Chapitre 9

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C'est un moineau qui l'a réveillé.

Un sifflement aigu, presque strident. Au-dessus d'elle. Irrégulier, agaçant. Elle a émergé, ouvrant un œil, allongée sur la chaise basse, près de la piscine, dehors. Enveloppée dans son peignoir, un drap de bain déposé sur ses jambes.

Elle s'est endormi là, la belle. Elle se tourne un instant, cherche autour d'elle ; il fait jour, dois être aux alentours de six heures du matin.

Charlie a disparu. C'est très certainement lui qui laissé la serviette épaisse.

Janie profite d'un doux moment sur la terrasse. Elle se prélasse, bien, il fait déjà très chaud, le soleil tape sur la piscine. La forêt épaisse isole de la légère brise tiède.

Son peignoir est légèrement ouvert, découvre son sein gauche, les plis de son ventre, on devine même sa toison pubienne. Elle s'en fout, elle est bien.

Elle n'est pas retournée se coucher. Dans la grande bâtisse, on s'agite. Les volets grincent, claquent.

Dans le salon , la baie vitrée est tirée, les tasses sont alignées sur les tables.

Janie ferme son peignoir, s'étire une nouvelle fois. À ce moment, Marie pointe le bout de son nez dehors.

La petite bonne femme repère alors Janie, elle lui lance un signe. Elle est étonnée de la voir là, mais ne dit rien.

Elle termine son installation, lance le café, l'eau à bouillir, installe les paniers de viennoiserie avant de sortir .

Marie est déjà sur son trente-et-un. Une jolie robe fleurie, plus légère, la météo annonce une journée radieuse et très chaude. Encore.

La canicule s'installe.

- Bonjour...

La maîtresse des lieux la rejoint, un pichet de jus d'orange à la main. Un verre dans l'autre, elle imagine très bien ce qui s'est passé.

Ce n'est pas la première fois qu'elle trouve des clients dehors. Une insomnie... le silence. Ces clients de la ville sont souvent perturbés par ce « vide ». Cela les rend fous, ils sont tellement habitués par le son omniprésent de la cité, qu'ils n'en dorment pas.

- Vous avez passé la nuit à la belle étoile ?

- Oui...

Janie se replie, comme pour prendre une position fœtale. Malgré la courte nuit, elle est heureuse. Elle lève un moment les yeux au ciel, découvre que le ciel est complètement dégagé, pas un nuage ce matin, juste les rayons du soleil qui attaque déjà.

Il fait bon être là.

Elle a monstrueusement faim. Encore embué dans les vapeurs de l'herbe fumée quelques heures plus tôt.

Marie tente de comprendre : une lune de miel loin de son mari...

Janie ne lui laisse pas le temps de se poser plus de questions. Elle avale le verre de jus d'orange d'une traite et se redresse d'un bond :

- Je vais déjeuner.

- Je peux vous dresser une table dehors.

Janie accepte alors, il fait si beau si chaud ce matin.

Elle va même pour aider Marie veut sortir la table des petits déjeuners sur le bord de la terrasse. Marie refuse, Janie insiste ! Les deux femmes se lancent alors dans le déménagement.

Janie tire aussi l'un des canapés extérieurs.

Elle finit par s'installer sur le petit coussin que dépose Marie sur la chaise en osier. Le plateau de viennoiserie est impressionnant, il y a même de la baguette toute chaude

Un ange passeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant