Deux chansons
Deux textes accouchés, comme ça ! Si vite.
D'un jet, fulgurant ! Charlie qui écrit à un rythme frénétique. Il passe de feuilles en feuille, gratte sur le papier peint de la chambre directement avec un fusain, il rature, reprend, cherche une nouvelle rime.
Il chantonne, pendant que les autres jouent.
L'ambiance est à la création effervescente, la jubilation d'un moment. Joyeux, bout en train, libéré
Quand il n'a pas les mots, il dessine, quand il ne dessine pas, il chantonne. Puis il la dessine encore. Un corps de femme celle de sa nouvelle muse.
Qu'elle articule, des croquis rincés qui s'animent sur les murs.
Charlie est habité
Charlie est complètement en transe, il n'existe personne autour de lui, alors que le raffut est dingue, l'ambiance est électrique, un brouillard de fumée épais les noie.
Ils ont bousillé les détecteurs à fumer.
Ils ont cassé les tables, les chaises, tiré les draps pour en couvrir les plafonds.
C'est la première chose qu'ils ont faite en entrant : tout dévaster ! Une habitude ! « On fait toujours cela . »
Casser, s'approprier les lieux, retrouver ce garage, ce chaos d'où vient leur énergie.
Allez
Un nouveau riff part, une nouvelle trouvaille.
Puis Laurent qui donne des coups de cordes, se tord sur le manche, enchaîne les harmoniques pour la guitare, passe d'un instrument à l'autre, enregistre, passe quelques samples dans un ordinateur et remonte les lignes de son.
Il est partout le frangin, il enregistre, vérifie les machines, tire les câblages, note les enchaînements.
C'est la mémoire.
Vinyle qui chante un refrain, retente beugle dans le micro, sa voix passée au vocader, une recherche de couleur, de grain dans la voix. Elle triture les boutons de sa table de mixage, elle balance un ensemble complexe de timbre à son chant. Elle cherche à dénaturer l'ensemble. La voix d'un ange, elle doit trouver la voix d'un ange !
Une chambre transformée, un studio qui s'éveille. La fenêtre fermée. Les murs qui vibrent, impossible de les entendre. La chambre est très bien isolée une fois les doubles vitraux clos.
Vynile beugle un grand coup, renvoie un coup dans ses pédales pour changer sa voix, la rendre encore plus claire, presque unique.
Elle y arrive.
Un son rauque et vaporeux, un léger tintement de machine comme pour brouiller la « réception »
Une forme de transformation s'opère alors.
Cette nuit va devenir le moment du Plage Black
L'album tant attendu.
Huit chansons, pas loin d'une centaine d'arrangements, de prises de son unique, sur des supports magnétiques, numériques, des combinaisons complexes. Un travail sans relâche, tout autant de recherche de son, d'enchaînements.
Ils vont passer la nuit, à composer. La nuit à accoucher d'un rêve ! Un hommage à Flaubert, avec la mélancolie de Baudelaire !
Peu ou pas de rime
Des sensations, celle de la violence combinée aux plaisirs.
Un album mélancolique et grunge, éclairé par des touches électros puissantes, des textes courts travaillés, une Vynile à l'agonie presque épuisée. Il y aura peu d'arrangements, les instruments bruts, la guitare presque propre.
VOUS LISEZ
Un ange passe
RomanceJanie, quarantenaire va vivre une aventure érotique d'une semaine, loin de sa famille...