Deux petits dessins. Sur des feuillets épais, presque du carton. Des traits simples, quelques touches de couleurs, un croquis précis malgré tout.
De l'aquarelle encore humide, des gouttes de peintures ici et là. Des touches, très simples, un souci du détail poignant sur des formes, la bouche, le galbe des seins.
Là peu de traits, elle, sereine, vulnérable, un léger filet de lumière venant éclairer sa peau, très travaillé, peu de détail de son visage, une bouche légèrement rouge, ces cheveux courts bruns, presque châtain, pas l'apparence de l'âge, juste une silhouette. Un premier dessin qui la surprend.
Des détails surprenants, réguliers.
Une silhouette qui se découpe, une femme qui se prélasse, plus exactement qui dort sur une chaise longue.
Ce n'est pas Vynile.
C'est elle
Janie.
Elle se reconnaît de suite, sa position tout à l'heure, le bras le long du corps le visage de coté, le chapeau de paille renversé en arrière, son visage dégagé.
Sa petite robe colorée, les bretelles détendues, la naissance de son sein gauche légèrement blanc, la trace de son soutien-gorge.
La marque de son téton qui colle au tissu.
Ses cheveux qui dévalent le long de son visage, les yeux clos, pourtant la bouche pincée, comme s'il avait deviné qu'elle faisait semblant de dormir.
Il ne lui aura fallu que quelques secondes pour l'immortaliser. Là. Devant lui. Elle alanguit, faisant semblant de dormir.
Belle.
Jamais on ne lui a fait un tel cadeau.
En quelques touches de couleurs, et de fusain.
Charlie est vraiment doué, il l'a griffonné, croqué en quelques secondes. Sans même relever une esquisse, ou des traits de crayons, il a barbouillé directement.
Elle repère les traits gras du crayon de papier en filigrane. Puis l'assurance du pinceau, des petites touches, des couleurs au début, puis des traits plus marqués pour terminer sur un contour noir, rapide.
Splendide. Deux minuscules feuillets d'une douzaine de centimètres tout au plus.
Un cadeau magnifique. Le soleil a figé les couleurs.
Ce qui déstabilise le plus Janie, c'est le deuxième dessin. Celui en dessous.
Elle encore.
Mais nu.
Un fantasme ce coup-là.
Imaginé nue, par le peintre, elle allongée, la même position.
Charlie l'a complètement décodé, de sa silhouette enveloppée dans robe. Il n'a gardé que le corps, découpant en détail ces seins tombants, ouvert les mamelons bruns, avec des légers boutons, comme des taches de rousseur sur une peau rouge, en train de bronzer, les traces blanches plus marquées de ses sous-vêtements, comme celle d'une pudeur, celle d'une femme poserait alors, perdues dans ses pensées.
Une belle peau ocre, avec ses marques blanches, sur ses fesses, ses seins, comme pour marquer une forme de pudeur, de fragilité.
Les jambes allongées, légèrement ouvertes, les détails presque invisibles d'une toison pubienne , de ses lèvres.
Déconcertant.
Une imagination provocatrice, presque déstabilisante.
Elle se reconnaît encore là. Repère même des détails, ceux de sa marque,au bas ventre, la cicatrice de sa césarienne celle de la naissance de Clara.
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Un ange passe
RomanceJanie, quarantenaire va vivre une aventure érotique d'une semaine, loin de sa famille...