UN SI LOURD SECRET : Episode 22
Une légère sueur froide perle de mon front. Je suis décontenancée. Mais qu'est-ce qui prend ce cmmissaire de parler de cette affaire à Lansinet qui est encore presque un inconnu!
A ma grande surprise, la déclaration du Commissaire n'a pas du tout troublé Lansinet qui s'écria :
- C'est qui ce con qui te met en prison ? Je te connais à peine Djenabou, mais je peux sentir que tu es une femme fascinante et j'adorerais mieux te connaître. Tu dégages une bonne aura.
J'avais du mal à y croire ; j'étais si impressionnée par la réaction de Lansinet que je ne sais quoi répondre. Devant cette attention inespérée, mon malaise disparait et j'accepte continuer la conversation ; Lansinet reprend :
- Si je comprends bien, tu es en liberté provisoire ;
- Oui,
- Je comprends alors que Maître Justine Assaba est ton Avocate ;
- En effet ;
- Et c'est pour quand le procès ?
- Dans cinq jours.
- S'il plaît à Dieu, mon fils serait alors guéri ; je viendrai te soutenir. Tu es croyante ?
- Oui Lansinet.
- Dans ce cas,recommande ton sort au Dieu tout-puissant et il agira en ta faveur. Je vais te porter dans mes prières afin que tout se passe bien ; même si je ne sais pas encore de quoi il s'agit, je suis persuadée que tu n'es pas coupable. Et si tu l'es, c'est sûrement de façon involontaire.
Les mots de Lansinet accroissent encore mon admiration pour lui. Je suis toute émue qu'un inconnu croit autant en moi.
- Je suis désolée que tu sois en train de discuter avec une ex-détenue ; ce sont des choses qui arrivent.
- Mais non Djenabou ne te sens pas embarrassée ; et n'utilise pas des termes de ce genre pour te qualifier ! Même si tu étais coupable, personne n'est saint ; tout le monde commet des erreurs et la plupart du temps, ce sont les erreurs qui marquent un nouveau départ ; moi qui te parle, je suis devenue un grand chef d'entreprise parce que j'avais eu à séjourner en prison pendant deux ans ; c'est là que j'ai pris conscience et c'est là que j'ai connu la puissance de Dieu.
J'étais sidérée par tout ce que Lansinet me disait. Moi, qui ne voulait pas qu'il soit informé !
- Tu es très fervent alors !
- Très fervent, je ne sais pas ; mais, je sais une chose, je crois en un Dieu puissant et je sais que toute chose concourt au bien de ceux qui l'aiment. La vie de Dieu nous ait donné pour que nous règnons sur la terre. Aucune situation ne doit nous émouvoir. Plus d'inquiétude à avoir ; sois sereine. La honte ne sera pas ton partage.
- Merci Lansinet, c'est très aimable à toi. Tu ne peux pas imaginer à quel point tu me réconfortes !
Le Commissaire s'introduit dans notre discussion :
- Au fait, Djenabou, j'étais avec ton mari il y a deux jours ;
- Cela ne m'intéresse pas ;
- En tout cas, il est certain d'une chose : c'est que tu ne peux être innocentée.
- Je me demande ce sur quoi il compte pour avoir une telle assurance ; on dirait même qu'il est heureux de me voir condamnée ;
- C'est exactement l'impression que j'ai eue.
Lansinet intervient à nouveau :
- Un homme normal ne peut pas se réjouir de voir son épouse et la mère de ses enfants, enfermée même si elle a commis une faute grave; il y a quelque chose que tu ne sais pas, Djenabou, et tu dois chercher à le savoir. Cette chose nourrit la haine dans le cœur de ton mari. Bref, si nous avons l'occasion de nous revoir dans d'autres circonstances, nous irons dans les détails ; là, je commence à avoir très faim.