Les voix de l'âme

Discussion en bonne compagnie

Dès leur arrivée, Harry sut que c'était officiellement le pire jour de sa vie.

Il balaya d'un regard nerveux la foule devant de lui, horrifié, de plus en plus pâle. Sa tête brûlait et semblait prête à exploser à tout instant alors que des milliers de pensées lui parasitaient le cerveau.

C'était le milieu de l'été, la saison touristique était à son zénith et il ne faisait ni trop chaud ni trop froid, le temps idéal pour une visite au Zoo.

Et celui-ci était bondé.

Il aurait vomi s'il avait eu quelque chose dans l'estomac...

Mais Miss Figg s'était cassé la jambe et était coincée au lit pour encore un bon mois.

En temps normal, il aurait été ravi de ne pas être obligé d'aller chez elle. Il évitait de longues heures pénibles et une sacrée migraine.

Mais là, il aurait largement préféré être en train de manger un bon repas en endurant la présence de ses félins insupportables plutôt que d'affronter cette horde.
Cela aurait surement été mille fois plus agréable.

Ses tuteurs l'avaient traîné au Zoo car ils ne lui faisaient pas confiance pour garder la maison. Peur qu'il fasse des choses bizarres apparemment.

Certes, il arrivait parfois que des choses étranges se produisent autour de lui, la plupart du temps sans explication logique.
Mais cela n'arrivait pas si souvent que ça, à peine quelques incidents ce mois-ci...

Il ignorait encore tant de choses sur ses bizarreries et son don... il ne savait pas si les deux étaient liés et n'avait jusqu'ici rien trouvé qui puisse le démontrer mais... il semblait assez logique qu'il y ait un rapport entre les deux.

Malheureusement, si son pouvoir était un minimum contrôlable, à défaut de pouvoir être arrêté, ces évènements ne l'étaient pas du tout.

Il pouvait passer quatre heures à essayer de faire léviter une cuillère, se concentrer de toute ses forces sur elle et ne rien obtenir. Puis réussir à changer la couleur de son pull rouge moche en vert foncé sans même y penser.

C'était frustrant, surtout quand sa famille semblait être au courant de quelque chose et faisait tout pour ne pas y penser...

Très, très frustrant.

Mais le problème aujourd'hui n'était pas le manque de confiance de leur part, ni même les deux repas complet perdu pour une pauvre marche manquée, non...

Mais bien cette masse grouillante de monde devant lui.

Sans aucun état d'âme, son oncle le poussa en avant, l'incitant à pénétrer dans la foule.

Le sang battait furieusement contre ses tempes alors qu'une quantité excessive de voix humaines et non humaines lui agressa violemment l'esprit.
Il ferma les yeux et bloqua un maximum d'entre elles, mais il y en avait beaucoup trop.

Il était sur le point de faire demi-tour et de fuir quand son oncle l'attrapa fermement par le bras et le traîna dans le maelström de touristes.

Harry haïssait les foules, il en était terrifié.

Il détestait les gens, il détestait sentir leurs corps aussi proches. Il était compressé de tous côtés, il avait du mal à respirer ou même à penser clairement avec toutes les voix dans sa tête. Il avait l'impression d'être écrasé, il ne pouvait plus respirer...

Ses tuteurs étaient horribles... il les détestait tellement ! Ils l'avaient traîné jusqu'ici alors qu'ils savaient très bien qu'il était...

Après un moment, il commença à avoir des vertiges. Sa respiration devint laborieuse et il eut de plus en plus de mal à rester cohérent, l'esprit embrouillé par la panique et les voix.