Chapitre 11 : Tobias.

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Je réfléchis à toute vitesse alors que les mots d'Adélaïde résonnent dans ma tête. « Il va falloir que vous soyez honnête et que vous me donniez votre vrai nom ! ». Sa voix est plus aiguë que celle de mon Abygaëlle, ou que celle d'Annabelle.

– Je vous assure que c'est mon nom. Je ne peux pas tout vous expliquer, mais je pense que...

Je relève la manche de mon t-shirt et elle attrape mon poignet pour regarder de plus près l'empreinte éternelle qui y brille subtilement.

– Qui ? Arthur ? Demande-t-elle. Abygaëlle ?

– Je ne peux rien vous dire, à part que je n'aurais pas grand-chose à faire avant quelques années.

– Bien.

Elle pince les lèvres et sa réaction n'est pas sans me rappeler celle de mon Abygaëlle.

– Vous devez juste savoir que nous sommes de la même famille et que d'aussi loin que vous le désirez, il vous serait bénéfique de veiller à ce que tout se passe bien pour mes enfants et moi. J'ai d'ailleurs l'intention de leurs choisir des prénoms commençant par « À ».

– Je n'ai pas l'impression que cette demande soit abusive compte tenu de ce qui est gravé sur votre bras ! Qui est Carmen ?

Il est vrai que l'empreinte s'est formée juste au-dessus de mon tatouage. Je ne peux lui révéler que c'est le prénom de ma mère sans que ça n'engendre d'autre question, j'ai commis assez de bourde sans en ajouter.

– Une personne qui a énormément compté pour moi. Je ne peux malheureusement pas en dire plus au risque d'en dire trop, je suis vraiment désolée Adélaïde...

Elle plisse les yeux lorsque son prénom m'échappe, mais je pense que cette familiarité instinctive a pour effet de corroborer mon histoire.

– Je vous aurais à l'œil... Alexia.

– Je l'espère, me voulais-Je rassurante.

Elle me jette un dernier regard dans un mélange de sentiments, le doute étant certainement le plus marqué. Elle fait volteface et tourne la tête vers moi avant de franchir la porte, ne laissant apparaître que son profil, de cet angle, elle est très différente de ma belle.

– Je compte sur vous pour faire le moins de vague possible, discrétion est votre mot d'ordre !

Elle disparaît et je suis soulagée d'être enfin seule. Je ne souffle pas longtemps, que j'autorise une personne à entrer. Je reconnais Nathan Katar, mais cette fois, je m'abstiens de tous commentaires...

– Bonjour, je suis Nathan Katar.

– Bonjour, répondais-je à ce grand noir à la carrure de rugbyman.

– Je vais vous amener chez vous, on fera la personnalisation des lieux, puis je vous montrerai où vous pouvez vous procurer des vêtements, de la nourriture et un tas d'autres choses, pour vous et les petits.

– Merci.

Sitôt annoncé, si tôt en route. Je suis surprise de le voir se diriger vers les capsules sphériques et entrer dans l'une d'elles. Je le suis et nous ne parlons pas, il est très énigmatique et je me sens quelque peu mal à l'aise. Le trajet dure une vingtaine de minutes et lorsque je sors à la suite de Nathan qui me tend la main pour m'aider à m'extirper de l'engin, je constate que nous sommes au pied d'un édifice orange vif, ce fait est déjà surprenant mais ce qui ne va pas pour me rassurer, c'est de voir qu'il n'y a rien d'autre que des champs à des kilomètres à la ronde.

Entre deux mondes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant