UN SI LOURD SECRET : Episode 29
Je rentre épuisée et je n’ai même pas pu prendre une douche avant de dormir ; le lendemain je me réveille remise de ma fatigue. Je passe ma journée de façon relaxe et je prie beaucoup ; dans la soirée, je revois mes enfants avec qui je me détends formidablement. Demain sera décisif car mon avenir se jouera au procès : le fameux procès tant attendu. Si tout se passe bien, je retourne à la maison, tant le cas contraire, je vais directement en prison. Quand je pense encore aux menottes sous mes mains, j’ai froid au dos ; je sais que le Dieu de justice n’a pas dit son dernier mot.
C’est aujourd’hui que mon procès a lieu ; je me suis réveillée très tôt et je remercie Dieu d’être en liberté et de pouvoir quitter un domicile pour le tribunal plutôt que la prison pour y aller ; j’ai une pensée profonde pour tous les prisonniers innocents ou ceux qui involontairement se sont retrouvés coupables d’un crime.
Je m’apprête en suivant les recommandations de mon Avocate et du directeur de l’hôpital. Je porte un veston bleu nuit confortable sur un pantalon de couleur noire qui me donne un air très administratif. Mon frère vient dans ma chambre pour me prodiguer des conseils et me réconforter.
Je n’ai pas d’appétit mais Oumou m’oblige à prendre un café plus du pain pour ne pas avoir faim. Nous montons toutes deux dans la voiture de mon frère avec karamo et la domestique puis nous nous rendons au cabinet de Maître Justine. Je suis légèrement stressée mais je ne suis pas effrayée ; c’est vrai que j’aurai voulu qu’Habiba témoigne mais comme Lansinet l’a dit, c’est dans le calme et la confiance que résidera ma force.Maître Justine m’avait expliqué que dans un procès criminel, le principe est toujours le même : une personne est poursuivie parce qu'elle est accusée d'avoir commis un crime. Le juge ou parfois le jury, doit tenir compte de la preuve présentée au procès pour déterminer si la personne accusée est coupable ou innocente. L'audience est publique, sauf décision contraire du président du tribunal criminel. Le président interroge d'abord le plaignant, le prévenu et les témoins.
Nous venons d’arriver au Cabinet de Maître Justine. Elle est déjà prête dans sa toge à col blanc qui lui va très bien.
- Alors Djenabou, tout va bien ?
- Oui Maître ;
- Tu as une tenue correcte. Elle te va bien. Ne crains rien ; j’ai tous les éléments pour ta défense. Et j’ai une bonne nouvelle pour toi.
- Laquelle ?
- Le président du tribunal est un Juge très compétent et surtout intègre ; jusque-là, il s’est révélé incorruptible ; il a toujours rendu des verdicts justes ; avec les témoignages de tes patrons, tes collègues et tes patientes dont surtout Béatrice, tu te dois d’espérer si c’est ce Juge qui tranche.Abdoulaziz interroge l’Avocate :
- Maître, combien de témoins se prononceront contre elle ?
- Je n’en sais rien, c’est ce matin que nous allons le découvrir, mais ce qui est certain Oumar est de la partie adverse. Bien nous pouvons maintenant nous rendre au tribunal.Dès que nous sommes entrés dans l’enceinte du tribunal, nous garons non loin de la salle d’audience et je reste dans la voiture avec Maître Justine qui m’entretenait ; de là, je pouvais apercevoir mes collègues quand chacune venait, mes supérieurs hiérarchiques, le directeur de l’hôpital, Lansinet et sa sœur. Jusque-là, Béatrice n’est pas venue. J’hésite entre lui téléphoner ou attendre ; de toute façon, il reste encore trente minutes avant le début du procès et ses bébés ont à peine deux jours d’âge.
Oumar fait son entrée ; je l’observe avancer. Visage grave mais serein, sûr de lui, il était bien habillé et marchait avec assurance. Je le regarde et je me demande si nous avions été unis une fois par l’amour ; car cet homme qui vient semble un étranger pour moi. Je ne ressens aucune émotion en le voyant. Je me demande si nous nous aimions vraiment car il paraît que l’amour vrai ne finit jamais.
Peu de temps après, je vois Béatrice faire son entrée ; pauvre nouvelle accouchée, elle a à peine eu le temps de bien se reposer.
Maître Justine qui auparavant était descendue de la voiture revient me chercher.