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UN SI LOURD SECRET : Épisode 17

Je m’avance vers Béatrice pour lui proposer de me suivre chez mon frère immédiatement. Nous montons dans la voiture et jusqu’à destination nous parlons de tout et de rien.

Notre conversation tourne entre autres autour de sa grossesse qui était bien visible maintenant. Elle m'annonce avoir fait l'échographie et porter des jumeaux. Je suis très contente pour elle.

Dès que nous entrons chez mon frère, Béatrice me fait savoir qu'elle avait faim. Je demande à la domestique de Oumou de lui faire une omelette accompagnée de pain🥖.

Je laisse Béatrice déguster avec avidité son plat. Elle avait un appétit d'ogre. Je suis sidérée par la façon dont certaines femmes enceintes ont de l'appétit. Moi, je n'arrivais même pas à manger. Je rencontrais de grandes difficultés à manger correctement. Je ne buvais que du lait que je rejetais la minute d'après. Mes grossesses me faisaient souffrir. Et dire que je faisais tout ce sacrifice pour Oumar! Un véritable ingrat. Mais bon j'exagère! Car les enfants sont aussi une partie de moi. D'ailleurs, je me rends compte que dans ce fichu mariage, c'est en définitive ce qu'il y a eu de bien car les enfants sont un trésor ; en avoir est une richesse et une grande grâce. Je n’ai donc pas à m’en plaindre.

Quand Béatrice termine son plat, elle prend un demi-litre de jus de fruit sur le repas.

- Béatrice, tu as vraiment bien mangé ;

- Sage-femme, ce n'est pas moi qui mange mais les jumeaux.

Cette réponse me fait rire. J'interroge maintenant Béatrice :

- alors dis-moi, pourquoi voulais-tu me voir ?

- j'ai observé une longue pause ; en fait j'ai pris des congés et j'ai fermé mon téléphone habituel pour ne pas être perturbée dans mes réflexions. Et cette attitude concerne la mort de Sona.

Je dresse bien mes oreilles pour que rien de ce qu'elle dira ne m'échappe. Béatrice poursuit :

- j'avais décidé de ne jamais parler de cette histoire. Mais comme tu as été accusée, ma conscience a commencé à me tourmenter. Finalement j'ai décidé de parler mais malheureusement, je ne pourrai témoigner publiquement lors de ton procès.

- dis-moi d'abord de quoi il s'agit et après nous verrons le reste.

- tu te souviens quand tu m’avais accouché, Sona n’était pas toujours descendue de la table d'accouchement . Elle y est d’ailleurs restée jusqu'à la fin.

- oui ?

- moi, fatiguée après mon accouchement j’ai dormi. Tu étais alors seule au four et au moulin. Je ne maîtrisais plus ce qui se passait. Je me souviens juste qu' à un certain moment, je me suis réveillée. J’ai juste ouvert les yeux et je n’ai pas bougé ; alors, j’ai aperçu deux personnes auprès de l’intéressée Sona.

- tu as aperçu deux personnes, tu dis ?

- oui Sage-Femme ;

- et moi, j’étais où ?

- je ne sais pas mais je ne t’avais plus vu dans la salle. Je ne t’ai d’ailleurs plus vu jusqu’à ce que je sois installée dans une chambre en maternité avec mon bébé.

- effectivement, quand je partais, tu dormais encore, je m’en souviens ; continue ton récit, Béatrice. Quelles sont ces deux personnes que tu as vues auprès de Sona ?

-  Je ne les connais pas ; mais c’était deux femmes.

-  Deux femmes ?

- oui dont une de tes collègues ;

un si lourd secret Où les histoires vivent. Découvrez maintenant