BLACK HEART - Everybody's got their demons

SMOKED HEARTS

J'avance en titubant,
comment te dire ce que je ressens ?

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- C'est cool que vous ayez pu venir.

- Il n'y a pas de quoi Liam, répond Michael.

- On est tellement débordés ! J'avais dit à ces vieux de s'y prendre plus tôt, et voilà qu'on est en retard maintenant !

- Ils n'ont pas l'air d'être très anxieux, je réplique le regard fixé sur leur groupe qui bavarde plus loin.

- C'est bien ça le problème, et après ce sont les premiers à râler !

- Ouais. Alors, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? demande Michael.

- Il reste le ménage à faire sur la scène, et installer les décorations. Elles sont dans le tas de cartons là-bas, dit-il en pointant un amas de boîtes. Il y en a aussi à mettre sur la place, ce doit être marqué dessus. Pendant qu'on y est Michael la sono est arrivée ce matin, tu veux bien jeter un œil aux branchements ?

- Pas de problème.

Je lutte pour garder les yeux ouverts. Michael est venu me lever car Liam avait besoin de nous pour les préparatifs de ce soir. Ce dernier part en direction de l'autre groupe de bénévoles, tandis que je suis Michael vers la scène surélevée. J'aperçois Norah à l'autre bout de la place, laquelle je salue de la main. Elle me sourit, avant d'entrer dans la maison de sa grand-mère.

Mes pensées me ramènent aux événements de la veille. Les mots que j'ai lu sont comme ancrés dans mes paupières. J'ai l'impression que je n'avais pas réellement conscience du danger. Maintenant... est-ce que je devrais avoir peur ?

- Vous avez besoin d'aide ?

Je relève la tête.

- Non c'est bon pour moi Louis merci, répond Michael. Demande plutôt à Autumn.

- Non, ça va aussi, je vais me débrouiller.

- Ok.

Il passe devant moi sans dévier le regard de moi. Ce même regard indescriptible. J'y ressens pourtant de l'inquiétude, mais je suis certaine que c'est bien plus important - et qu'il n'y a pas que ça.

Je sors de mes pensées et me remet à ma tâche.

- Autumn ? me demande Michael.

- Oui ?

- Tu peux venir un instant ?

Je m'arrête pour venir à son hauteur.

- Merci. Tu veux bien tenir ce fil ?

J'attrape le câble qu'il me tend tandis qu'il se glisse sous un appareil tel un garagiste.

- On t'as raconté la légende ? je lui demande.

- Ouais.

- Elle est vachement bizarre, je souffle.

- Comme toutes les légendes, non ?

- Je pensais pas qu'on pouvait vivre encore avec ce genre de croyance.

- Ici c'est un monde à part, ils pensent différemment. Tu me le passe ?

Je lui tend et attrape le fil à l'aveugle.

- Ce que je ne comprends pas, comment... comment on peut mourir de chagrin ?

Il semble s'être arrêté.

- Mourrir de chagrin ? il répète.

- Oui, comment... comment on peut choisir de se laisser dépérir ? Mourir de cette façon ? En plus en abandonnant son fils !