées.

__ Parce que tu me trouves maigre ? Demanda -t-elle avec une amertume mal contenu.

Après plusieurs années d'existence, elle avait toujours du mal avec les critiques sur son physique.

__ Comment ? Fit Bachir qui semblait mal comprendre.

__ Je me disait qu'après des années à l'extérieur du pays, tu devrais être plus tolérant et plus mature en ce qui concerne le physique des gens.

Son mari sembla alors comprendre de quoi parlait Zahra.

__ Je ne parle pas en termes de physique, mais de santé, j'ai remarqué que même durant notre lune de miel, tu mangeais à peine. En-dehors de ça, je te trouve parfaite...

Zahra sentit son souffle se bloquer dans ses poumons et écarquilla les yeux alors que sa température grimpait déjà vers des chiffres pas normaux. Elle était aussi sensible aux critiques négatifs qu'aux compliments. En recevant ces derniers, elle ne pouvait jamais s'empêcher de se demander si la personne qui la complimentait voulait la mettre en confiance ou la taquiner, elle pensait rarement que ces paroles puissent être sincères.
Elle ne répondit pas et se contenta de regarder par la fenêtre.

Bachir n'insista pas plus, il s'était rendu compte que malgré son caractère qu'elle essayait de maintenir, Zahra manquait terriblement la confiance en elle physiquement et semblait avoir une faible estime de soi. Il pensait que son père s'était rendu compte de cet aspect de sa fille et l'avait jugé inapte à diriger l'entreprise familiale, n'était pas taillé à affronter les requins qui tournaient autour de l'entreprise. Non, qu'il soit sexiste puisqu'il avait déjà fréquenté des femmes qui géraient d'une main de fer leur entreprise, mais savait aussi qu'il y avait des hommes à la recherche de jeunes femmes aussi vulnérables que Zahra pour les séduire et s'emparer de leurs héritages. Durant, c'est un an où ils allaient vivre en tant que mariés, il essayerait de lui apprendre à faire face à ce genre de situation tout en faisant attention à ceux qu'elle ne tombe pas amoureuse de lui...

***

En arrivant à l'entreprise, Zahra tenta de disparaître de sa vue alors qu'il était en train de se garer, mais contre toute attente, il la rattrapa et lui prit la main devant plusieurs employés ce qui ne manqua pas de soulever plusieurs murmure. La jeune femme se sentit confuse devant ce contact.

__Qu’est-ce qui vous a pris ? Tout le monde nous regarde, murmura-t-elle entre les dents serrées en essayant de dégager doucement sa main que Bachir serra encore plus.

__ C'est le but recherché, répondit il du même ton en lui gratifiant d'un clin d'œil et d'un sourire éclatant.

__ Tu....

__ Joue juste le jeu

Zahra soupira et avec son jeu d'acteur catastrophique tenta de sourire en essayant d'ignorer sa main moite.
Une fois éloigné de la vue de tout Zahra suivit Bachir au dernier étage au lieu de s'arrêter à son étage.

__ Vous tremblez, nota Bachir en entra dans son bureau.

Zahra reprit aussitôt sa main en essayant de faire fi de sa moiteur.

__Cette histoire devient trop réelle Bachir, on avait dit qu'on allait essayer de créer une relation saine.

__Oui , si on est que nous deux, mais n'oublie pas que la nature de notre mariage est ignorés par les autres et ça devrait le rester.

__ Je ne crois pas qu'ils attendent de nous montrer intimes au travail.

__ Je ne crois pas aussi que nous montrer distants jouerait en notre faveur, répondit Bachir en s'asseyant.

__Vous l'avais sans doute remarqué, mais je suis nulle avec les démonstrations d'affection et les contacts physiques.

__ Je pourrais vous apprendre, il paraît que je suis un bon professeur.

__Il y'a des choses qui s'apprennent.

__ Vous serez surprise de voir comme je suis un bon pédagogue.

__ Vous êtes plutôt têtu, constata -t-elle.

__ C'est ce qui se dit, Souria-t-il.

Zahra soupira en levant des yeux au ciel.

__Je te laisse, bonne journée, dit elle en lui tournant le dos

__Zahra.., appela Bachir.

Zahra se retourna. Son sourire avait laissé place à un visage terriblement sérieux et qui visiblement essayait d'envoyer un message qui voulait la tenir éloigné.

__ Protège ton cœur...

Elle ne recroisa pas de la journée, mais ses paroles occupèrent son esprit toute la journée et elle se maudit intérieurement de ne pas pouvoir le sortir de sa tête, il fallait absolument trouver une occupation qui lui donnerait de l'espace personnel ainsi qu'un moyen de reprendre le contrôle sinon elle allait commettre une erreur, car malgré son manque de confiance, le diable en elle voulait qu'elle s'approprie cet homme qui était son mari. Son esprit ne pouvait s'empêcher de la faire se demander comment serait sa vie si ce mariage devenait réel...