J'appuie ma tête contre la vitre et regarde les champs, au loin je distingue la ville grise, puante et polluée qui m'a emprisonnée.
A l'arrière du vieux pick-up je laisse des larmes silencieuses couler sur mes joues. Chaque seconde qui passe me rapproche un peu plus de l'endroit que mon père et moi avons fuis. Je regarde à l'avant de la voiture, ma belle-mère affiche un rictus satisfait elle tient le volant d'une main et de l'autre une bouteille de vodka.
" Pour fêter nos retrouvailles !" A t'elle décrété. La bouteille est déjà vide alors que nous ne sommes qu'à la moitié du chemin. A sa droite se trouve mon père, plein de remords. Non pas pour avoir cédé encore une fois à ma belle-mère, mais pour s'être enfuis avec moi.
Moi, je suis pleine de regrets, cela fait deux ans que nous subissons l'alcoolisme et la violence de la femme que mon père a épousé. Et puis la semaine dernière c'est parti trop loin elle a battu encore et encore puis en le laissant pour mort sur le sol de la cuisine. J'ai réussi à le convaincre de partir, on est parti en catastrophe pendant qu'elle comatait dans le vieux fauteuil du salon.
Nous avons pris la petite twingo de mon père et on s'est enfui sur les routes. Ne sachant pas où aller, nous nous sommes finalement installés dans un petit hôtel à une trentaine de kilomètres de la ville. Heureusement mon père avait quelques économies sur sa carte bancaire et on s'est débrouillé. Nous étions sensés partir ce matin dans une autre ville assez loin pour commencer une nouvelle vie.
Mais elle nous a trouvé, elle est entré dans notre chambre d'hôtel après s'être renseignée auprès du réceptionniste. Mon père aurait du signer sous un autre nom m'étais-je dis mais c'était trop tard.
Quand elle a commencé son petit jeux d'excuses et de promesses j'étais sûre que mon père n'allait pas céder, je me trompais je le voyais à son regard.
Je lui ai presque crié dessus l'obligeant à regarder les bleus sur son bras et mon visage encore marqué par les coups. Le monstre qui me servait de belle mère faisait comme si je n'étais pas là elle retournait l'histoire et disait que tout était de la faute de mon paternel.Elle avait trop d'emprise sur lui, il se laissa convaincre alors j'ai dut remballer mes maigres affaires et partir avec eux. Le réceptionniste de l'hôtel ma jeté un regard plein se compassion quand nous sommes partit, mais il n'a rien fait. Personne ne peux me porter secours maintenant que je suis là, dans cette cage en fer que me ramène à ma vie d'avant.
Alors j'espère que quelque chose se passe, n'importe quoi qui puisse m'aider car je ne veux pas de nouveau servir de défouloir quand ma belle-mère pique une crise, je ne veux plus subir les regards des gens dans la rue qui observe mon corps tuméfié, je ne veux plus entendre les pleurs de mon père. Pourtant c'est ce qu'il va se passer.
D'un seul coup la voiture fait un violent écart sur la gauche je vois ma belle-mère complètement saoul. Nous sommes maintenant sur la voix de gauche. Un camion s'apprête à nous rentrer dedans. Mes cris se mêle au klaxon de celui-ci mon père se jette sur le volant pour nous empêcher de foncer sur le camion. On se retrouve projeté sur la droite évitant de justesse une voiture je vois le fossé approcher à une vitesse vertigineuse.
Le choc est tellement violent que la voiture fait deux tonneaux avant de s'arrêter au bord d'un champ, sur ses roues. Le par brise est entièrement détruit. J'ai un bout de verre planté dans la main, je le retire d'un coup sec et me détache. Je dois forcer pour ouvrir la portière.
Le monde se met à tourner autour de moi et je m'appuie sur la carcasse du pick-up, je m'approche de la portière de mon père et ouvre. Il ouvre doucement les yeux, par chance il n'a que des blessures légères il se met debout et me prend dans ses bras. Nous restons là plusieurs minutes à pleurer il me dit qu'il est terriblement désolé que tout est de sa faute et qu'il n'aurait pas dut m'entraîner la dedans.
Il dit aussi qu'après la mort de maman il se sentais perdue et qu'il avait épousé cette femme sans réfléchir, qu'il regrettait tellement à présent. Je ne dit rien, ne sachant pas comment lui dire à qu'elle point je lui en voulais et l'aimais en même temps.
On se détache l'un de l'autre, un rapide coup d'œil à l'intérieur de la voiture m'informe que nous ne pouvions rien faire pour ma belle-mère, et j'avoue être rassuré.
Des bruits d'ambulances me parviennent je comprend que quelqu'un à alerté les autorités. Je me tourne vers mon père :
- La vie nous offre une chance, on à plus qu'à la saisir.
Il me souris en retour.
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Pensées d'une ado perdue
PoetryUn receuil de textes et de poèmes. Une boué dans l'océan de la vie. Un morceau de mon univers que je vous livre. Et beaucoup de questions à travers mes écrits. Restez si vous le souhaitez, mais pensez à respirer. Ouvert : avril 2018 Fermé : janvier...