Chapitre 11

512 6 0
                                    

Il est presque midi.

Janie sort de la douche, après un long moment passé à se détendre, sous le jet chaud d'une cabine équipée balnéo avec une douzaine de jets orientable.

Sympa.

La buée a envahi la pièce d'eau. Une belle salle de bain, double vasque, une couleur crème, des céramiques brunes, un sol en tomette huilée. Une pièce travaillée comme tout le reste de l'établissement. Quelques dosettes de produits, des bains, des savons, un parfum aussi, elle tente de l'huile hydratante pour ses mains. Une odeur d'eucalyptus légère s'en échappe.

Elle passe le revers de la main sur la buée qui couvre le grand miroir, tombe sur son reflet , découvre son visage, ses rides creusées, une nuit courte.

Déprimant !

Son corps de femme mure, son visage radieux, fatigué par la nuit quasi blanche. Certes épanouis. Ses cheveux mouillés, son corps flasque, les chairs détendues, ses hanches trop larges.

Les dommages du temps qui passe 

Elle qui jeune était si fluette, une belle silhouette un corps élancée, elle était jolie, mais c'était avant. Là. C'est un champ de bataille, de poil, de bourrelets. Elle ne se trouve pas à la hauteur.

Elle se presse une serviette sur la tête, passe un moment devant la glace à se regarder. Tourner sur elle même, tenter de tricher.

Elle se tourne regarde ses fesses un moment, tire sur ses hanches... Elle rentre son ventre, joue en se cabrant. Cherche à se donner une pause, s'amuse cinq minutes devant la glace.

Comment Stéphane peut-il la trouver belle ? Et jean Phi , est-ce qu'il la regarde encore Jean Phi ?

Puis non !  Elle plaît à lui ! Elle a un amant maintenant ! Il lui dit qu'elle est belle ! Pourquoi elle ne devrait pas le croire et puis elle se sent si bien !

Si femme !

Elle les assume ses poignées d'amour, ses hanches larges, ses fesses, elles sont elle. Un tout.

Merde ! Elle se trouve belle, parce que là, on la trouve splendide

- Stephane ?

Elle a envie de sortir comme çà ! À poil, genre lui faire un défilé. Exubérante, complètement affranchi de ses petites pudeurs.

- Stéphane ?

Il ne répond pas.

Elle ouvre la porte de la salle de bain, passe la tête, la lumière éclatante d'une journée très ensoleillée baigne la pièce.

Personne. La désillusion sur le moment.

- Il est où ?

Elle pensait l'avoir entendu. Elle s'approche du lit défait, un mot y est posé, « je suis en bas ».

Un cœur dessiné. Rien de plus.

Janie dépose le bout de papier, se balade un moment dans la chambre. À poil. Elle se laisse tanguer un long moment, ses émotions cette nuit.

Elle termine par passer une culotte, celle de la veille, la jolie bleu à dentelle, elle n'a pas laissé Stéphane indifférent. Elle cherche dans sa valise une petite robe.

Ils n'ont même pas déballé leurs affaires, même pas ouvert leur sac !

Elle trouve une petite robe d'été, légère, très décolletée. Ce genre de fringue qui traîne dans le fond du placard qu'on n'ose pas mettre. Qu'on n'a pas mis depuis ses vingt ans !

Un ange passeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant