Chapitre 48 | Matthew

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Il est déjà minuit. Ça fait une journée que Lexie a disparue. Elle est partie... Elle a été enlevée et je n'ai pas su la protéger. Si elle savait à quel point je m'en veux. Je m'en veux pour tout ça. Je m'en veux de ne pas l'avoir embrassé aussi. Plus les heures passent, plus mes regrets grandissent. Et si elle ne survivait pas, par ma faute, parce que je n'ai pas su tenir ma promesse ?

Les gars sont tous partis se coucher. Ils sont épuisés. Nous avons passés la journée à chercher comment entrer dans ce couvent, et plus le temps avance, plus notre plan d'attaque prend forme. La seule chose qu'il nous manque, c'est l'endroit où elle se trouve dans le couvent. On ne connait pas sa chambre, on ne connait rien sur l'intérieur en fait.

Pour ça, Tyler a appelé Ana. Elle nous a donné son ancienne chambre, elle nous a aussi filé les anciens plans du couvent quelle avait utilisé avec Lexie pour la faire s'enfuir de là-bas. Elle nous a donné des tas d'informations qui nous ont été précieuses. Normalement, nous devrions pouvoir entrer demain soir, dans les environs de 18 heures. Le seul problème, c'est que nous ne sommes toujours pas certains quelle soit enfermée là-bas et quelle soit toujours dans la même chambre.

Tous les mecs dorment, mais moi, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Alors je tourne en rond dans le salon, ne sachant pas quoi faire d'autre. Je ne peux pas dormir sachant qu'elle n'est pas là, sachant qu'elle est sûrement en train de se faire frapper, par ma putain de faute.

Je frappe rageusement dans le mur avec mon poing. Je m'en veux. J'ai tellement de rage, de colère, de regrets en moi.

Je pars dans la salle de bain prendre ma douche. L'eau chaude coule tout le long de mon corps, et les larmes se perdent dans l'eau. J'essaie de me détendre, de penser à autre chose qu'à elle, mais je n'y arrive pas. Elle hante complètement mes pensées. En sortant, j'observe mon reflet dans le miroir. Je me dégoûte. Dans un autre excès de colère, mon poing vient se fracasser dans le miroir. Quel con je suis. Et surtout qu'elle con j'ai été. Je l'ai laissé partir.

Mon poing est en sang, le miroir est brisé en mille morceaux. Mais je n'en ai rien à faire. Absolument rien. Je veux seulement la retrouver, saine et sauve.

Je me dirige vers l'ancienne chambre de Lewis, qui est devenue la sienne. Je sens son odeur rien qu'en posant un pied ici. J'avance vers son lit, attrape l'oreiller et plonge ma tête dedans. Sa douce odeur de rose me parfume les narines. Mon corps est pris d'une vague de frissons. Des larmes montent en moi, encore, comme si je n'en avais pas assez versé jusqu'ici. Je n'avais pleuré qu'une seule fois depuis ma plus tendre enfance. Et il a suffi d'elle, d'une seule femme pour me faire pleurer de nouveau. Si seulement ce n'était qu'une seule femme, mais non. C'est elle, c'est la femme, celle qui fait battre mon cœur : Lexie.

J'allais reposer son oreiller, mais un détail attire mon attention. Un carnet, qui était placé sous son oreiller.

Je dépose l'oreiller à côté et prend le carnet dans mes mains. Hésitant, je fini par l'ouvrir. Sur la première page est écrit : Journal d'une fille sans espoir. Comment peut-elle se dénigrer ainsi ?

Je ne veux pas, et je ne peux pas lire ce qu'elle a écrit. Ce serai violé son intimité. Et elle m'en voudrait sûrement terriblement si elle l'apprenait. Mais elle n'est pas là, et la tentation est trop grande.

Alors je tourne la page et lis les premiers mots.

"Je m'appelle Lexie Hamilton. J'ai 18 ans. J'habite dans un couvent depuis plus dun an déjà, avec Nahema pour s'occuper de moi et de mon éducation. Je vis ici pour une raison que j'ignore. Je ne connais rien sur ma famille ou mon enfance.

Depuis plus d'un an maintenant, Nahema me frappe dès que je ne respecte soi-disant plus les règles. Je suis obligée de dormir sur le sol la plupart du temps, obligée de rester cloîtrée ici. J'ai le droit d'aller en cours, comme tous les gens normaux, pour avoir l'air normale. Je dois faire bonne figure devant tout le monde et montrer que je suis heureuse. Quand l'assistante sociale vient, je dois faire comme si j'étais une enfant parfaite et en parfaite santé. Alors que je ne le suis pas...

The five dark boys and me [ Supprimée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant