1- Amour à sens unique

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Nous étions l'un en face de l'autre, nos aînés nous avaient laissés seuls le temps d'une soirée. Ils étaient partis manger dans un restaurant italien. Pris d'une grosse fatigue, je ne les avais pas suivis, lui non plus d'ailleurs. Nous avions opté pour de simples ramen au curry. N'aimant pas ce qui est trop épicé de base, il avait fini ma part. Je débarrassais le repas du soir pendant que lui était parti se doucher. Et maintenant nous nous retrouvions quasiment collés à l'autre, sur le canapé, devant une émission sans des plus grandes importances. Il était sur son téléphone, il regardait ce qui s'avérait être un live sur Overwatch. Cela faisait longtemps que nous n'y avions pas joué, faute de manque de temps libre. Moi, je donnais des coups d'oeil à l'écran sur ma gauche ou, parfois, au grand écran me, nous faisant face. Aucun de nous deux parlions.

Il bailla. La fatigue devait arriver à grand pas pour lui, moi je commençais déjà à être bercé par les bras de Morphée.

-Hyung ?

-Mh.. ?

-Vas dans ta chambre, tu seras plus à l'aise.

-Moui...

Je me frottai légèrement les yeux tout en me redressant. Lui était déjà debout et attendait sûrement que je sois le premier à partir au lit pour y aller aussi. Je laissai mes pupilles dériver vers l'horloge suspendue au mur de la cuisine. 02h16. Les autres n'étaient toujours pas rentrés. A coup sûr ils avaient dû boire plus qu'un verre au restaurant. Je décollai mes fesses du canapé qui n'était pas si inconfortable pour me diriger vers la porte de ma chambre. Lui me suivait mais s'arrêta devant la porte de la sienne, juste en face de la mienne. En même temps nous mîmes notre main sur nos poignées respectives. Un fin silence, sans aucun mouvement de notre part. Je ne sais pas si à ce moment-là il s'en apercevait, sauf s'il avait des yeux dans le dos, mais ma respiration se faisait erratique. Il prit une faible inspiration.

-Bonne nuit Hyung

Il actionna la poignée et ouvrit la porte. Il pénétra la pièce, refermant derrière lui. Pantelant, moi, je restai. Là, aucun bruit, toujours devant ma porte, je m'insultai de tous les noms. Décidément, jamais je n'arriverais à souffler un mot. Il est clair que depuis maintenant quelques mois je n'arrivais plus à parler, à m'ouvrir. Clair que je n'arrivais plus à lui parler, à m'ouvrir à lui, à me confier.

Je ne serais dire depuis combien de temps nous nous sommes arrêtés de parler, entre nous, mais ce que je sais en tout cas, c'est que si je ne fais pas plus d'effort, que je ne surmonte pas cette angoisse, rien ne changera. On parlait des fois, juste des fois. Nous nous disions que des choses pour rester polis ou bien histoire de rester respectueux envers l'autre. Mais plus rien, tout, tout restait professionnel entre nous.

J'actionnai à mon tour la poignée et m'engageai dans ma chambre. Un petit courant d'air circulait. J'aurai dû penser à fermer cette fenêtre avant que la nuit tombe, maintenant il fait plus froid ici que dans le salon. Sans me poser plus de questions, je pris ma couverture, mon oreiller, m'enfilais dans mon pyjama –pull et jogging, en plus de l'assortiment « chaussettes cocooning tricotées par mamie »-. Je couru presque, jusqu'au canapé, il fallait que je me mette le plus vite au chaud si je ne voulais pas tomber malade. Je glissai sous la couette et ajustai mon oreiller, pris mes écouteurs avec un petit walkman que mon papa m'avait donné –c'était le sien étant plus jeune- où reposait de vielles chansons aux airs jazzy. Je m'endormis.

-Bonne nuit Jungkook

J'étais heureux aux côtés de Jungkook, et ce encore maintenant

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J'étais heureux aux côtés de Jungkook, et ce encore maintenant. Notre relation n'est juste plus la même qu'avant. Un amour à sens unique. Voilà le problème. Jungkook m'aime sûrement, mais en amitié, comme un frère peut-être, mais pas de façon romantique... Tout à foirer par ma faute au final.

C'était sur cette pensée que je prenais un semblant de petit déjeuner : j'avais juste pris le premier yaourt dans le frigo et un petit paquet de gâteaux au fond d'un des placards. Je n'avais pas trop d'appétit ce matin, dû au rhume que j'ai attrapé cette nuit. Je soupire au même moment que Yoongi-hyung entre dans la cuisine.

-Ouai t'as raison...

Un petit sourire s'étira sur mon visage à l'entente de cette phrase. Yoongi-hyung ne faisait maintenant que soupirer en exagérant, sa façon de me faire sourire, et ça marche. Tant mieux. Je reniflai bruyamment, c'est bon mon nez coule, dans quelques quarts d'heure ma gorge me brûlera, j'aurais chaud, froid, et je me nourrirais qu'aux médicaments pendant bien trois jours entiers.

Je me levai pour aller déposer ma cuillère au fond de l'évier et mon pot en plastique vide, jeté plus tôt, dans la poubelle. Je me dirigeai vers la salle-de-bain mais changeai de trajectoire – c'est-à-dire, complètement à l'opposé, quand je vis Jungkook y entrer. J'allai donc ranger le plaid et l'oreiller que j'avais utilisés cette nuit dans ma chambre. Et je n'avais toujours pas fermé cette fenêtre. Je le fis et remis un peu d'ordre dans ma tour de cristal pour finir part m'y enfermer jusqu'à ce que la salle d'eau soit libre.

L'eau coula pendant une dizaine de minutes. Au total, j'aurais attendu vingt minutes pour aller me doucher, passant sous le nez de Jimin. Je me déshabillai et entrai dans la petite cabine. J'actionnai l'eau et mis la tête sous le pommeau de douche, toujours accroché au mur. L'eau chaude, un peu trop d'ailleurs –mais il faut avouer que ça fait un bien fou, coulait sur mon corps dénudé. Je lâchai un soupir, détendant tous mes muscles, à la limite si mes jambes n'allaient pas me lâcher.

Il fallait que je lui dise avant qu'il ne soit trop tard... Il faut que je lui dise. Comment une personne peut être votre plus grand bonheur ainsi que votre pire malheur ? Mes sentiments envers lui sont tellement contradictoires. Un jour son bonheur me fait le miens et un autre en fait ma haine. Sa tristesse fait la mienne, ou bien m'en fait un sentiment de gloire. Au jour d'aujourd'hui, tout ce qu'il ressent m'en fait ma perte, ça c'est évident... J'ai, à la fois, besoin de réfléchir mais aussi besoin d'agir. Là est la complication. Il faut qu'un de nous deux parle, mais vu la situation, c'est surtout à moi de le faire. Il n'a pas à le faire et n'a aucune raison de le faire. Le problème reste moi. Moi et cet amour de merde.

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Nouvelle fic !

J'espère que le début vous aura plu. Il y a déjà plusieurs chapitres de prêts. De base ça devait être un OS mais l'impatience de poster l'histoire et vu la longueur qui est déjà écrit. Ce chapitre est déjà long comparé aux prochains (qui seront entre 600 et 1500 mots), disons que c'est parce que c'est le premier chapitre.

Oh ! 【Kookv】Où les histoires vivent. Découvrez maintenant