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UN SI LOURD SECRET : Episode 10

J’étais encore fortement absorbée par mes pensées quand soudain, j’aperçois une jeune dame qui fait son entrée. Je suis étonnée de la rencontrer à un tel endroit. Comme on dit, le monde est vraiment petit. Elle doit certainement être une connaissance aux enfants de Dame Aye.

Je la suis du regard ; elle salue drôle  nombreuses personnes avant de s’assoir. Elle semble bien familière aux gens ici. Comme elle ne m’a pas vu, je compte bien lui dire bonjour. Je me lève de ma place et me dirige vers elle ; peu avant que je ne sois à ses côtés, nos regards se croisent et elle écarquille les yeux de surprise.

- Bonjour ma chère ; est-ce que tu me reconnais ?
- Comment vous oublier Sage-Femme ?
- Ah c’est bien ! Comment va ton bébé ?
- Il a grandi et je suis même déjà enceinte d’un autre ; j’ai deux mois de grossesse.
- Félicitations ; tu n’as pas trop traîné ; c’est mieux ainsi, tu finis vite et tu passes à autre chose.
- En effet, c’est mon plan ; bientôt, je vais commencer les consultations ; toujours dans votre hôpital ; vous travaillez toujours là-bas ?
- Oui,
- Tant mieux alors ; je vais sûrement vous croiser quelques fois.
- Certainement ; alors, Dame Aye est une parente pour toi ?
- Non, mais son fils aîné est un de nos voisins au quartier et est un des amis de mon mari ; en fait, je ne l’ai même jamais vu ; mais mon mari est en voyage et m’a demandé d’assister aux funérailles.
- Je te pose la question parce que je t’ai vu saluer beaucoup de gens et j’ai pensé que tu étais familière à la famille ;
- Pas vraiment Sage-Femme, les personnes que j’ai saluées sont les autres voisins venus aux obsèques.
-  Rappelle moi ton prénom ;
- Béatrice.Mais Sage-Femme, comment faire pour que ce soit vous qui me recevez en consultation ?
- Si tu arrives un jour où je ne suis pas là, tu seras reçue par une autre Sage-Femme.
- Mais comment faire pour être certaine que c’est votre jour de travail ? Vous êtes la plus gentille des Sage-Femmes, je veux que ce soit vous qui m’examinez à chaque fois ;
- Merci Béatrice ; je vais te laisser mon numéro ; appelle-moi quand tu seras prête et je te ferai savoir le moment où je serai à l’hôpital.
- D’accord Sage-Femme.

Les obsèques de Dame Aye se déroulent bien et elle à été  accompagné à sa dernière demeure. Je suis infiniment reconnaissante pour ces bons conseils qu’elle m’a donné avant de passer de l’autre côté.

Je reprends la voie du retour pour rentrer chez moi. Je me sens fatiguée ; désormais, pour les longues distances, il va falloir que je me fasse conduire. Je pense à elle, durant tout le trajet. Il faut que je suive ses conseils ; je dois parler à Oumar; mais je veux bien m’apprêter pour cette révélation ; pourquoi n’irais-je donc pas vers Dieu comme la vieille Aye me l’a recommandé ?

Je prends la résolution de voir un homme de Dieu avant la fin de la semaine. Je lui demanderai de prier pour moi et pour mon avenir ainsi que pour mes enfants ; car si oumar me dénonçait, l’affaire irait loin. Mais comme Dame Aye a eu à me le dire, je n’aurai plus peur de rien afin d’éviter que les idées négatives m’envahissent l’esprit. Je dois reprendre ma vie en main et savoir ce qui m’attend ; je ne vais pas vivre le restant de mes jours sur le qui-vive.

Comme décidé, je me rends le weekend suivant chez un homme de Dieu et je lui expose tout le problème sans complexe, ni honte. Ce qui me paraissait hier comme ignoble ne l’est plus ; j’ai compris que j’ai plutôt besoin d’aide pour sortir de cette impasse ; à la fin de mon récit, mon interlocuteur  me dit :

- Je suis parfaitement d’accord, un seul mensonge découvert suffit pour créer le doute sur chaque vérité exprimée ; cette vieille dont tu m’as parlé, t’a bien conseillé ; tu dois parler à ton mari avant qu’il ne soit trop tard. Et par la même occasion d’ailleurs, il devra t’expliquer pourquoi il a abandonné son propre fils. Tant que tu ne sauras pas la raison, tu auras du dégoût pour lui.

un si lourd secret Où les histoires vivent. Découvrez maintenant