Pas de menotte.
Elle a grimpé à l'arrière d'une voiture banalisée, coincée entre deux gars imposants. Silencieux, ils se sont pourtant présentés. DCRI. Direction centrale du Renseignement intérieur. Sécurité nationale.
Du sérieux.
La voiture a filé, hors de la ville pour trouver une grande banlieue proche, une suite de zone industrielle avant une ville bétonnée, et sans nom. La silhouette des immeubles dressés, les grondements parasites de la circulation. Le bleu fade d'une route cabossée.
La bagnole s'est garée devant une façade terne. Anonyme
Ni drapeau tricolore, ni même planton devant la porte en bois, pourtant des bureaux, une série e flics en civil qui courent partout, les radios grésillant des messages inaudibles.
Un central.
Pas de cellule, juste un bureau, un box étroit quatre à cinq mètres carrés trois officiers de police, assez jeunes, des ordinateurs portables dépliés
Janie écoute les faits qui lui sont reprochés. Les mêmes qu'elle a lu dans le journal « vols de données privée, attaque informatique... »
Elle est entendue comme témoin assisté. Elle n'a pas le droit à un avocat. Elle peut garder le silence.
Les flics sont procéduriers, ils ont braqué une caméra devant elle, lui ont demandé de décliner son identité complète.
- Nous sommes persuadés que l'intrusion est liée à votre accès. Vos mots de passe et vos identifiants ont été repérés dans la machine. Les serveurs ont enregistré plusieurs attaques massives. Elles proviennent toute de votre téléphone portable.
Janie dispose d'un accès protégé dans la boite, responsable comptabilité elle est l'une des rares qui puisse pénétrer dans tout le système informatique.
Elle entend, comprend surtout.
- Vous avez une idée ? Demande le flic assez calme.
Elle fouille alors son sac à main et sort son téléphone portable professionnel
- Je l'avais emmené avec moi.
L'un des fonctionnaires se penche sur l'appareil, refuse d'y toucher. Il préfère sortir des gants en latex de sa poche.
Il observe un moment l'appareil.
Le flic en charge de la technologie, contrôle l'appareil, ouvre trouve le numéro de série, puis la relance demande le code PIN à Janie
Derrière un autre homme attend, pas un fonctionnaire, un enquêteur privé lié à la boite, Son entreprise dispose d'un cadre en charge de la sécurité. Il est là pour suivre l'audition. Le procureur de la République lui a autorisé. C'est comme cela qu'on a expliqué sa présence.
Ce type est un ancien flic aussi. Il a le respect des autres.
Il porte assistance à l'investigation en cours, et doit faciliter le travail des enquêteurs.
Il avance. Il contrôle l'appareil, vise un écran, celui d'une tablette à portée de main. Tapote un moment sur l'écran tactile :
- En effet, c'est la même IP !
Les codes correspondent avec la première intrusion, celle qui a forcé le serveur, puis les adresses mails.
Janie est effondrée, elle comprend alors tout ce qui vient de se passer, n'imagine pas encore tout ce qui s'est passé pendant ces quarante-huit dernières heures.
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Un ange passe
RomanceJanie, quarantenaire va vivre une aventure érotique d'une semaine, loin de sa famille...