Chapitre 6

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Janie et Stéphane ont déjeuné dans le salon, sur place. L'apéritif terminé, le couple d'amants s'est posé dans le grand salon pour y déjeuner.

Une femme est apparue, une petite cinquantaine, la serveuse, cuisinière aussi... elle ne s'est pas vraiment présentée. Une « extra » venu là renforcer Marie.

Elle a pris les commandes le repas du jour, un saumon tagliatelle, une entrée d'avocat et de tomates cerises..

Juste un menu. Par contre elle leur propose une belle carte des vins. Précise qu'il y a une salade de fruits en dessert ou mousse au chocolat. Le grand salon compte tout au plus une vingtaine de tables. L'établissement reçoit peu, mais la discrétion et le charme sont des atouts qui comptent...

Les couverts sont en argent, le service est soigné.

Janie n'imagine même pas le prix, qu'a dû débourser Stéphane pour cette semaine. Elle préfère ne pas lui demander d'ailleurs...

Un repas simple.

Pourtant l'ambiance est rapidement chaotique. Ce groupe de rock fait un raffut terrible ! Impossibles de s'entendre, les trois artistes du moment font la fête.

Ils parlent fort ! Brayant même ! Vulgaire, violent, s'insultent régulièrement.

Ils boivent beaucoup, de la bière, ils mélangent les vins. Picolent plus qu'ils ne savourent. Ils avalent le repas sans même savourer les plats pourtant très bien dressés par le cuisinier de l'hôtel.

- Cul sec !

Eux enchainent les shots. Vodka tonique ! Une rondelle de citron qui dégage par terre. Ils rigolent fort, avec cet humour gras de pilier de comptoir.

Deux hommes et cette femme.

Trois punks en vacances, soiffards, dévergondés. C'est l'allure qu'ils se donnent. Cela détonne.

Janie n'est pas forcément gênée. Il observe ce jeune homme de tout à l'heure, celui de la piscine. Il fume dans son coin. Moins « perturbateurs », que les autres, lunettes épaisses, des tatouages qui courent sur les bras

Janie les entend s'appeler. Elle capte alors celui de le l'homme. – Charlie !

C'est troublant.

Le même prénom ... Comme son fils...

Il tapote le coin de la table avec ses doigts, c'est le batteur.

L'autre homme, cheveux longs, treillis noirs déchiqueté grosses tennis blanches, des bagues énormes aux doigts, rigolent tout le temps, défoncé.

Mais la plus extravagante c'est elle. Cette fille en face, azimutée, cheveux courts, rouges et verts, tatouée elle aussi. Vulgaire, trash, tee-shirt très large, on discerne le galbe de ses seins, des strass partout, des gros bracelets, du rutilent.

Vinyle ! C'est son blase.

L'autre c'est Laurent. Le frère de la chanteuse... tous ressemblent à des loubards, sortis tout droit de prison, ravalés par leurs tatouages de partout, mauvais genre.

Comme ces motards qu'on peut croiser dans certains bouges. Sans éducation.

Ils se jettent des bouts de nourriture à un moment, brayent encore plus fort, avale de la bière par canettes entière, ils se croient chez eux...

- Qu'est-ce qu'ils font là !

À leur dégaine ont les imagine plus dans des tripots à se saouler la gueule que dans un hôtel coquet de Normandie...

Un ange passeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant