Oh ! 【Kookv】

7- A nous embrasser sous un gui improvisé

Il me prit la main et nous cherchâmes Jimin dans l'appartement. Il était tout simplement dans la chambre qu'il partageait avec l'autre danseur et Jungkook. Par chance Hoseok était dans le salon. En entrant dans la pièce nous vîmes le blondinet sur son téléphone, mi allongé dans son lit. Quand il nous repéra il se redressa, abandonnant son portable. Jungkook m'entraîna dans la chambre tirant légèrement sur ma main. Jimin rigola, gêné. Jungkook ouvrit la bouche :

-On te doit des petites explications.

-Ouais carrément ! Je m'attendais pas à ça moi, je pensais que l'un d'entre vous avez tué l'autre et que c'était pour ça qu'on ne vous entendait pas gueuler !

Bon, je crois que Jimin ne prend pas trop mal la chose. Le blond nous regarda en faisant jouer ses sourcils de manière ambigüe.

-Et du coup.. ??? Vous en êtes où ?

Jungkook se retourna pour me regarder, moi qui étais un peu en retrait depuis le début. Jungkook hésita et me regardait toujours :

-Tu crois que ça va poser problème si on sort ensemble ?

Je compris que Jungkook s'adressait à Jimin, mais son regard était tellement sincère. Alors il veut qu'on ait une relation plus sérieuse, plus officielle ? Je rougis. Jimin s'exclama :

-Ça ne posera un problème à personne voyons ! Depuis le temps qu'on se demandait qui allait faire le premier pas, heureusement qu'on vous a poussé des deux côtés hein !

Je me détendis et pris Jimin dans mes bras, ce-dernier me repoussa légèrement et lança un coup d'oeil dans la direction de Jungkook, avant de me murmurer dans l'oreille que le brun pouvait être très jaloux et que ce n'était pas la première fois qu'il était dans cet état. Je me retournai et vis Jungkook regarder partout sauf dans notre direction. Il se triturait les doigts, et ne pouvait rester en place. Je m'avançai jusqu'à lui et entourai ses hanches de mes bras. Jimin lâcha en soupira :

-Aish... les tourtereaux faites ça ailleurs !

Jungkook rigola. Ce n'est pas possible à quel point je suis heureux. J'ai vraiment l'impression de rêver. Pincez-moi les joues.

Déjà une semaine que nous sortions ensemble. Nous avions pris la décision de ne pas l'annoncer aux autres pour le moment. De ce fait, seulement Jimin le savait –du moins officiellement. Nous restions à l'écart de l'autre la plupart de la journée, étant constituée que d'entraînement et de tournage, nous voulions éviter tous problèmes sur le sujet. C'était alors, le soir venu, exténués certes, mais profitant de notre amour que nous passions notre temps collés.

Nos lèvres ne se quittaient plus depuis un petit temps maintenant. Nous étions dans ma chambre, sur mon lit, comme lors de la première fois. Des picotements se ressentaient à foison dans mon estomac, cet homme va me rendre dingue... Jungkook caressait ma peau de ses mains chaudes, et douces. Notre échange était mignon, soft, plaisant. Nous ne voulions pas aller dans quelque chose de plus passionné, de plus sensuel. Du moins, pas pour l'instant. La pièce était dans une ambiance tamisée : une lampe à lave cyan éclairait seulement. J'avais préparé un espace « cocooning » pendant que Jungkook se douchait. Des oreillers et plaid en fausse fourrures étaient éparpillés sur mon lit deux places. J'avais utilisé un cadeau de ma mère aussi, une guirlande à ampoules, que j'avais accrochées au-dessus de notre tête en guise de gui. Il faut dire que Noël approchait à grand pas, et faute de temps le groupe ne pouvait pas se déplacer jusqu'à chez leur famille respective. Alors nous voilà donc à une semaine des fêtes de fin d'année, à nous embrasser sous un gui improvisé. Je me souviens –même si ce n'est pas très loin dans l'espace-temps, mon amoureux entrer dans la chambre émerveillé avec de petites rougeurs sur les joues. Il m'avait même traité de « pervers romantique ».

Néanmoins notre petit monde se fissura quand, une deuxième fois depuis Jimin, quelqu'un entra. Jungkook et moi étions plus que collés à l'autre, limite nos lèvres se touchaient encore, que Yoongi-Hyung avait fait irruption, nous dévisageant. Il resta planté-là, attendant des explications. Alors que Namjoon arrivait à sa suite.

-Vous venez, le livreur est arrivé, lâcha froidement Yoongi.

-Oui... répondis-je l'air coupable.

J'étais parti chercher un pichet d'eau quand j'entendis depuis la cuisine Jungkook, la voix tremblante mais sur la défensive malgré tout.

-Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Si vous n'êtes pas dérangés par notre relation, pourquoi vous voulez qu'on ne continue pas ?

Je m'approchai de l'encadrement de la porte, le pot plein toujours dans les mains. Je ne savais pas comment réagir à tout ça, Jimin n'osait pas regarder le plus jeune. Il devait se sentir coupable. Namjoon répondit à Jungkook, tentant de le raisonner.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire Kookie. Pense juste à ce qui pourrait vous arriver si la presse l'apprend, je ne pense pas que la production soit contre, mais les gens extérieurs si, ceux pour qui on travaille avant tout.

-Ce que veut dire par-là Nam, c'est qu'on, et surtout vous deux, ne pouvez pas assumer tous les problèmes que ça peut engendrer, et... avait repris Jin.

-Et ce n'est pas normal... ? La réplique de Yoongi sonnait comme une question mais c'était de trop.

Le pichet me glissa des mains, retournant toutes les têtes en ma direction. Jungkook avait par réflexe bougé, se mettant debout. Mon coeur palpitait, mais pas comme il y a vingt minutes, non. Il se tordait, et il me faisait mal. Ma gorge devenait sèche alors que Jimin se levait à son tour. Mes mains tremblèrent, non mon corps entier. J'essayais tant bien que mal de respirer, l'air se faisant plus rare. Ma vision se troubla de mes larmes, des larmes de haine, de tristesse, d'incompréhension. Voilà, je me sentais incompris par les gens que j'appréciais le plus au monde après ma famille. Ils étaient tout pour moi, mais leur façon de penser ne collait pas avec la mienne en ce moment. Je reculai dans la cuisine quand Jimin tenta de me prendre la main. Jungkook voulu à son tour me rattraper, mais d'une part je lui suppliai du regard de ne rien faire, et d'une autre, je sombrai. Je m'écroulai dans mon propre chagrin, ma propre colère, comme mon monde d'ailleurs. J'avais l'impression que tout ce que j'ai pu enduré de difficile dans ma vie n'était rien comparé à ça. Ou du moins tous ces sentiments s'étaient accumulés en une fraction de seconde. Tout se coupa. Je me coupai du monde, inconsciemment. Ma bouche était devenue pâteuse, je ne sentais plus que la douleur dans mon estomac. Une douleur qui me lançait, me faisant tomber au sol. Ma tête tambourinait, me provoquant des sifflements aigus dans les oreilles. Ma vision se brouilla, comme tout le reste. Tout me sembla si loin d'un coup. Comme les cris des garçons qui avaient accouru jusqu'à moi. Voilà que je ferme les yeux, doucement, lentement. J'ai envie de dormir...