Chapitre 16 : Une aide inattendue.

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Point de vu de Théodora

Il est impensable pour moi de rester sans rien faire, mais que faire ?

Je fais les cent pas en ne cessant de me répéter qu'il doit y avoir une solution, que quelque chose nous échappe, que j'ai du mal comprendre, Alexia ne peut pas se transformer, cette éventualité n'en n'est même pas une, il n'est pas question que ce fait soit une possibilité. Je le refuse entièrement, complètement, définitivement !

Je n'arrive pas à faire le tri dans mon esprit, Alexia... Comment pourrais-je ne serait-ce qu'imaginer qu'elle puisse nous être arrachée de cette façon ? Comment notre histoire pourrait-elle s'achever après une seule et unique nuit...

Je m'efforce de ne plus regarder Abygaëlle qui doit se poser les mêmes questions et se torturer l'esprit autant que je torture le mien. Elle est assise contre le mur, recroquevillée sur elle-même depuis plus d'une heure, elle ne bouge pas. Peut-être a-t-elle fini par s'endormir, après tout, la nuit a été courte...

La savoir en souffrance est sans doute pire encore que de gérer ma propre souffrance...

Des coups résonnent sur la porte et Abygaëlle se précipite pour ouvrir. Une jeune femme rousse, petite et rondelette entre en reculant, puis je vois qu'elle tire un caisson carré d'environ quatre-vingts centimètres.

– Le docteur Dauwer a pensé que les petits devaient être avec vous, c'est certainement ce que la comtesse voudrait...

– La comtesse voudrait qu'ils soient toujours en Elle ! assenais-Je.

– Théa, Rebecca n'y peut rien.

– Personne n'y peut rien, et tout le monde agit comme si tout été normal !

Je me sens tellement mal de les savoir dans cette boîte alors que ce matin, il bougeait sous mes doigts, dans le ventre de leur maman. Ces petits êtres n'ont pas fini de se développer, qu'ils sont déjà arrachés au ventre de leur mère, ils ne vivent plus au rythme des battements de son cœur, ne sont plus bercé à la cadence de son pas. Ils n'entendent plus sa voix ni son rire.

J'étouffe et ne peut en supporter davantage, je me dirige vers la sortie alors qu'Abygaëlle s'approche du caisson. S'en est trop pour moi.

– Ou vas-tu ? s'inquiète Abygaëlle.

– Il faut que je sorte, je... j'étouffe.

– Mais ils ont besoin de nous !

– Non ils ont besoin de leur maman et je vais trouver un moyen de leur rendre.

– Théa !

Je ne l'écoute pas et sors de la chambre pour bientôt sortir du sillon et respirer enfin autre chose que l'air confiné de cette foutu chambre d'hôpital.

Je m'assois sur le sol et contemple mon poignet. Pourquoi ? Pourquoi nous avoir offert ce bonheur pour qu'il ne soit finalement qu'éphémère ? Et pourquoi être marqué ainsi si ce n'est pour en profiter ?

Je suis tellement en colère que je ne peux rester qu'un instant assis, il faut que je marche, je me surprends même à courir, comme pour fuir ce qui me colle à la peau...

Lorsque je m'arrête, je me penche en avant et amène les mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle. Plusieurs passants me dévisagent, je vois à leurs expressions qu'ils hésitent à soit me venir en aide, soit faire comme s'ils ne me voyaient pas...

La neige recommence à tomber et le froid me gagne, je n'ai pas pri la peine de mettre un manteau.

Je me remets en route et me dirige vers le sillon, sachant ce que je dois faire, ne l'ai-je pas toujours su ?

Entre deux mondes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant