INIS OÍRR

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Si tout pouvait s'arrêter
histoire d'avoir le choix.

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Nous sommes repartis il y a bientôt deux heures. On ne peut pas dire que j'ai passé une excellente nuit - la faute à quoi, ou plutôt à qui. Je lutte contre mes paupières pour ne pas rater une miette du paysage. Mais plus la route bétonnée s'étend devant nous, plus les souvenirs des dernières heures refont surface. L'hôpital, le ferry, l'enregistrement, la photo... tout est allé si vite. Comme si l'inconnu m'entraînait dans un gouffre sans fin. Je ne peux rien arrêter, rien contrôler. Est-ce qu'Harry a pu le prévenir ? Est-il sur notre trace ? Plus les minutes passent plus j'ai l'impression qu'on s'éloigne à des années-lumière.

Nous arrivons dans un petit village pittoresque du nom de Doolin. Michael réduit l'allure, me permettant d'admirer les devantures des maisons du petit bourg. Un vieux monsieur avec son cocker anglais se promènent sur le bord de la route et Michael s'arrête à leur hauteur, en baissant la vitre.

- Bonjour, comment peut-on se rendre sur l'île ?

Une île ?

- Continuez cette route jusqu'au port, vous y trouverez un pêcheur qui vient vendre ses poissons ici. Mais dépêchez-vous les jeunes, il ne devrait pas tarder à repartir ! nous répond le vieil homme avec un accent irlandais très prononcé.

Michael le remercie avant de redémarrer. Nous suivons le conseil de l'homme, et nous arrivons sur une petite place entourée de quelques vieux bâtiments industriels. Il se gare et nous descendons de la voiture avec les sacs. Sur l'un des pontons se trouve un petit bateau de pêcheur. Un homme s'y affaire en rangeant les cageots vides de poisson à bord. Michael s'avance vers lui d'un pas décidé, et je le suis de près tout en faisant attention à ne pas glisser sur les lattes de bois mouillées.

- Bonjour, on nous a dit que vous pourriez nous emmener sur l'île.

L'homme se relève, affichant un visage légèrement ridé par l'âge.

- Oh mais bien-sûr ! Aller monter, nous n'allons pas tarder à reprendre le large ! Oh, et je vous en prie appelez-moi Chris.

- Autumn, et Jaden, répond Michael.

- Et bien, bienvenue à bord !

Nous montons sur le bateau, et nous déposons nos affaires là où l'homme nous l'indique. Mais je sens quelque chose me percuter et je perds mon équilibre, me faisait tomber sur Michael sur qui je tente de me rattraper. Sa veste en jean dérape sous mes doigts, mais il parvient à me retenir avant que je ne tombe plus bas.

- Ça va ?

- Oui oui, ne t'inquiètes pas.

- Oh pardon tu n'as rien ? crie une voix inconnue.

Je me retourne pour voir apparaître un garçon tout paniqué arrivant vers moi. Il est beaucoup plus jeune que celui qui nous a accueilli, la vingtaine. Il a les cheveux très courts, recouverts par un bonnet rouge et vêtu d'un ciré jaune et de bottes en caoutchouc.

- Je suis vraiment désolé je ne pensais pas qu-

- Ce n'est rien. C'est de ma faute je n'aurais pas dû me mettre derrière la porte.

BLACK HEART - Everybody's got their demonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant