BLACK HEART - Everybody's got their demons

RUN AWAY

Mais je ne suis toujours pas sûr si la peur est un rival ou un parent proche de la vérité.

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On ne voit pratiquement rien, mais ça ne fait pas ralentir Louis pour autant - celui-ci tirant davantage sur mon poignet pour me faire avancer encore plus vite. J'ai du mal à suivre la cadence, mais je m'y accroche; ça me fait un bien fou, de courir. Il ralentit soudainement l'allure, et je m'écrase presque sur lui. Il me rattrape, nous empêchant de tomber. Je relève la tête, découvrant l'endroit où nous venons de nous arrêter. Le souffle du vent hurle entre les pierres, tandis que le début d'une fine pluie s'abat sur nous. Qu'est-ce que nous faisons ici, aux ruines ?

- Louis pourquoi-

- Tout le monde va bien ?

Je m'arrête de parler rien qu'en entendant sa voix. Il me faut quelques secondes pour percevoir sa silhouette dans l'obscurité, à quelques mètres de nous. Je m'attends à ce qu'il s'avance, mais il ne le fait pas. Je plisse les yeux, essayant de comprendre l'explication de son immobilité. Je m'avance de quatre pas, me détachant de Louis. Je vois mal son visage, je n'arrive pas à percevoir ce qu'il regarde.
Jusqu'à ce que nos regards s'encrent et se figent.

Josh ne cesse de me fixer, les yeux brillants. Le souffle haletant, ses yeux cherchant la moindre émotion dans les miens. Mais je ne ressens rien, ni haine, ni rancoeur. Je me sens libre, apaisée, respirer. Je me jette sur lui, le serrant de toutes mes forces. Celui-ci fait un mouvement de recul, surpris, puis m'entoure de ses bras.

- A-Autumn, je...

- Merci Joshua, merci, dis-je avec une infinie douceur.

Son cœur bat à une vitesse folle, malgré qu'il se détend en me serrant contre lui. Nous restons ainsi, quelques instants dans les bras l'un de l'autre, où plus rien n'existe autour. Pas de fête, pas de police, pas de Michael. Mais cela ne dure pas longtemps - pas assez, car un raclement de gorge nous interrompt.

- C'est pas que je veux arrêter ces émouvantes retrouvailles, mais on ferait mieux de ne pas trop traîner.

Josh se détache de moi.

- Il a raison - venez.

Nous le suivons sur quelques mètres, avant qu'il ne s'arrête avant de se baisser vers le sol. Un grincement hurlant dans le vent retentit, avant de laisser place à une faible lumière provenant du sol - une trappe. Josh s'y engouffre le premier, puis je le suis. Louis jette un dernier regard aux alentours avant de fermer la marche. Après une dizaines de barreaux d'échelle métallique, mes pieds se posent sur du béton. Je me détourne, examinant la pièce. Il y en a partout, sur les murs, le plafond, une porte à la couleur rouillée par le temps dans le fond, une vieille table en bois ainsi qu'une unique source de lumière procurée par l'ampoule pendante. Louis referme la lourde trappe derrière lui, celle-ci émettant le même bruit qu'à son ouverture.

- Nous sommes dans un ancien bunker, annonce Josh. Après leur départ les allemands ont utilisés une partie des ruines existantes pour en dissimuler l'entrée. Personne n'a réussi à la retrouver, enfin jusqu'à aujourd'hui.

- Il n'y a que vous qui en connaissez la localisation ? je demande.

- Avec toi, ça fait trois maintenant.

Il se dirige vers la porte rouillé et l'ouvre après quelques coups forcés. Celle-ci s'ouvre sur un début d'un couloir, plongé dans le noir total.

- Les lumières ne marchent plus depuis longtemps mais cette lampe-torche devrait vous suffire, dit-il en me tendant l'objet.

Mais je n'attrape pas la lampe qu'il me tend.