Entre deux mondes...

Partie 6 : Rapprochement...

« Point de vue d'Alexia »

Une fois devant l'ascenseur principal, je ne peux me résoudre à entrer, je le contourne et entre dans « son » ascenseur, lisant une fois de plus « interdite sauf services », je me demande si tout le monde sait qu'elle peut accéder à son étage en passant par là. Je trouve naturellement le « bouton invisible » et le numéro quatorze s'illumine. Les portes s'ouvrent et j'ai la sensation qu'en plus de m'être adressé ainsi à elle en public, entrer dans son bureau pourrais m'amener à la peine de mort. Pourtant c'est plus fort que moi, j'entre, hésite un instant, mais mes yeux trouvent naturellement l'emplacement de ce second « bouton invisible » qui permet à la porte de d'apparaitre, combien de personnes sont au courant de l'existence de cette porte dérobée ? Dans un bureau caché... ? Pas besoin de sécuriser un endroit qui n'existe pas aux yeux de tous...

Je saisis mon TI et lui écrit un message que j'efface et recommence plusieurs fois, je ne trouve pas les mots, je ne sais pas quoi lui dire... J'abandonne cette idée de message et improviserais quand elle sera de retour chez elle. Je reste un long moment debout puis gagne le canapé ou je m'endors.

— Je m'en fiche ! Vous allumez toute cette foutu cité s'il le faut, je veux qu'on la retrouve et tout de suite !

Le tonner vient de gronder dans l'appartement, suivit de l'éclaire lorsqu'elle allume la lumière. Je sursaute et me retrouve sur mes deux jambes. Sa sentence va tomber !

— Annulez l'ordre, je l'ai retrouvée !

Elle me cherchait... Nous nous regardons un instant et je casse le silence.

— Je suis désolée...

— Tu vas bien ? demande-t-elle en posant son TI sur une commode à côté de la porte.

— Oui... Je n'aurais pas dû venir ici...

Elle se tourne et je suis certaine que les représailles seront de taille.

— Je vais partir... ajouté-je.

J'avance doucement vers la porte, espérant tellement qu'elle ait une réaction avant que je ne la franchisse, je la dépasse sans oser lui jeter le moindre regard puis ouvre la porte. Elle me surprend en la refermant brusquement, je me retourne, m'appuyant contre le mur, sa deuxième main vient se poser contre le mur. Je suis prise au piège.

— Si tu savais comme il est difficile pour moi de te résister... souffle-t-elle sur mes lèvres.

— Alors ne me résiste pas... osé-je répondre.

Son regard s'embrase dans le mien, je sais qu'elle en a envie, elle sait que j'en ai envie alors pourquoi tant de retenue ?

— Je ne peux pas.

Je la regarde s'éloigner et mon corps entier s'en offusque. Qu'est-ce qui lui prend ?

— Alexia... Il est trop tôt...

— Je ne comprends pas... Vous... Jouez avec moi !

— Quoi ? Non !

— Vous êtes toujours là, vous me rendez dépendante de vous en seulement quelques jours, et un fois que j'accepte mes sentiments, vous me dites non !

J'ai envie de pleurer, cette femme me bouleverse, elle me fait ressentir le meilleur et le pire. Je ne la regarde plus et lève les yeux au ciel pour contrôler mes larmes mais n'y parviens pas. Je lui tourne le dos, je veux m'éloigner d'elle mais sent que le moindre espace entre nous serait un réel supplice. Je sens alors son corps se coller dans mon dos nu. Je frissonne alors que ses bras m'enlacent et ses mains viennent caresser mon ventre.